Cela fait belle lurette que la figure de la ballerine inspire la mode, mais voilà qu’elle revient plus en force que jamais, portée notamment par les trends balletcore et coquette sur TikTok. Présenté le 23 janvier au Grand Palais Éphémère, ce défilé Chanel haute couture printemps-été 2024 par Virginie Viard enfonce le tutu.
Avalanche de ballerines en tutu et collants blancs au défilé Chanel haute couture printemps-été 2024
Alors que celui porté par Sarah Jessica Parker dans le générique de Sex and the City vient de se vendre aux enchères pour 52 000 $ chez Julien’s, Chanel y va aussi de son petit pas de deux. Après quelques tailleurs en tweed blanc portés avec une jupe en transparente et incolore pour mieux souligner le port de collants blancs opaques, c’est une avalanche de tulle dans des nuances poudrées qui s’est emparé du podium. Une inspiration évidente pour la maison Chanel qui habille des ballets depuis 1924 et reste le premier mécène de l’Opéra de Paris. D’ailleurs, les teintes les plus vives viennent de l’univers de Léon Bakst, le costumier des Ballets russes.
Un court métrage pour Chanel avec Margaret Qualley, Naomi Campbell et Anna Mouglalis
En plus d’ouvrir le défilé (dans un adorable col fraise au charme suranné), l’actrice Margaret Qualley qui a une formation de danseuse classique était aussi la star d’un court métrage, The Button, réalisé par Dave Free présenté au début du show (et qu’on peut voir en entier sur le site de Chanel). Elle y incarne une New-Yorkaise qui vient à Paris pour remplacer le bouton perdu d’une veste Chanel de sa grand-mère. Mais l’histoire ne dit pas si elle tente d’obtenir une ristourne grâce au nouveau bonus réparation textile entré en vigueur en France en octobre 2023. L’amie de la maison Naomi Campbell y joue le rôle d’une adjuvante, tandis que l’ambassadrice de longue date Anna Mouglalis interprète Gabrielle Chanel (pour changer). Le tout rythmé par un titre inédit de Kendrick Lamar (le rappeur étant ambassadeur de la maison et Dave Free étant son partenaire créatif).
C’est encore une collection haute couture qui met en avant des savoir-faire d’une minutie vertigineuse quand on peut avoir le luxe de s’y pencher de près, et non faite pour taper dans l’œil sur les flux de réseaux sociaux sans mémoire. On notera enfin que la mariée du final ne portait pas de pantalon avec sa robe qui s’arrête aux fesses, confirmant le plaidoyer de l’industrie de la mode pour la tendance no pants, impraticable pour le commun des mortels. Plus réaliste, mais tout aussi clivant, ce défilé surenchérit pour la vogue du collant opaque. Si les rouges règnent déjà sur TikTok, on reste sceptique pour le blanc proposé par Chanel qui mène la danse des savoir-faire, mais pas forcément celle des tendances.
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
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