C’est le témoignage d’une sage-femme, Agnès Ledig, qui avait ouvert la boîte de Pandore de la maltraitance gynécologique, en avril 2014, avec la découverte par le grand public d’une pratique aberrante relevant de la mutilation génitale : le « point du mari ».
Le « point du mari »
« Isabelle Alonso a relayé sur son blog le témoignage d’Agnès Ledig, sage-femme et écrivain, à propos du « point du mari », également appelé « point de complaisance » : il consiste à resserrer artificiellement l’entrée du vagin lors de la suture post-épisiotomie.
En cicatrisant, cette suture peut entraîner des douleurs lors des rapports sexuels ; cette pratique est assimilable à une mutilation sexuelle, parfois pratiquée sans le consentement de la patiente. Objectif de cette opération : « refaire la salle de jeux de monsieur », selon les témoignages de femmes et de sages-femmes.
Pour en savoir plus sur le point du mari, le témoignage d’Agnès Ledig : Le « point du mari »Plusieurs témoignages de sages-femmes sont venus appuyer celui d’Agnès Ledig, contredit dans un premier temps par un article de 20 Minutes (dont le titre qui qualifiait le point du mari de « mythe » a été modifié suite à l’avalanche de commentaires de femmes confirmant l’existence de cette pratique). »
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Avec #PayeTonUtérus, la parole se libère
Quelques mois plus tard, en novembre 2014, les femmes victimes de maltraitance gynécologique, c’est-à-dire ayant subi des actes médicaux sans y avoir consenti, sans même comprendre pourquoi elles étaient traitées de la sorte ni si (et en quoi ?) cela était nécessaire, ont dénoncé ces pratiques.
Avec le hashtag #PayeTonUtérus, elles ont partagé leurs témoignages sur les réseaux sociaux.
- À lire sur L’Express : #PayeTonUtérus: quand les femmes se lâchent contre leur gynéco
- Le Storify signé @Ondeejeune, avec des témoignages partagés sur Twitter.
Mais depuis, plus rien. Ou pas grand chose… On ne peut pas dire que ces révélations et ces (nombreux !) témoignages aient déclenché un débat public sur le sujet.
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La maltraitance gynécologique au coeur d’un documentaire sur France Culture
Lundi 28 septembre 2015, c’est sur France Culture que l’on a reparlé de ce problème qui touche tant de personnes, à l’occasion de la diffusion d’un documentaire mêlant une enquête sur les pratiques médicales, des avis d’expert•es et les témoignages de patient•e•s.
« Plusieurs enquêtes dans la presse et sur Internet ont signalé les pratiques archaïques dont les femmes peuvent être victimes dans leur parcours de santé. […]
En février 2015 surgit sur la toile, le scandale des touchers vaginaux sur patientes endormies. Quelques mois avant sur twitter, le hashtag « #PayeTonUtérus » avait déjà « fait le buzz ». Des centaines de femmes ont raconté leurs expériences douloureuses chez le (ou la) gynécologue : paternalisme, sexisme, conseils dépassés, examens brutaux, paroles humiliantes, homophobie, absence de consentement… »
Réécouter l’émission de France Culture Collection Témoignage : maltraitance gynécologique
Des témoignages affligeants, toujours d’actualité
Plusieurs invité•e•s prennent la parole au cours de l’émission, dont notamment Anne-Charlotte Husson, connue et reconnue pour ses travaux sur le genre, mais aussi Martin Winckler, le médecin-écrivain, auteur entre autres du roman Le Choeur des Femmes, à propos de la maltraitance médicale en gynécologie.
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Les sessions de questions-réponses avec les expert•es présent•es sur le plateau de l’émission ont été entrecoupées de témoignages de femmes, qui racontent la façon dont elles ont été traitées par le corps médical, et leur ressenti de ces expériences parfois véritablement traumatisantes.
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Mais il n’y a pas qu’au micro que les récits de pratiques dérangeantes, voire carrément violentes, s’enchaînent et nous affligent devant un tel manque de considération : suite à la diffusion du documentaire/débat de Mélanie Déchalotte et François Teste, les langues se sont déliées sur les réseaux sociaux.
« Votre col de l’utérus doit être parfait pour la levrette. »
« L’ancienne gynéco de ma mère lui a caché un CANCER (oui, oui) parce qu’elle était enceinte (bah oui, des fois que ma mère aurait préféré avorter et se faire soigner 8 mois plus tôt !!!). »
« Un gynécologue réputé dans ma ville qui, après consultation, me fait un bisou sur un sein… Et il me dit : « Vous avez une des plus belles poitrines de ma clientèle ». […] J’avais 25 ans. »
« Un jour, à une consult’ sur un souci de pilule : « Ah bah si vous voulez pas avoir de bébés, faut pas coucher, hein ! »
– Extraits de « Il me fait un bisou sur un sein » : maltraitance gynécologique, vos témoignages, sur France Culture
Un Tumblr, Je n’ai pas consenti, compile les témoignages de femmes ayant été victimes de maltraitance médicale. À toutes celles (et ceux) qui sont déjà sorti•es de chez un•e médecin, souvent un•e gynécologue avec un profond sentiment de malaise, attention : ces mots risquent de raviver de douloureux souvenirs.
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Les Commentaires
Merci beaucoup, pour les conseils obsolètes chers médecins!
(je ne suis peut être pas tout à fait dans le sujet mais il fallait vraiment que je partage)