Samedi, notre mirifique Clémence vous a rappelé le démarrage du Défi Veggie pour le climat. Pour ma part, je suis hyper convaincue mais vois-tu, les légumes et moi, ça a toujours été une histoire compliquée… Pour la faire courte, disons que jusqu’à mes 20 ans (tout à fait), je considérais que manger des Panzani trois couleurs (AUX LÉGUMES) et de la sauce tomate suffisait amplement à combler mon corps. Et je refusais catégoriquement que les trucs avec des couleurs verdâtres entrent dans ma bouche de fifreline.
« Vous m’avez, par erreur, donné la nourriture que mange ma nourriture. »
Je ne te mens pas : l’idée même d’avaler de la salade me flanquait des haut-le-cœur. C’était mal barré pour le Défi Veggie, tu vois ! Bref, j’ai été une galérienne du légume… et si tu l’es aussi, sache que la science peut te filer un coup de pouce.
Le gouvernement américain au secours des légumes
Selon le Centre pour le contrôle et la prévention des maladies, aux États-Unis, 9 enfants sur 10 ne mangeraient pas assez de légumes : c’est une vraie préoccupation pour les pouvoirs publics et les parents. Fort de ce constat, en 2013, le gouvernement s’est dit que ça commençait à bien faire, cette histoire et a décidé de coller des légumes sur chaque fichue assiette des cantines d’école – on va voir ce qu’on va voir.
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DO IT FOR THE VINE.
En fait, on n’a rien vu du tout : la réponse de la marmaille a été sans appel, et les légumes présents sur les assiettes sont restés présents à la fin du repas – les enfants ne les touchaient absolument pas (mais mangeaient consciencieusement tout ce qu’il y avait autour). EH BEN FORMIDABLE, on est bien avancé•e•s.
Qu’importe le légume, pourvu qu’il y ait… ce qu’il faut autour
Des chercheurs et chercheuses se sont emparé•e•s du sujet et ont d’abord observé ce qu’il se passait dans les écoles élémentaires, et notamment les « restes » des assiettes de près de 8 500 enfants.
Pour expliquer quand et pourquoi les élèves choisissent (ou non) de manger leurs légumes, les scientifiques ont remarqué un truc qui revenait fréquemment : ça dépend vachement de ce qu’il y a avec dans l’assiette. AHA ! Figurez-vous que les enfants seraient plus susceptibles de manger leur portion de légumes lorsque ceux-ci sont accompagnés d’un truc un peu « neutre », pas trop délicieux, une nourriture qui ne fait pas partie de leur top 10 et n’attire pas toute leur attention.
Par exemple, les chercheurs ont noté que lorsque l’on sert des nuggets de poulet ou des burgers au réfectoire (deux plats qui sont très populaires chez les enfants), on retrouve beaucoup plus de légumes dans les poubelles. À l’inverse, lorsque la cantine leur offre des aliments qu’ils apprécient moins (de simples pommes de terre cuites à la place des frites, par exemple), la quantité de légumes jetés diminue fortement.
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Préparer les plateaux repas de nos élèves avec cette idée-là en tête pourrait permettre à la fois de pousser les enfants à manger plus de légumes et d’éviter le gaspillage alimentaire… Si nous parvenons à identifier l’accompagnement qui rendra le légume appétissant aux yeux des enfants, c’est un premier pas pour parvenir à leur faire manger leurs brocolis.
L’option 100% légumes
Pour Traci Mann, professeur de psychologie, cette idée « d’attractivité » lorsque tel aliment est accompagné de tel autre aliment est cruciale. La chercheuse va même plus loin et propose une stratégie qu’elle nomme « être seul avec un légume » : pour la plupart des gens, les légumes perdraient toujours la compétition face aux aliments qui les accompagnent.
Du coup, pour que les légumes gagnent notre cœur, le mieux serait de ne mettre aucun autre aliment avec le légume. HARDCORE LÉGUME ! Pour parvenir à manger « mieux », et surtout pour que ce soit plus facile de manger mieux, Traci Mann conseille de manger un légume d’abord, pour commencer le repas, avant que tout autre aliment ne soit sur la table… De cette manière, nous mangeons le truc sain lorsque nous avons faim et que nous ne pouvons pas opter pour autre chose. Et ensuite, une fois que nous avons dégusté nos carottes, nous pouvons passer au reste.
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Cette stratégie peut sembler stricte et un peu trop simple ; pourtant, en la testant dans les cantines d’écoles, Traci Mann s’est aperçu qu’en servant d’abord un légume, et ensuite le reste du repas, la quantité de légumes mangée par les enfants est quadruplée !
Vous voilà donc avec quelques billes pour faire manger des légumes aux plus jeunes, mais aussi pour vous y (re)mettre ou encourager vos proches à diversifier leur alimentation.
Pour aller plus loin :
- Un article du Washington Post
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Les Commentaires
Je pense aussi que si ils sont habitués tôt à manger de tôt il ne rechigneront pas à en manger