Au milieu du chaos ambiant qui semble s’être installé depuis dimanche 23 avril 20h, il y a une voix qu’on entend peut-être pas tant que ça.
Cette voix, c’est celle des gens qui vivent déjà avec le Front National, au quotidien. Celle de ceux qui habitent dans des communes gérées par le parti d’extrême droite et particulièrement celle de ceux qui s’y opposent.
EDIT du 28 avril : on a reçu Marine Tondelier en interview vidéo, elle nous raconte de vive voix son quotidien et son engagement politique dans une ville dirigée par le Front National.
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Marine Tondelier, une élue EELV au sein d’une municipalité FN
On a eu un premier aperçu assez explicite de ce que représente vivre dans une ville dirigée par le FN avec le témoignage d’Insaf Rezagui, militante à Fréjus, mais il y a quelques jours, l’Obs a publié l’interview d’une autre femme engagée.
Il s’agit de Marine Tondelier, élue EELV dans la ville d’Hénin-Beaumont
, dirigée depuis 2014 par Steeve Briois, le maire, et son adjoint principal Bruno Bilde, tous deux issus des rangs du Front National.
Elle a fait de cette expérience un livre, Nouvelles du front, publié aux éditions LLL, où elle raconte le quotidien sous le Front National.
Si Insaf Rezagui nous parlait des menaces de viol et de mort dont elle avait été la cible, Marine Tondelier décrit le quotidien des employés de mairie, fait d’« espionnage, délation, multiplication des déménagements des bureaux, interdiction de se parler ». Ça, c’est donc l’ambiance générale. À laquelle s’ajoute le fait d’être sans cesse victime d’attaques :
« Au dernier conseil municipal, Bruno Bilde a expliqué successivement en l’espace de quinze minutes que j’avais du sang sur les mains, que j’étais corrompue et que j’avais un emploi fictif.
Avouez que ça fait beaucoup pour une seule personne. Dans le public acquis à sa cause, la tirade a provoqué la stupeur générale, comme si j’étais une criminelle. J’ai demandé à récupérer la bande et je compte porter plainte. »
Elle constate qu’elle a fini par intérioriser ces codes, en particulier « l’aspect surveillance » qui est présent à tel point que prendre un sens interdit en vélo la mène de suite à l’idée que « ça y est, ça va être dans le journal municipal ».
La suite de cette interview à lire sur L’Obs :« Le Fn, c’est la fable de la grenouille dans la casserole »
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