Brigitte, magazine féminin leader en Allemagne, avait largement fait parler d’eux en octobre 2009 en prenant l’initiative de ne plus faire poser de mannequins professionnelles, mais uniquement des lectrices – modèles amateurs mais rémunérées comme les professionnelles. L’idée était partie d’un constat : en moyenne, une vraie mannequin a un poids 23% inférieur à celui des lectrices. Une façon de rééquilibrer la balance.
Si en France, le fameux magazine Causette a également fait un numéro intitulé « Française d’origine incontrôlable » (septembre-octobre 2010) – preuve que le sujet intéresse de plus en plus de rédactions – l’initiative de Brigitte est d’autant plus forte que la société teutonne n’a pas du tout un modèle d’intégration comme la nôtre (le Droit du sol y est par exemple tout récent).
Là où je suis personnellement moins d’accord avec Le Monde, c’est lorsque le journaliste parle de « mi-coup marketing » pour doper l’audience de Brigitte. Je ne suis pas sûre que les jeunes Allemandes issues de l’immigration se mettent à acheter régulièrement le journal sous prétexte qu’un numéro leur est consacré. On peut donner la parole à une partie de la population sans qu’il y ait un but forcément commercial derrière, sans cynisme ni naïveté. Cette nouvelle initiative permet aussi de se poser les bonnes questions : qu’est-ce qui fait qu’on se « sent » profondément Allemande, Française ou Espagnole ? Qu’est-ce que l’intégration ? Ne serait-ce pas un débat abscons et qui, au fond, n’a pas lieu d’être ?
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