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Société

« Malheureusement, j’en ai aussi fait les frais », Marine Lorphelin s’exprime sur les violences sexuelles à l’hôpital

La médecin et ancienne Miss France est revenue sur un stage de chirurgie « particulièrement éprouvant » et regrette de « n’avoir rien dit » à l’époque. Aujourd’hui, Marine Lorphelin en est certaine : pour faire bouger les choses collectivement, il faut libérer la parole.

« Malheureusement, j’en ai aussi fait les frais ». Sur Instagram, la médecin et Miss France 2013 Marine Lorphelin a pris la parole lundi 22 avril pour témoigner à son tour du climat de sexisme et des violences sexuelles à l’hôpital. Depuis les révélations mi-avril de l’infectiologue Karine Lacombe au sujet de l’urgentiste Patrick Pelloux qu’elle accuse de harcèlement sexuel et moral, les récits pleuvent sur les réseaux sociaux. Certaines personnalités, comme l’ancienne ministre Roselyne Bachelot, ont notamment pris la parole pour dénoncer ces mécanismes, qui persistent encore dans les établissements de soin.

Saluer le courage de celles et ceux qui dénoncent

Consciente des difficultés auxquelles font face celles et ceux qui osent parler, Marine Lorphelin a donc commencé sa vidéo par remercier « tous les soignants qui témoignent de ce qu’il se passe dans les couloirs de l’hôpital » pour casser l’omerta qui régnait jusqu’alors.

Pendant ses études, la médecin raconte avoir aussi été victime de ce climat oppressant. « Je me rappelle un stage de chirurgie particulièrement éprouvant, dans lequel j’étais une des seules femmes ». Bien que déjà élue Miss France, Marine Lorphelin était encore très jeune, explique-t-elle. « J’avais eu droit à des dizaines et des dizaines de blagues de cul graveleuses, des questions sur mon intimité, des mains baladeuses et des comportements vraiment inappropriés ».

À lire aussi : Violences sexistes et sexuelles à l’hôpital : « 78 % des femmes médecins en subissent » (Interview)

Elle confie ensuite regretter son silence de l’époque. « Je regrette un peu de n’avoir rien dit, de n’avoir pas su quoi faire ». Car elle en est aujourd’hui certaine ; pour faire bouger les choses, il faut parler. « De ce qu’il s’est passé avant, mais il faut parler aussi de ce qu’il se passe encore maintenant », et qui touche aussi les jeunes garçons, insiste Marine Lorphelin.

Contrer la banalisation du sexisme à l’hôpital

La médecin dénonce aussi la manière dont ces violences étaient parfaitement banalisées. « On disait qu’il fallait accepter ces comportements « habituels », « normaux » attribués à des anciens médecins, de l’ancienne génération ». Un pseudo-argument générationnel qui servait en réalité à nourrir l’impunité des agresseurs et à rendre encore plus difficile de les signaler sans craindre de mettre en péril sa carrière. « Faut pas faire de vagues à l’hôpital si tu veux valider ton stage » ; telle était la règle tacite en vigueur à l’époque où Marine Lorphelin faisait son stage de chirurgie.

Pour autant, la jeune femme se veut optimiste. Les mentalités évoluent, et les sanctions existent. « Aujourd’hui c’est vrai qu’il y a de plus en plus de femmes dans les postes à responsabilité, cheffes de service, directrices. Et ça j’espère que ça va permettre de diminuer, voire de faire disparaître le sexisme à l’hôpital ».


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