Être à la fois étudiant•e et élu•e, c’est possible ! Malika Sakhi, vingt-deux ans, compte bien nous le prouver. D’un côté, elle étudie le droit et la philosophie. De l’autre, elle est Conseillère municipale déléguée aux projets jeunes et à la culture à Plaisir, dans les Yvelines.
Cette double casquette, elle la porte depuis deux ans, et c’est elle qui a contacté madmoiZelle pour en parler !
Une double (folle) vie !
Malika a un agenda surbooké mais qui lui plaît bien ! L’élue de la liste du parti Les républicains admet sans hésiter que si cette double vie est passionnante, elle est surtout rock’n’roll.
« C’est un travail d’équilibre permanent. La journée je vais en cours et le soir j’ai souvent des réunions (…). »
Y a-t-il une journée type ? De l’avis de Malika, pas vraiment. Outre les réunions, sa vie est désormais rythmée par les commémorations, cérémonies ou voyages officiels avec les villes jumelées.
Et cela sans oublier les moments moins formels, lors des manifestations sportives ou bien dans la vie de tous les jours, quand elle croise quelqu’un qui la connaît.
« C’est vraiment d’une grande richesse. Les études et la vie politique ne sont absolument pas incompatibles. Au contraire : on a un enrichissement mutuel, une complémentarité entre les deux. C’est très instructif ! »
Une double vie, donc, mais aussi et surtout l’application directe de ce que la jeune élue apprend en cours.
Le déclic politique
Malika Sakhi explique qu’elle a eu conscience très jeune qu’il fallait agir pour le bien de tous. L’engagement n’est pas un déclic pour elle mais plutôt un cheminement presque logique.
« Je suis très attachée à la liberté, à partir du moment où celle-ci n’empiète pas sur celles des autres ! Plus concrètement, la réalité d’idées extrémistes qui prenaient de l’envergure (…) et la répétition schématique des mêmes erreurs par d’autres étaient pour moi inacceptables.
Il fallait prendre ses responsabilités. »
La jeune femme le dit bien : elle s’est d’abord engagée pour sa ville, dans un but citoyen.
Pour se lancer, elle dit avoir fait les choses simplement : elle a pris rendez-vous avec la Maire de sa ville, qu’elle ne connaissait pas personnellement, dans le but de confirmer ses idées sur la politique.
« L’échange a été très fructueux. Je lui ai fait part de ma vision sur la ville de Plaisir, et lui ai proposée d’organiser un genre de meeting informel avec un échantillon de la jeunesse locale. À la suite de cette entrevue, la Maire m’a proposé d’être sur sa liste pour les élections de mars 2014… et l’aventure a commencé. »
Les conséquences d’une implication politique
Quand on pense à se lancer en politique, les conséquences peuvent effrayer. S’impliquer, c’est d’abord positionner son avis et donc ne pas être d’accord avec une partie de son entourage. Malika rassure sur ce point.
« Dans la vie quotidienne, lorsqu’il m’arrive d’échanger au sujet de mon engagement, les personnes sont souvent très curieuses de savoir pourquoi je me suis engagée, quelles sont mes motivations profondes ; c’est toujours très enrichissant de partager les points de vue. »
À lire aussi : La politique et moi #2 — Le syndrome Lionel Jospin, ou l’ingratitude des masses
Parce que des rencontres, l’élue en a fait des tas, ce qui lui a beaucoup apporté. Malika persiste à rester positive également quand il est question de sexisme dans la politique.
« Je ne l’ai pas vécu, c’est peut-être du fait de mon entrée récente dans la vie politique. Mais cela ne veut pas dire que ce n’est pas une réalité forte dès lors qu’on prend des responsabilités en politique, ou dans d’autres sphères d’ailleurs… »
À lire aussi : « Le sexisme en politique : un mal dominant », un docu sur le machisme dans les coulisses du pouvoir en France [MAJ]
Tout le monde peut agir !
La politique n’est pas qu’une affaire de gens intouchables et lointains ! Malika le prouve en s’étant engagée au niveau de sa ville et en côtoyant tous les jours les habitants pour lesquels elle travaille. Elles donne des conseils aux filles qui voudraient s’engager.
« Allez-y ! Vous êtes compétentes ! Il ne faut pas avoir peur du regard des autres. Vous avez beaucoup à apporter. La classe politique est essentiellement composée de personnes issues de la société civile. (…)
Il n’y a qu’un petit pas à faire, et une porte s’ouvrira ! »
Tout le monde peut s’engager à sa manière. Malika, elle, songe sérieusement à rester dans la vie politique pour y faire sa carrière !
Pour témoigner sur Madmoizelle, écrivez-nous à :
[email protected]
On a hâte de vous lire !
Les Commentaires
Après c'est difficile d'avoir un regard objectif sur le témoignage étant donné que Malika est mon amie, que j'ai suivi un peu l'élaboration du témoignage:-)