C’est un rapport alarmant, remarqué par le magazine ELLE. La Commissaire générale des lieux de privation des libertés Dominique Simonnot a dressé un état des lieux des prisons françaises, sur toute l’année 2022. Au total, 27 prisons ont été visitées : dix centres pénitentiaires, quinze maisons d’arrêt, deux centres de détention et un établissement pénitentiaire pour mineurs. Elle alerte sur des conditions de vie difficiles.
Surpopulation carcérale et manque d’hygiène
Tout d’abord, à cause de la surpopulation des établissements. Parmi ceux visités, aucun n’affichait un taux d’occupation inférieur à 133 % et trois présentaient un taux supérieur à 200 %. Les maisons d’arrêt, qui reçoivent les détenus condamnés à des peines courtes ou en attente de jugement, sont les premières concernées, avec un taux d’occupation moyen de 141 % en janvier 2023.
Cette surpopulation implique alors des « conséquences délétères » sur le cadre de vie des détenus, car elle entrainerait de la violence. Le rapport s’alarme :
« Dans ces conditions, le découragement gagne la population pénale comme les agents pénitentiaires de tout grade. Tous observent les conséquences délétères de la surpopulation : la promiscuité qui engendre des violences entre détenus, entre surveillants et détenus, et la saturation générale des fonctions de la prison qui entrave l’accès à tous les services, à commencer l’hygiène la plus élémentaire (la douche), les liens familiaux, les soins, l’enseignement, le travail, et les activités liées à la réinsertion. »
Dominique Simmonot, Commissaire générale des lieux de privation de liberté.
Outre la surpopulation carcérale, le rapport dénonce également sur le manque d’hygiène des bâtiments. Les moisissures sont légion à cause de la température élevée dans les cellules, et la Commissaire générale des lieux de privation de liberté remarque également la présence de nombreux nuisibles, comme des cafards, punaises de lit, ou encore des rats.
Mais la vétusté des établissements pénitentiaires visités est également inquiétante. Notamment les installations électriques, qui manquent de sécurité. « Des branchements et des moyens de chauffage artisanaux sont bricolés, les voies d’évacuation sont exiguës et n’ont été validées que pour l’effectif théorique d’un établissement ». Ce qui provoque de forts risques d’incendies, avec un moyen limité de les combattre. Une situation plus qu’alarmante, pour laquelle Dominique Simonnot dénonce « l’inertie coupable » du gouvernement.
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