Selon certaines études, Instagram est le réseau social le plus nocif pour la santé mentale.
Faire défiler des vies en apparence parfaites, de jolis plats équilibrés, des voyages qui font rêver et des corps irréprochables… ça peut devenir source de complexes.
Au point que je vous parlais récemment d’une entreprise vous aidant à mentir en vous inventant des vacances au bout du monde, tout ça pour les likes.
Sur Instagram, malgré de nombreux mouvements bodypositive, beaucoup de comptes mettent en avant des personnes correspondant à fond aux canons de beauté.
Ces influenceurs et influenceuses ne sont pas toujours 100% honnêtes avec leur public. Et l’un d’entre eux a choisi de s’exprimer à ce sujet.
Un mannequin Instagram s’excuse de faire complexer les hommes
Michael Hamm s’est fait connaître par son amour du cosplay, qui a fait de lui une star d’Instagram : il a plus de 130 000 followers.
Ses abdos bien dessinés, ses pectoraux saillants et ses fesses musclées ne sont probablement pas étrangers à ce succès…
Le jeune homme a cependant décidé de s’adresser, avec honnêteté, à sa communauté, en postant ce mea culpa :
Je perpétue des canons de beauté aussi peu réalistes que mauvais pour la santé, et ça me pèse.
En grandissant, je haïssais mon corps. Il ne ressemblait pas au corps que je « devais » avoir, et j’étais entouré d’images de gens aux corps parfaits, m’expliquant que c’était simple de leur ressembler.
De nos jours, ce phénomène encore plus présent, donc c’est important d’en parler.
Quand je poste, je me sens hypocrite parce que je fais exactement ce qui me faisait du mal quand j’étais plus jeune. Je publie des photos faisant croire que je suis toujours super musclé, et c’est des conneries.
La vérité c’est que je ne suis pas toujours super musclé et que ça ne serait pas sain (physiquement comme mentalement) pour moi de l’être en permanence.
Ce n’est ni facile ni réaliste, et honnêtement, pour plein de gens ce n’est même pas faisable. Je reconnais que je suis privilégié.
Je peux me permettre de prendre des compléments alimentaires, de manger sainement. J’ai accès à une salle de sport, etc. J’ai tout ça, et c’est QUAND MÊME difficile.
Attendre un tel effort des autres et de nous-mêmes, ce n’est pas correct.
Attention, je ne dis pas qu’il faut s’en foutre de manger équilibré ou de faire du sport. Mangez bien, dépensez-vous, soyez en bonne santé, mais ne vous flinguez pas en essayant d’atteindre un but hors de votre portée.
Ces deux photos ont été prises à 11 jours d’écart. Celle de gauche, c’était juste avant un shooting pour lequel j’avais fait un régime ; celle de droite, juste après un séjour en Californie où je me suis éclaté.
Je suis plus heureux à droite, même si j’ai un regard un peu fou.
Il faut que vous soyez heureux, à VOTRE façon. Peut-être que ça veut dire avoir des tablettes de chocolat, peut-être que ça veut dire bien manger et boire, peut-être un peu des deux.
Dans tous les cas, ne laissez pas les autres décider de ce qui est bon pour vous.
Je sais, je sais, c’est facile à dire pour moi, et non, je ne vais pas arrêter de poster des photos de moi tout musclé, mais si vous deviez ne retenir qu’une chose de ce texte, retenez que…
Ce que je montre sur Internet, ce n’est pas juste une facette inventée ou idéalisée de moi : c’est quelque chose qui n’est pas forcément faisable.
Vous inspirer de gens comme moi, ça peut être une motivation — si c’est votre cas, trop cool, foncez à la salle !
Mais si me regarder vous déprime, sachez que c’est pas si simple, que la nourriture c’est super bon, et qu’il faut devenir la meilleure version de vous-mêmes selon VOUS, pas celle que vous voyez dans les yeux des autres.
La pression du corps parfait touche aussi les hommes
Une de mes premières incursions dans la réflexion autour de la masculinité a été de faire
un podcast dans lequel 4 hommes me parlaient de leurs complexes physiques.
Je n’avais que très rarement entendu ce type de témoignages. Quand on parle de troubles du comportement alimentaire ou de rapport conflictuel au corps, on pense souvent à des femmes, mais les hommes aussi sont touchés.
Plusieurs hommes se sont exprimés sur le sujet depuis.
L’acteur Sam Claflin a par exemple dénoncé la tyrannie du « tout-musclé » à Hollywood, qui le fait complexer et lui donne des angoisses.
L’humoriste Yacine Belhousse m’avait rejointe dans un autre podcast pour parler des complexes de l’été. Et les invités de The Boys Club, mon podcast sur la masculinité, évoquent régulièrement le sujet.
Thomas O’Brien, control freak de la salle de sport
Plusieurs femmes ont déjà expliqué, en photos, que leur « corps » parfait ne l’est qu’à un instant T, avec la bonne pose, la bonne lumière, le ventre rentré, le dos cambré…
Toujours dans le même objectif : aider leur public à ne pas complexer devant Instagram.
Je suis contente que des hommes aussi s’y mettent, et rappellent aux mecs qui les suivent qu’il n’est ni facile, ni possible pour tout le monde d’avoir un corps aussi sec et musclé en permanence.
Alors bravo Michael Hamm !
À lire aussi : Je suis « fitgirl », et ma communauté Instagram m’a causé des complexes
Les Commentaires
Je suis plutôt du cote obsessionnelle du poids/ grosse tendance à l'anorexie, mais la n'est pas la question.
ce sont mes problématiques personnelles, mais cela ne m'empêche pas de voir les difficultés d'autres personnes, que je ne rencontrerai peut être jamais mais que je ne peux pas ignorer.
Bien évidemment que les régimes types Biba c'est du grand n'importe quoi. Deja c'est extrêmement privatif, mais en plus ce n'est jamais pertinent sur le plan nutritionnel. Quand on fait la promo des boissons light par exemple .... Hum hum.
Mais non, je parle bien des VRAIS bons conseils pour mincir. Aucun grignotage, revoir ses horaires de repas, limiter les glucides, boire beaucoup, consommer beaucoup de légumes ....
Pratiquer une activité sportive adaptée, etre équipé.e correctement, s'hydrater, avoir un esprit positif ....
Oui, dans la majorité des cas c'est suffisant pour maigrir et surtout pour améliorer sa santé. Mais quid des personnes ayant des soucis de dos/articulations très prononcés ? Des diabétiques ? De tous ceux et celles qui ont des troubles psys ? De ceux et celles avec dérèglement hormonal ? Etc etc
Si tu comptabilises tous ces gens, non cette population n'est pas si minime.
Je ne dis pas que c'est impossible pour ces personnes-la, mais que le discours " quand on veut on peut " est un discours de personne en bonne santé à d'autres personnes en bonne santé. Et donc excluant, et donc culpabilisant ( même si ce n'est pas l'intention de base )
Édit : ceci dit je suis complètement d'accord avec toi : si l'on veut perdre du poids, ce n'est pas un régime qu'il faut mais revoir toutes ses habitudes de vie. Mode de vie plus sain = chercher à etre en meilleure santé, pas etre obsessionnel et suivre des méthodes toxiques