Inutile de lui poser la question : Marjorie n’a aucun lien de parenté avec l’artiste Sophie Calle ! Originaire de Toulouse, elle a obtenu en 2005 son DNSEP à l’École des Beaux-Arts de Nîmes avant de se lancer dans la broderie – un art teinté de kitsch qu’elle aime détourner au profit du décalé. Petites phrases piquantes brodées au bord de son lit, cœur doué de l’usage de la parole et qui murmure « casse-toi », les créations de Marjorie Calle sont en train de quitter la sphère de l’underground pour affronter le succès, à l’instar des tatouages de Guy dans la ville rose.
Comment en es-tu venue à la broderie ?
Mes 5 années d’études aux Beaux-Arts de Nîmes m’ont permis d’expérimenter beaucoup de domaines artistiques, de la soudure à la performance. J’en suis venue à la broderie après tout un travail de dessins à la plume : je cherchais un médium qui serait décalé par rapport au sujet que je pouvais aborder, et qui soit aussi fin qu’un trait à l’encre. Ma belle mère de l’époque faisait des Arlésiennes au point de croix et m’a aidée à faire mes premiers essai brodés.
Quelles sont tes inspirations ?
Mon travail est inspiré du quotidien : des choses que j’ai la chance d’observer, des histoires qu’on me raconte … ça va de ce que je vis et qui est commun aux autres à la rubrique nécrologique des chanteurs et acteurs en passant par les blagues de mon paternel. Parfois il s’agit d’une expression entendue en allant chercher le pain ou en buvant un verre au comptoir. Je m’inspire du temps qui passe, ou de Nan Goldin. De la pluie qui rigole à la fenêtre, de ma sœur de 16 ans, de l’adolescence que je n’arrive pas à quitter, de mes collocs, de Georges le chien, des gros cons, des pigeons, des comédies romantiques, des déceptions, de ma conseillère pôle emploi, de Daisuke Ichiba, des punks à chiens et des hippies, des papis, des files d’attentes, de Joachim Mogarra, de Seth Gueko…
Tout boulot implique des inconvénients et des avantages… Quels sont ceux d’une brodeuse ?
Ce que je préfère dans la broderie c’est que le travail est long, précis et rigoureux, mais que je peux l’effectuer devant Derrick, Plus belle la vie, 24 h, Gossip Girl et n’importe où, sur la route, dans le train, au parc. Le plus dur ce sont les crampes aux doigts, la vue qui baisse et le résultat qui n’est pas forcément représentatif du temps de travail.
Tu disais que les gens commandaient surtout tes créations via Facebook, mais comment ça se passe concrètement ?
Oui la plupart des commandes se font par le réseau communautaire facebook où j’ai ma page. Les gens ont souvent découvert mes broderies dans une expo, ou par le bouche-à-oreilles, et me contactent par là ou par mon blog. Les modèles sont toujours des modèles unique, même si je reprends une phrase déjà faite. Je fais des badges et brode des phrases à la demande ! On peut aussi passer par ma boite mail : [email protected].
Quelle broderie a le plus de succès ?
La broderie qui a le plus de succès est « GROS CON », qui a été réalisée à la base après une interpellation houleuse avec mon amoureux. J’avais fait ça pour me défouler.
Sur quoi travailles-tu en ce moment ?
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