Nouvelle édition du Main Square Festival. Trois jours de folie, de concerts assurés par une trentaine d’artistes à l’intérieur de la jolie Citadelle d’Arras. Deux scènes : une Main Stage où les artistes les plus prestigieux défilent, et une Green Room où les artistes encore trop peu connus chauffent un public certes un peu moins nombreux mais connaisseur. madmoiZelle y était, madmoiZelle te raconte comme si tu y étais !
Ça n’avait pourtant pas très bien commencé : vendredi un torrent de pluie s’abat sur Arras, coupant court aux prestations des premiers groupes. Les deux autres jours, la météo va crescendo pour finir par un soleil de plomb dimanche soir, pour la clôture du festival ! 35 000 personnes par jour, voici la moyenne enregistrée par festival qui a tourné à guichet fermé. Beau score pour une affiche toujours plus alléchante !
Mais pour des raisons de trop grande dépendance aux transports en commun pas très adaptés aux horaires tardifs du festival, je n’ai pas pu assister à certains concerts, certains parmi les plus attendus : vous ne m’entendrez donc pas parler de -M-, de Ben Harper, de Pearl Jam, des Skip The Use, ni des Rammstein. Promis l’année prochaine on fera mieux.
Et plutôt que de vous faire un résumé chronologique un peu chiant (et pas forcément objectif) de ces trois jours de concerts, je vais plutôt m’attarder à relever les petites anecdotes qui ont fait de ces concerts des moments plutôt cools !
Vendredi 2 Juillet
Pour le prix de la blagounette qui a fait son effet : les Pony Pony Run Run, qui en faisant un effet d’arrêt sur image pendant une grosse minute en plein milieu d’une chanson, ont fait monter l’ambiance en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. Un public déchainé pour la fin de leur set, amputé de quelques chansons à cause de la pluie. J’en profite pour faire mon coming-out officiel : les Pony sont mes chouchous, je ne le cache plus et donc je ne serais que peu objective en vous disant que leur prestation était ô combien détonante et toujours aussi entrainante (je réitère : partons vivre seuls sur une île déserte, tous les 4) (Note de Fab : chère Flo, le règlement intérieur t’interdit d’utiliser madmoiZelle pour faire passer des messages personnels qui t’éloigneraient de ton poste de travail).
Pour le prix du fashion-faux-pas qui finalement n’en est pas un : les Curry & Coco (dont nous étions partenaires de l’album) et plus précisément Sylvain avec son short bleu marine d’écolier remonté trop haut, couplé aux chaussettes de sport noires remontées à mi-mollet et à la petite chemise bleue ciel. D’abord, on dit WTF ?, et puis on assiste au show de ces Lillois montés sur ressort et dopés à la bonne humeur, et on oublie ce look à la Petit Nicolas qui chante Sex is fashion. Remarquez que j’ai pas fait la blague naze « T’as le look Coco ». Ah bah si, sayé.
Pour le prix de la danse un peu chelou mais bien sympathique quand même : LaRoux avec sa technique du je-danse-sur-de-la-braise-chaude, ce qui a donné une chorégraphie tout en petits bonds de cabri et en torsions corporelles. Ça a au moins eu l’intérêt de donner un peu de saveur à sa prestation (coupée en plein milieu par la pluie, LaRoux lâchera un bref « We stop because the rain » et se tire en 3 secondes : on a connu plus chaleureux) un peu trop mono-expressive à mon goût. Quel dommage, avec un si chouette album !
Pour le prix de la plus belle coiffe : incontestablement Jamiroquai et ses magnifiques plumes plantées sur le haut du crâne. Une vraie coiffe de chef indien blanche et noire, qui en plus d’être assez lourde doit faire suer du cuir chevelu puissance 1000. Combinée à une vieille veste de jogging et un jean à la couleur douteuse, ça n’aura pas empêché Jay Kay de nous faire un show terrible, bien que trop court (45 petites minutes). Entre deux pas de danse incroyables, il a repris ses plus grands tubes (sauf Virtual Insanity, bouhouhou) pour finir sur un Deeper Underground fabuleux ! Malheureusement, il a du composé avec un public tristement amorphe, n’ayant dans le crâne que l’arrivée imminente des Petits Pois aux Yeux Noirs.
Pour le prix du show à l’américaine : les Black Eyed Peas, oui, forcément. Ça pétille, ça flashe, ça crépite, ça laserise, ça enfume et je m’en étonne encore de ne pas avoir perdu un dixième à chaque œil devant ce flot de lumières aveuglantes, se réfléchissant sur les costumes des 4 chanteurs en aluminium brossé. Devant le parterre à la fois fascinant et flippant à souhait des 35 000 spectateurs collés tels des mouches sur du papier glue, les (faux) vocalises de Fergie et les « Let’s go Fraaaaance » hurlés par Wil.i.am n’auront pas suffi à me convaincre totalement. Bien évidemment leurs gros tubes font leur effet, dès leur entrée sur scène avec Let’s get retarded qui était précédé d’un compte à rebours histoire de bien faire monter la sauce. Bonus : j’attribue le prix du Black Eyed Peas le plus inutile à Taboo aka l’indien, aussi utile qu’une clé de 12 dans la trousse d’une couturière (ceci dit, qu’il me donne la formule pour avoir d’aussi beaux cheveux que lui).
(- Passage écrit par Esway)
Pour le prix Ibiza : David Guetta ! Il a le chic pour donner envie de danser ensemble – et peu importe qu’on se connaisse ou pas, d’ailleurs ; plus tard, la terrible envie de s’asseoir aussi à la fin du concert pour secourir mes pauvres jambes. Je tiens à citer l’excellente prestation du chanteur Chris Willis ainsi que celle de Fergie. Cependant, j’ai eu un peu de mal à accrocher avec les remix non connus. Bravo enfin pour la simplicité de monsieur Guetta, c’est très appréciable ! Petit prix du glamour au passage : les filles et les mecs un peu exhibitionnistes sur les bords qui avaient une soudaine envie de montrer leur soutien-gorge ou leurs fesses au grand écran. Et si j’avais su, moi aussi j’aurais acheté un sac poubelle pour me protéger… Toi-même tu sais que tu ne PEUX PAS être glamour en festival.
Samedi 3 Juillet
Prix de la première fois : les deux compères de Lilly Wood and the Prick, qui ont été programmés à la dernière minute suite au désistement de Wolfmother. Propulsé premier groupe du jour à se produire sur la Main Stage (grande scène), j’imagine que la trouille devait en être. Nili, la chanteuse du groupe, clamera au public que c’est leur toute première fois devant un si gros public. Et on n’aurait pas dit à la vue de leur chouette prestation, avec en bouquet final leur single Down The Rain ! Pour les voir en acoustique, c’est par ici -> Lilly Wood & The Prick « Untitled »
Prix du son pourri : Julian Casablancas, dont je ne connaissais pas la musique je l’avoue, juste sa filiation avec les Strokes. Et alors que je le vois débouler, la mèche peroxydée grasse, son costume rouge un peu dégueu et ses gobelets de boisson à la main, entamant les premières notes de sa chanson, je crois que mes oreilles tombent. Un son saturé au possible et un espèce de gros chamallow de voix qui sort du micro. J’ai trouvé ça insupportable et j’avoue, j’ai fui. N’empêche qu’une horde de spectateurs connaisseurs du bonhomme ont eu l’air d’apprécier la prestation !
Prix de la capillarité : les Gush, ces quatre garçons dans le vent que tu as découverts sur madmoiZelle ont mis le feu à la petite scène de la Green Room ! Une énergie incroyable, des voix fortes (ils chantent chacun leur tour une chanson, concept à développer), de l’humour et donc, des coupes de cheveux qui font toute la différence. Bonus : le prix du batteur ingérable revient à Vincent, qui aurait pu s’éborgner mille fois vu la violence avec laquelle il frappe, le tout avec la langue pendue et les bretelles qui se faisaient la malle ! MER IL ES FOU.
Prix de la Petite Maison dans la Prairie : Angus & Julia Stone et leur look tout droit sorti de la série. On les croirait échappés de la forêt de Sherwood en mode bûcheron et jeune paysanne mais détrompez-vous, ces deux-là ne font pas de musique en bois (pouet). En témoigne un public très très nombreux sous la tonnelle de la Green Room pour regarder leur prestation, douce et posée. A noter l’incroyable reprise de You’re the one that I want de la BO de Grease sauce guitare-voix : stupéfiant !
Prix de la sieste bien méritée : Thomas Mars, le chanteur du groupe Phoenix, qui après un petit tour dans la fosse se prend une main de fan un peu trop précipitamment dans la tête (mais pourquoi ont-ils TOUS voulu lui toucher les cheveux ?), remonte sur scène (se fait engueuler au passage par la sécurité) et s’allonge par terre pendant 5 bonnes minutes. Pendant ce temps, ces compères (big up au batteur, totalement déchainé) font deux ponts musicaux pendant que Monsieur se repose. Il repartira de plus belle, livrant un show super dynamique, commencé en fanfare par Liztomania et ponctué par tous les autres succès du groupe !
Dimanche 4 Juillet
Prix de la bière : Patrick Watson, ce groupe canadien qui porte le nom de son chanteur. Sur la plaquette du Main Square, c’est marqué qu’ils font de la musique « bizarroïde ». J’ai d’abord trouvé ça un peu gonflé d’écrire ça, mais comme je ne connaissais pas du tout, je suis allée constater de mes propres oreilles. Et en effet, c’est plutôt expérimental, où les gémissement des trois violons se mêlent aux percussions violentes et aux envolées lyriques du chanteur, qui boit une gorgée de bière après tous les couplets. Est-ce la clé de la réussite ? En tout cas, celle de tout un public assis en tailleur dans toute la Green Room et bercé par le rock mélodieux du quatuor.
Prix de la délicatesse : la fameuse Beth Ditto du groupe Gossip. On la savait peu délicate parfois, et elle nous en a fait un démonstration saisissante dimanche soir. Le groupe à peine entré sur scène lâche un gros Standing in the way of control histoire de bien se faire entendre. S’enchaineront les titres du dernier album Music for men et une reprise de Tina Turner. Beth, habillée de sa plus belle combi en lycra, s’amusera tout le long du concert à tousser dans son micro, jusqu’à lâcher un bon rot au milieu de sa reprise a capella de I will always love you en guise d’au revoir au public d’Arras, après une heure de show tout en sueur et en énergie.
Prix de la mise en scène : Pink, qui a fait installer une sorte de manège cassé sur la scène, un truc géant et très beau ! Sans parler de son arrivée, suspendue dans les airs, dans un gros cube : elle se laissera tombée sur scène avant de laisser échapper quelques mots de Let’s the party started et de commencer Funhouse sous les hurlements du public ébahit ! Forte d’une grande avancée sur scène et d’une énormissime bulle de plastique à l’intérieure de laquelle elle s’engouffrera pour aller courir sur la foule, Pink est très proche du public. Bonne humeur visible, sourires sincères, énergie débordante, Pink est drôle. Je retiendrais également les visuels qui défilent sur l’écran géant : une imagerie très très belle, colorée mais évoquant l’atmosphère des clowns tristes de sa Funhouse. Elle finit de conquérir mon cœur lors une battle de chanson avec un guitariste : elle reprend Basket Case de Green Day. Elle finit son spectacle avec un So What ! aérien, pendant lequel elle survole le public pendue à un câble. Chapeau l’artiste !
Et pour t’éviter de chercher un peu partout les artistes ci-dessus mentionnés et tous les autres, je t’ai concoctée un petit résumé sous forme de playlist Spotify. Je suis gentille, je sais.
Tu y étais ? Quel(s) jour(s) ? T’as trouvé ça comment ? Des coups de cœurs ? N’hésite pas à venir nous résumer les concerts qui ne sont pas mentionnés dans cette page ! ;)
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Fab !