Question poils, je suis des ces gens qui disent que chacun fait ce qu’il ou elle veut, mais qui a longtemps eu (un peu) honte de ses poils. Pour autant, je ne les trouve ni moches, ni jolis : je m’en fiche. J’ai surtout bien souvent la flemme de m’épiler.
J’ai 22 ans et cela fait près de 10 ans que rasoirs, cire à épiler et autres objets du démons font partie de ma vie. Je suis la bien heureuse détenante de gênes alliant peau très pâle et cheveux très bruns. Je sais que c’est la société/le patriarcat/le mal, mais il y a ce mais : je ne suis pas encore au stade ou je m’assume pleinement.
Une chose est certaine : avant, c’était pire. Et oui, même en tant que rédactrice feel good, je ne suis pas toujours au top de la forme. Voici donc les situations de merde que j’ai vécues à cause de cette shame de mes propres poils.
M’arracher un morceau de peau… et me retrouver avec une vilaine cicatrice
Des fois, à la pause dej, on parle de caca, d’autres fois on parle de moustache. Perso, si je ne fais rien, je deviens le sosie de Magnum. Jean-Monique m’a expliqué qu’elle décolorait. Moi je n’aime pas trop, parce que les dernières fois que je l’ai fait, ça virait jaune urine et que je n’étais pas prête à affronter la société avec une barre de pipi au dessus de ma bouche.
Comment je me voyais dans le passé
Du coup je préfère m’épiler. Ça fait mal un bon coup et puis ça va. J’avais entendu des légendes urbaines atroces mais je m’étais dit :
Lol, de toute manière ça n’arrive qu’aux autres !
Vendredi soir dernier, je me prépare à aller me dorer la pilule en Espagne pour un petit week-end de princesse. Dernier détail : épiler la stache-mou. Première bande, ça va. Deuxième, ça tire plus que d’hab mais je ne m’inquiète pas, vais me coucher et met mon réveille à 6h du matin pour prendre mon avion.
Et là, c’est le drame. Sur l’oreiller : des taches de sang. La deuxième bande avait épilé un peu plus que mes poils. Elle avait également arraché ma peau.
Depuis, je sais qu’on a beau dire, mais Ron Swanson reste bien plus sexy que double-face.
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Refuser de pécho (alors que dans ma culotte, c’est le niagara)
Je suis une femme de principe. Comprenez : je m’en tape le coquillard de savoir si je couche le premier ou le douzième soir. En revanche, je le fais juste quand j’ai envie.
Mais quand j’étais plus jeune, j’avais surtout peur qu’à la dernière minute, le garçon me dise :
Ah… Euh… En fait tu ne me plais pas, dégage…
Spoil alert : ce n’est jamais arrivé.
Je voulais être PAR-FAITE comme je le lisais dans les magazines. Mon obsession : être chauve de partout à en rendre jaloux un caillou. Le résultat : je refusais de faire quoi que ce soit de sexuel sinon.
My body is ready
Jusqu’au jour où un garçon m’a demandé pourquoi je ne voulais pas, que je lui ai répondu que j’étais pas épilée… Et qu’il a explosé de rire, me rassurant en expliquant qu’il s’en fichait totalement.
Maintenant, des fois j’ai des poils, des fois pas. Je suis d’avis que si par hasard il arrive que je tombe sur un sombre connard qui me rejette pour cette raison… C’est à lui de s’ouvrir l’esprit et non à moi de manier le rasoir !
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Pécho dans le noir
Autre version de la meuf complexée par ses poils : faire du cul, certes, mais surtout pas trop en lumière. Ce n’était pas alors mes formes ou ma grimace orgasmique qui me faisaient complexer. Non, plutôt l’idée que mon amant se rende compte que j’ai trois poils au bidou… Et deux autres autour des tétons.
Faut arrêter le mystère, je vous le dis. À chaque fois que j’ai fait une soirée un peu éméchée avec des copines et qu’est venue la thématique « POIL », l’une d’elle finit par lâcher un peu honteuse..
Non mais moi c’est pire… J’ai des poils autour des tétons !
Plaît-il ?
Et les autres chuchotent dans la gêne la plus totale :
« Moi aussi ».
Oui parce qu’en fait beaucoup (la plupart ?) de filles en ont…. Et c’est normal. NORMAL. Plutôt que de le planquer, si on sensibilisait le reste de la planète à ce fait ?
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Porter des pantalons alors qu’il fait 30 degrés
L’été de mes 12 ans, une amie de mon âge m’a dit le plus naturellement du monde :
Faut vraiment que tu fasses quelque chose pour tes jambes, là tu ressembles à une guenon !
À partir de ce jour-là, je suis passée du côté obscur. J’ai compris alors qu’aux yeux de beaucoup, mes jambes sont jolies, mais seulement sans poils. C’est du n’importe quoi, entendons-le bien. Mais pendant des années, par jour de forte chaleur, si je n’avais pas eu le temps de m’occuper de ma pilosité… Je préférais la cacher.
Et tout allait : pas bien
Oui, j’avais un certain problème vis-à-vis du regard des autres et de la société. Du coup il m’a semblé le plus naturel du monde de porter des pantalons et faire le sauna de l’entre-jambe plutôt que d’avoir la teu-hon. De qui, de quoi, pourquoi ? Je ne me posais pas ces questions.
Aujourd’hui, je sors tranquillou dans la rue avec mes jambes pas franchement lisses et fraîches. Rien à foutre, la société n’a qu’à être prête pour moi.
Me faire shamer par beaucoup trop de gens
La pire situation que j’aie connue due à ma gêne des poils a été celle de me faire moquer à un âge où j’en n’avais pas besoin. Bisous ici à tous ces gens :
- Celui qui m’a dit que ma moustache, elle était jaune et fallait que je la rase (en riant grassement)
- Celle qui m’a dit qu’avec mes poils on pourrait faire des lianes
- Celles et ceux que j’ai entendu toute ma vie durant se moquer du crin de mes semblables
Avoir des poils, c’est humain. Ce n’est pas à moi de torturer mes poils. C’est aux autres de faire évoluer leur pensée !
Et vous, quel est votre rapport à vos poils ?
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