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Voyages

J’ai testé la maison dans les nuages — Carte postale de Colombie

Marine est assistante de français à Medellín, en Colombie. Et il y a quelques semaines, elle a testé la fameuse « casa en el aire ». Sensations garanties !

Publié le 4 décembre 2014

Il y a quelques semaines, j’ai reçu un appel de mon pote Chris à 8h30.

Le son du téléphone était au maximum, et je crois qu’il a réveillé toutes les têtes enfarinées qui dormaient dans la chambre de l’auberge…

Chris est colombien, il fait partie des rencontres inoubliables que tu fais en voyageant.

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Et avec lesquelles on prend des photos chouettes.

À lire aussi : Je suis assistante de français à Medellín, en Colombie — Carte postale

Je lui enseigne le français comme je peux. Et d’ailleurs, « coucou », ça le fascine.

Il dit « coucou » pour dire bonjour, mais aussi pour dire au revoir, ou bon courage.

Cela donne donc souvent :

« —  Hasta luego Chris, hablamos ! —  Dale pues, cuidate. Coucou Mari ! »

Il a même voulu apprendre « coucou » à des amis : eux aussi ont été fascinés, et ils m’appellent à leur tour coucou.

L’aventura proche du ciel

Mais revenons-en à cette matinée, et à ce qu’il m’a proposé :

« Mari, tu as un bus dans deux heures, si tu veux nous rejoindre à la casa en el aire ! »

Souffrant d’une gueule de bois peu assumée, je suis sortie de la chambre en zigzaguant entre les lits.

J’étais censée rester trois jours dans une «  finca », un gite à la campagne, pour faire la fête avec des amis et me prélasser au bord dans la piscine, une (ou plusieurs) bière(s) à la main.

Mais j’ai vite décidé qu’une expérience telle que la maison dans les nuages ne se répéterait pas. La maison dans les nuages, c’est un nouveau concept, du même acabit que les cabanes dans les arbres…

C’est une maison construite au milieu de nulle part, à moitié sur le haut d’une falaise et à moitié… sur le vide. La vue est spectaculaire, et ce n’est pas très très loin de Medellín.

Ils l’avaient réservée pour le week-end.

J’ai donc tout remballé, appelé une moto taxi, et direction le terminal nord de Medellín pour prendre le dernier bus.

«Un ticket pour la Peña por favor ! »

Que l’aventure commence.

Après trois heures de voyage dans un paysage pittoresque et sur un terrain sinueux, je me suis arrêtée à la tiendita 80, une boutique.

Deux bonhommes étaient là, et discutaient en mode décontracté.

« — Bonjour messieurs, je vais à la casa en el aire, vous pouvez m’indiquer le chemin ? — Hola Monita, c’est que d’ici ça fait une trotte mon enfant ! On la voit même pas d’en bas. Attends ici, on t’appelle le proprio. »

Chris m’avait spécifié que c’était à quinze minutes à pied… Ah, l’approximation colombienne !

Au bout de vingt minutes, un bonhomme est arrivé et m’a saluée poliment, comme de coutume. Je lui ai demandé si la maison était loin ; il m’a répondu qu’il fallait marcher un peu.

On a ensuite grimpé plus que marché sur du macadam, un terrain boueux, sinueux. J’ai regretté les bières de la veille, mais le paysage vendait du rêve.

On a fait une pause dans une maison, où l’on m’a proposé un verre d’eau au fort goût de charbon certifiée « tirée directement à la source », que je n’ai pas pu boire.

Entre temps, mon super guide s’est éclipsé et est revenu avec un harnais. J’ai fait ma tête de poule qui ne comprend pas, et il m’a expliqué :

« Ben oui, pour atteindre la casa en el aire, on y va en tyrolienne, c’est bien plus pratique ! »

Bah ouais normal, je fais ça tout les jours !

Heureusement, j’adore les sensations fortes, les montagnes russes et l’estomac qui te chatouille.

Quand on a atteint la bête, j’ai aperçu mes potes au loin : ils étaient déjà de l’autre côté de la tyrolienne, étant arrivés bien avant moi.

Le proprio s’est assuré qu’ils étaient tous bien arrivés sains et saufs dans la maison (car après la tyrolienne, ce n’est pas fini : il faut encore escalader un rocher, avec un harnais et tout), et il m’a rejointe pour que je fasse ma traversée, moi aussi en toute sécurité.

J’ai eu une grosse poussée d’adrénaline, et je me suis à mon tour lancée dans le vide. Le panorama était rocambolesque, phénoménal, sensationnel… les adjectifs me manquent.

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À lire aussi : J’ai testé pour vous… partir à l’aventure en amoureux

La maison dans les nuages

Une fois tous dans la maison, on s’est affairés à satisfaire quelques besoins vitaux, à commencer par manger.

Le propriétaire de la maison nous a accompagnés tout au long du périple, et il avait prévu de rester le week-end avec nous.

Moyennant finances, il avait de quoi nous distraire — parce que la maison dans les airs c’est splendide, mais il faut prévoir de quoi s’occuper car il n’y ni télé, ni Internet.

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Nous avons donc fait ce qu’ils appellent el columpio : on est accroché-e par le bassin à un harnais lui-même accroché à une corde elle-même accrochée à un câble.

L’objectif, une fois l’accoutrement enfilé, étant de se catapulter dans le vide.

C’est proche du body-jumping.

«  Bueno chicos, qui veut commencer ? »

J’ai commencé.

J’ai compté jusqu’à trois, me disant qu’à trois je sauterais. Non, je ne saute pas. Si. Non.

J’ai fini par me lancer dans le gouffre, en criant « Aïe maman », bien accrochée, les yeux fermés.

Puis je les ai ouverts.

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J’ai été éberluée, abasourdie, éblouie par la vue, le paysage, le vide. Un pot pourri de sensations.

J’avais un sentiment de plénitude, de liberté, d’insouciance, d’impuissance, de bien-être. J’ai retrouvé l’émerveillement de mes années candides.

C’était vraiment une expérience unique.

La nuit est vite tombée après ça. En guise de lumière, nous avions des lampes torches et des bougies. Nous avons discuté autour d’un petit rouge.

On a fait à manger tous ensemble, et on a dîné par terre sur une nappe de pique-nique à carreaux rouges et blancs — un retour aux choses simples de la vie, dans un contexte atypique et une ambiance bon enfant, la tête dans les nuages.

Le lendemain nous nous sommes réveillés un à un vers huit heures, émerveillés par le décor dans lequel nous nous trouvions. Nous avons regardé par la fenêtre, sans en croire nos yeux.

Je me souviens avoir dit :

«  Les gars, on a littéralement la tête dans les nuages ! »

Il était tôt, et le temps n’était pas au beau fixe, mais c’était tout de même un vrai spectacle.

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Mais nous n’avions pas trop le temps de rêver ; dos salchichas, une arepa et en route pour aller visiter une grotte !

Je m’attendais à une petite randonnée de routine, gentillette vous savez, comme on ferait un jogging le dimanche matin, mais QUE NENNI !

On se serait cru-e-s dans Koh Lanta, toutes les conditions étaient réunies : un terrain boueux, sinueux, avec des obstacles et tout !

En fait, au moment d’arriver à la fameuse grotte, il a commencé à pleuvoir, ou plutôt il a commencé à dracher comme dit chez moi.

Du coup, on a admiré la grotte cinq minutes, et transis par le froid, on a fait demi-tour.

Et là, les festivités ont commencé mes amis !

Descendre les rochers sous les trombes d’eau, passer sous une cascade, lutter pour avancer les pieds dans la boue dans la forêt… j’ai cru que j’étais en train de faire un entraînement au service militaire.

Qui n’avait rien à voir avec la journée d’appel à la défense. J’ai connu la chute embarrassante, vous savez, celle où on se ramasse pathétiquement sur les fesses, au moins une vingtaine de fois sur le même parcours… J’ai du coup abandonné la posture bipède pour finalement adopter celle d’un mollusque et ramper jusqu’à la première surface plane.

Et à un moment, alors que je devais descendre un rocher, j’ai justement vraiment vécu une scène à la Koh Lanta : mon pied s’est coincé entre deux pierres.

J’ai ravalé ma salive, lancé un regard aux copains, et je me suis préparée à leur dire adieu (les pierres ne voulaient pas me laisser partir).

Bon, j’ai un peu effrayé tout le monde, mais après examen de mon cas, il est apparu qu’il fallait juste que je déplace mon pied vers l’arrière.

Après cela, nous pensions en avoir fini avec les épreuves. Sauf que nous avons appris que l’espèce de paroi qui se dressait face à nous, nous devions l’escalader.

Sous les cordes qui tombaient et rendaient ce terrain impraticable.

Il fallait bien rentrer ! On est donc remontés par là où nous étions descendus, avec la pluie en plus… c’est à dire que l’on glissait comme sur des toboggans dans les parcs aquatiques ( et je n’exagère pas).

Pour remonter il fallait trouver des points d’appui, tels que des arbres, des racines, des pierres. Et la main bienveillante des amis pour aider à grimper. Sinon, revenir dans notre maison haut perchée était mission impossible.

Bon par contre, le paysage était sensationnel, bucolique, un tantinet sauvage, on aurait pu faire partie d’une scène du Roi Lion avec Timon et Pumba.

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Après cette longue péripétie, nous sommes tous rentrés vivants et émerveillés par ce qui venait de nous arriver !

Plus qu’un week-end supposé être reposant et hors du commun, « la casa en el aire » a été une vraie expérience qui nous a permis de dépasser nos limites, et de retrouver nos sensations d’enfant, celles qui nous font nous sentir vivants.

Pour aller plus loin…

À lire aussi : Chronique de la French Girl en voyage #8 – Road Trip


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Les Commentaires

7
Avatar de Mwi
7 décembre 2014 à 19h12
Mwi
:') ça me fait plaisir @Ewiilan, depuis que je suis petite je regarde des livres, puis des blogs de voyage, et je comprends troop cette sensation. Encore aujourd’hui, bien que je sois en plein dedans ( je travaille ici, donc disons que j'ai quand même ma petite routine) quand je vois les types qui font des tours du monde, ça fait pousser des ailes non?!
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