Marley et moi, ou comment faire l’apologie du modèle américain l’air de rien.
Contrairement à ce que pourrait laisser penser la campagne promo autour du film, nous n’avons pas affaire ici à un enième remake ressucé de quatre bassets et un danois ou de Beethoven. Marley n’est pas un chien, c’est un fil rouge. Le témoin de l’évolution d’un modèle de famille américaine : celle de John et Jenny Grogan.
Marley et Moi, c’est avant tout la chronique de la vie d’un couple américain. Jenny et John se marient, ont un chien pour repousser le désir de bébé, et puis les choses suivent leur cours. Dix ans de la vie de cette famille qui finit par s’agrandir, c’est ce qui est subtilement montré dans la première partie de Marley et moi. Et puis ça arrive : monsieur a 40 ans, l’âge où il lui est nécessaire de se lancer un nouveau défi pour ne pas s’encroûter. Pour John Grogan, il s’agira de quitter la Floride qui bronze sa Jenny comme pas permis, pour accepter un poste à Philadelphie. Toute la famille suit, Marley aussi.
Marley, one love, one heart, celui de son maître
Marley le labrador devastator n’est pas le héros puisqu’il n’est pas le protagoniste, et pourtant il fait figure d’élément central. Il est dans le film ce qu’est un chien dans la vie, un compagnon de route, fidèle quelles que soient les circonstances. Il suit de l’intérieur l’histoire de ses maîtres, le couple Owen Wilson / Jennifer Aniston, à travers les principales étapes de leur vie, aussi insignifiantes puissent-elles sembler. La nuit de l’accouchement du premier, une agression, des déceptions, des réussites professionnelles, la vraie vie quoi…
Interprétations (bronzées et) réussies
La mise en scène est sobre. Pas de musique pompeuse ou sirupeuse qui viendrait en renfort pour guider le spectateur dans les sentiments qu’il devrait éprouver. Les acteurs sont bons : Jennifer Aniston reste la sempiternelle Jennifer Aniston, gentille, aimante et pas casse-couille (sauf une fois, après deux enfants et peu de sommeil, elle dit à son mari, sous la forme indirecte : « Mais qu’il est con ! » en s’éloignant. Rebelle va !).
Il convient de saluer sa performance puisqu’elle interprète une mère de famille presque nombreuse, elle qui galère depuis de nombreuses années pour tomber enceinte (rappelons que c’est en partie l’absence d’enfants qui a précipité la fuite de Brad Pitt vers les bras décharnés d’Angelina Jolie).
Coup de chapeau à Owen Wilson aussi. Pour le premier film qu’il a tourné suite à sa tentative de suicide, il s’avère le véritable atout du film. Détendu et subtil. Touchant dans sa relation avec Marley et ses doutes. Owen Wilson{/MARUE} représente le bon mari, imparfait mais qui ne ferait pas de mal à sa nana, qui est belle même sur une plage pleine de vent et avec un chouchou dans les cheveux.
Quant à Eric Dane, désolé les filles mais le sexy Dr Sloan de Grey’s Anatomy ne casse pas cinq pattes à un labrador. Un beau gosse c’est souvent un rôle chiant. Eh bien ça ne rate pas, Eric Dane alias Sebastian est chiant. S’il y a un second rôle qui mérite un clin d’oeil, c’est Alan Arkin, qui interprète le sympathique rédacteur en chef de John Grogan.
En résumé, il y a dans Marley et moi beaucoup de Hollywood, beaucoup d’attendu, mais le film laisse néanmoins un bon souvenir. [spoil] Et c’est marrant de voir une salle entière renifler comme un seul homme.[/spoil] (arrière maudit spoil, je m’arrête là !)
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
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