Il est des légendes qui ne disparaissent jamais. C’est le cas de la légende Florence Arthaud.
Que vous flâniez dans un port de Bretagne ou de Pointe-à-Pitre, son nom continue à être susurré, comme la promesse d’une grande et belle échappée.
Il faut dire que Florence Arthaud a marqué son époque d’une pierre blanche, en accomplissant quelques miracles sur les mers qu’elle parcourait souvent en solitaire.
Vous la connaissez peut-être pour l’un ou l’autre de ses records, mais laissez-nous vous raconter une Florence libre et plurielle, à laquelle le splendide biopic Flo, réalisé par Géraldine Danon et porté par Stéphane Caillard et Alexis Michalik, rend un hommage flamboyant, le 1er novembre au cinéma.
Découvrez Flo le 1er novembre au cinéma
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Florence Arthaud, navigatrice et plus encore
Née en 1957 à Boulogne-Billancourt, Florence Arthaud est devenue mondialement célèbre dans les années 90 grâce à son impressionnant parcours de sportive.
Alors que sa famille se tenait vent debout contre ses ambitions de navigatrice, Florence n’a jamais eu qu’une obsession : retirer le vernis poli de son carcan bourgeois pour parcourir les mers, les cheveux défaits et les joues rougies par le vent.
Ainsi, et après un tragique accident de voiture qui lui a valu six mois d’hospitalisation et deux ans de rééducation, Florence Arthaud est parvenue à réaliser son rêve, contre vents et marées.
Douée, obstinée et passionnée, surtout, Florence s’est, en effet, très vite fait remarquer dans des compétitions de grande ampleur. Elle a notamment participé à la première édition de la Route du Rhum — une course à la voile transatlantique en solitaire, courue tous les quatre ans — en 1978, et a terminé 11e du concours.
Bien qu’elle n’a pas eu à rougir de son classement, Florence a redoublé d’efforts pour progresser, à la fois sur son voilier et dans le concours. Ainsi, en 1990, elle a marqué l’histoire en remportant la Route du rhum en seulement 14 jours et 10h, écrasant de fait tous ses homologues masculins.
Elle est alors devenue la première femme à gagner la course, et la seule à ce jour. Avec cette victoire, Florence a su asseoir son statut de sportive, mais aussi et surtout celui d’icône…
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Florence Arthaud, une sportive libre, avant tout
Si Florence Arthaud a remporté son statut de navigatrice star grâce à sa victoire en 1990, elle ne s’est pas contentée de n’accomplir que cet exploit.
En effet, celle qui s’est rapidement imposée comme la figure de proue de la navigation, devenant de fait la chouchoute de la France, a aussi remporté la Transpacifique (une course à la voile reliant Los Angeles à Honolulu) comme équipière de Bruno Peyron. Elle a participé à de nombreuses courses aux côtés de marins devant l’éternel, comme Olivier de Kersauson.
Décrite, dans le documentaire Florence Arthaud – Un jour, une histoire comme une femme qui avait « horreur des limites », Florence n’a jamais reculé devant les obstacles.
Et par « obstacle », entendez « misogynie ». En effet le milieu de la voile, dans les années 80 et 90, était essentiellement occupé par de vieux loups de mer, des hommes habitués à la compagnie d’autres hommes, qui avaient du mal à imaginer qu’une femme puisse pratiquer le même sport, avec la même passion et le même talent.
En dérobant plusieurs victoires aux vieux grigous agrippés à leurs voiliers, et en osant crier son droit à parcourir les mers, au même titre que n’importe quel homme, Florence s’est organiquement imposée comme la cheffe de file d’un certain féminisme français. La meilleure façon de participer à faire évoluer les mentalités autour de son sport et de sa pratique par les femmes.
Florence Arthaud avait pour précepte « liberté de choix et liberté d’action » et a su vaillamment faire fi de l’hostilité avec laquelle elle a d’abord été reçue dans le milieu qu’elle convoitait, pour n’écouter que sa seule ambition.
Dès lors, elle a connu une carrière certes florissante, mais aussi semée d’embûches…
Douleurs et gloires d’une sportive hors du commun
Si Florence Arthaud a connu le faste des victoires et de la célébrité, son parcours n’aura pas été sans heurts.
En effet, outre son succès retentissant, Florence aura aussi connu son lot de déceptions. Amoureuses d’abord, car Florence a été la maitresse de marins souvent égoïstes et machos (Olivier de Kersauson et Jean-Claude Parisis en tête), qui supportaient difficilement ses ambitions, comme le raconte superbement Géraldine Danon dans son biopic, et médicales ensuite.
La navigatrice a effectivement connu quelques soucis de santé et a dû lutter contre ses démons, en mer comme sur terre. Elle a notamment rencontré des problèmes d’alcool, ce qu’elle n’a pas hésité à raconter dans son autobiographie Un vent de liberté, paru aux éditions Arthaud.
En partie pour cette raison, et alors qu’elle était en train de vivre une période douloureuse, la skippeuse s’est d’ailleurs vue retirer ses sponsors et n’a plus pu, de fait, pratiquer son sport, son métier, sa passion.
Toutefois, jusqu’à son décès tragique dans un accident d’hélicoptère en 2015, Florence n’aura jamais perdu, ni son titre de « petite fiancé de l’Atlantique », ni l’estime d’un public qui continue à murmurer son nom dans les ports du monde entier.
Ce qui est certain, c’est que Florence reste et restera une icône de liberté et un modèle d’indépendance pour toutes celles et ceux qui rêvent de mers et d’océans.
Une icône sur laquelle vous pourrez en découvrir encore davantage grâce à Flo, le splendide biopic inspiré de sa vie, le 1er novembre au cinéma.
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