En juillet 2020, Libération révélait dans une enquête l’existence d’un système de harcèlement et d’agressions sexuels au sein d’Ubisoft. Ce mercredi 4 octobre, cinq anciens employés ont été placés en garde à vue, dans le cadre d’une enquête après des plaintes pour harcèlement, a révélé le journal.
Parmi eux, deux anciens membres de la direction poussés vers la sortie après les révélations de juillet 2020.
Trois des personnes entendues ont cependant été relâchées, et pour le moment, aucune poursuite n’a été engagée, selon Le Monde.
Un climat de harcèlement généralisé
Les premiers témoignages avaient été publiés en juin 2020 sur X (anciennement Twitter). Puis Libération, Numerama et Gamasutra avaient, eux aussi, publié des enquêtes dénonçant un management « toxique », des faits de « harcèlement » ainsi que des agressions sexuelles, où des cadres d’Ubisoft étaient directement incriminés.
En septembre 2022, Yves Guillemot, PDG de l’entreprise, avait déclaré au site spécialisé américain Axios que ces problèmes étaient désormais « résolus ».
Un travail « conséquent » de la police
Interrogée par Libération, l’avocate des plaignants, Maude Beckers, estime que ce « dossier est très particulier parce qu’au-delà des simples comportements individuels, il révèle des violences sexuelles systémiques. » Selon elle, le travail effectué par la police est pour « la première fois » considéré comme « conséquent ».
« Dans la plupart des affaires d’agression et de harcèlement, c’est une personne parfois couverte par son supérieur, ce n’est pas aussi institué que ça l’était chez Ubisoft. Au point qu’on a l’impression que c’était devenu quelque chose de nécessaire à la créativité. L’entreprise semble s’être transformée en grand terrain de jeu pour les créatifs, où était toléré ce qu’ils appellent une “ambiance potache”, où l’on joue à chat-bite, où l’on se permet des gestes sexuels sur le lieu de travail, où en soirée des femmes se trouvent plaquées par terre ou contre les murs. »
Maude Beckers.
Selon elle, les ressources humaines étouffaient les affaires, ce qui rendait un changement managérial impossible. Le patron d’Ubisoft, Yves Guillemot, lui, n’a pas été entendu.
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