Depuis la « crise de la pilule » en 2012, provoquée par un débat médiatique autour de la sûreté des contraceptifs oraux de 3e et 4e générations, c’est le désamour pour la pilule. Et cette méfiance ne cesse de grossir d’années en années, si bien que les personnes en âge de procréer préfèrent se tourner vers d’autres moyens de contraception.
C’est le constat que fait l’Agence nationale de sécurité du médicament et produits de santé (ANSM) dans une étude menée à l’occasion de la Journée mondiale de la contraception qui avait lieu le 26 septembre dernier : « la vente des contraceptifs oraux (progestatifs seuls ou combinés à un estrogène) est en baisse régulière depuis 10 ans (environ -12 %) »
Un désamour pour les pilules de 3e et 4e générations
En mars 2013, l’ancienne Ministre des Affaires sociales et de la Santé, Marisol Touraine, prenait la décision de mettre fin au remboursement des pilules contraceptives de 3e génération. En cause ? Le risque de phlébites, deux fois plus élevé pour les personnes sous ce type de pilules. D’après le Baromètre Santé 2016 sur la contraception :
« Les risques associés aux méthodes de contraception médicalisées ont alors été mis en avant. Immédiatement après le débat, une baisse globale de l’utilisation des pilules contraceptives et un report vers le DIU et le préservatif ont été constatés. »
Et cette tendance semble toujours d’actualité, puisque l’ANSM constate que depuis 2018, « la répartition de l’utilisation entre les pilules contraceptives de 3e et 4e génération et celles de 1e et 2e génération […] est aujourd’hui respectivement de 14% et 86% sur la totalité des contraceptifs oraux combinés (COC) vendus. »
D’après les chiffres de l’Ifop, dans une enquête menée en 2018 pour IllicoMed, 60% des personnes en âge de procréer estimaient que la pilule était un moyen de contraception contraignant et 79% d’entre elles pensaient qu’elle comportait un danger et pouvait provoquer de graves problèmes de santé. Ceci explique cela.
Les méthodes de contraception privilégiées
« Pas envie de bouffer des hormones toute ma vie » : vous avez déjà entendu ou pensé ça ? Vous n’êtes pas seule. Car la pilule n’est pas le seul bouc émissaire ; il semblerait y avoir une méfiance croissante envers tous les moyens contraceptifs à hormones, puisque l’étude montre également un désintérêt pour les anneaux vaginaux (anneau flexible en plastique poreux contenant une association d’hormones, à insérer au fond du vagin) dont les ventes ont diminué de 50% depuis dix ans.
Au contraire, les Françaises jettent leur dévolu sur les DIU (stérilets) en cuivre qui « sont en nette progression depuis une dizaine d’années, avec un doublement des ventes sur cette période. »
Mais voilà, le DIU en cuivre n’est pas bien supporté par tout le monde — tout comme le préservatif, autre méthode de contraception sans hormones. Difficile d’être correctement protégée sans se gaver d’hormones.
En attendant que les scientifiques nous pondent des contraceptifs moins contraignants (à quand plus de moyens de contraception pour les personnes à pénis, aussi ?), il est primordial de choisir un moyen contraceptif qui vous convient et qui s’adapte à votre mode de vie.
N’hésitez donc pas à vous renseignez auprès de votre médecin — et surtout, sortez couverte !
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Crédit photo : cottonbro (Pexels) / Pixabay (Pexels)
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Les Commentaires
On notera que l'indice de Pearl pour la ligature des trompes est 5 fois + élevé que celui de la vasectomie. La fertilité étant largement influencer par l'âge les CF de moins de 25-30 ans ont tout intérêt à se faire poser un implant ou un DIU hormonal qui présentent un taux d'efficacité + important que la ligature (à voir pour la salpingectomie mais je suppose qu'on est sur du 100% d'efficacité :hesite