Parler d’argent, c’est encore tabou. Pourtant, c’est un sujet passionnant… Mais aussi féministe ! Dans Règlement de comptes, des personnes en tout genre épluchent leur budget, nous parlent de leur organisation financière en couple ou en solo, et de leur rapport à l’argent. Aujourd’hui, c’est Maëva qui a accepté de décortiquer ses comptes pour nous.
- Âge : 30 ans
- Profession : Employée dans l’industrie pharmaceutique
- Salaire net avant prélèvement à la source : 4 894 €
- Salaire net après prélèvement à la source : 2 860 €
- Personnes (ou animaux) vivant sous le même toit : son conjoint et 2 cailles domestiques (1 mâle et 1 femelle)
- Lieu de vie : Dans la campagne du Hainaut (Belgique)
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Les revenus de Maëva
Maëva est employée en CDI à plein temps dans l’industrie pharmaceutique, plus précisément dans le domaine de la pharmacovigilance. Il s’agit d’une très grosse entreprise (+ 10 000 employés) implantée à l’international et qui « brasse du monde et de l’argent ».
De nationalité française, elle est expatriée en Belgique depuis 5 ans et installée avec son conjoint dans la campagne belge, plus précisément dans le Hainaut, à une dizaine de kilomètres d’une grande ville. Ils sont propriétaires depuis 2 ans d’une ancienne ferme de 200 m2 à rénover. Ils y vivent tous les deux avec leurs deux cailles domestiques.
La situation financière de Maëva et de son compagnon peut être qualifiée de confortable. À eux deux, ils gagnent 5 680 € par mois. Avant prélèvement à la source, le salaire mensuel de Maëva est de près de 4 900 €. Après prélèvement, celui-ci est ramené à 2 860 €. À cela s’ajoutent 320 € de tickets restaurant pour le couple, soit 160 € chacun.
« On est tellement prélevés que je trouve ça hallucinant. Venant de France et expatriée en Belgique depuis 5 ans, j’ai vu la différence énorme des prix et du niveau de vie dans ces deux pays. La Belgique taxe vraiment tout, et dès lors qu’on se situe dans la classe moyenne sans avoir d’enfants en étant cohabitant, les impôts vous sucrent une bonne partie de votre salaire. »
Maëva a cependant conscience d’avoir un niveau de vie supérieur à la moyenne puisqu’elle évolue dans « le secteur d’activité qui paye le plus de manière générale ».
« En France, je n’aurais sûrement pas été aussi bien payée pour le même type de poste et en début de carrière. En Belgique, je m’estime dans la moyenne voire parfois privilégiée, surtout dans notre région qui compte parmi la plus pauvre de Belgique. Cependant, je ne fais pas d’extravagance dans mes dépenses, puisque tout l’argent que j’économise et que je n’utilise pas ira dans les travaux de rénovation. »
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Le rapport à l’argent de Maëva et son organisation financière
Maëva a grandi dans une famille modeste dans laquelle son père travaillait et sa mère s’occupait d’elle et de son frère. Même si elle n’a jamais manqué de rien, la trentenaire reconnaît que les dépenses étaient particulièrement scrutées.
« Mon père faisait sans arrêt ses comptes et gardait tous ses tickets de caisse et de carburant – il avait même un carnet pour ça. C’est tout naturellement que j’ai fait la même chose, et ça me permet de voir nos dépenses mensuelles. »
Jamais à découvert, Maëva a toujours pris le pli d’économiser, n’achète rien de superflu et avoue faire ses comptes « 1 à 2 fois par mois pour voir quelles sont ses dépenses mensuelles ».
Avec son conjoint, ils possèdent chacun un compte personnel et un compte joint, sur lequel ils font un virement mensuel « à part égale » pour régler les dépenses courantes du ménage. « J’ai également mis en place un virement automatique régulier mensuel sur un plan de pension. »
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Les dépenses de Maëva
Le principal poste de dépenses de Maëva et de son compagnon est le remboursement du prêt hypothécaire de leur maison, d’un montant de 1 241 € par mois.
Le couple s’acquitte aussi chaque mois de 379 € de factures courantes : l’électricité, l’eau, le mazout et la taxe immondices (sur les déchets ménagers).
« Dans l’idéal, on aimerait réduire le poste électricité et chauffage, mais tant que les travaux de rénovation et d’isolation ne sont pas faits, et tant que les prix de l’électricité ne diminuent pas, ça me semble compliqué. »
Les autres frais fixes de Maëva et de son conjoint comprennent 91,49 € pour les frais de communication (internet, télévision et 2 forfaits de téléphonie mobile), 39,61 € pour l’assurance familiale et habitation et 82,5 € pour une alarme destinée à protéger leur maison contre les cambriolages.
« Les prix pour avoir internet et la télévision sont très élevés en Belgique, et pourtant nous avons l’offre la moins chère. On pense à supprimer la télévision, de plus en plus chère et de moins en moins intéressante, pour avoir plus de contenus de qualité avec du streaming. »
Le couple n’a à sa charge aucun frais de déplacement.
« Je viens de recevoir ma voiture de société et mon entreprise prend en charge l’essence et l’électricité pour la recharger. Mon compagnon a un abonnement de train que son employeur paie également. »
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« Nous faisons la traque au suremballage »
Pour ne pas dépasser son budget alimentaire et « pour le côté pratique », Maëva a longtemps été adepte du supermarché, tout en achetant certains produits chez des producteurs locaux. Désormais, elle et son copain dépensent environ 350 € par mois pour se nourrir. Le prix pour avoir décidé de privilégier la qualité et avoir une consommation alimentaire plus raisonnée.
« Nous nous sommes inscrits à un défi zéro déchet dans notre commune, de ce fait nous faisons la traque au suremballage et à l’emballage (on y a toujours été sensible mais là on se fixe un défi encore plus grand). Donc maintenant, on essaie de privilégier la qualité, la provenance du produit et son emballage ! Vive les sachets de vrac et les pots en verre. Ce qui me dégoûte, c’est de payer le service des poubelles (180 € par an), alors que nous produisons peu de déchets. Je trouve que ça n’encourage pas les gens à réduire leurs déchets et à repenser leur consommation de manière générale. »
Les dépenses « féminines » pèsent quant à elles très peu sur son budget : lissées sur l’année, elles lui reviennent à environ 15 € par mois, coiffeur compris.
« Je me maquille très peu, mon budget part dans les tubes de coloration professionnelle pour mes cheveux. Pour le rasage, c’est à l’ancienne au savon ou bien épilation électrique. »
Concernant sa contraception, Maëva dit assumer ce budget seule car elle « n’a tout simplement jamais parlé de la partager avec son partenaire ». Une partie lui est néanmoins remboursée par sa mutuelle.
Les loisirs de Maëva
Maëva a un budget loisirs créatifs d’environ 70 € par mois, « très important pour son épanouissement personnel quotidien ».
« Ma dernière folie, c’est l’achat de tissus et d’articles de mercerie au salon du tissu, mais sachant que je vais en faire de belles œuvres et que je vais surement les revendre, ça ne me dérange pas. Je n’ai pas tendance à faire de gros craquages, je me fais des petits plaisirs. »
Elle est aussi inscrite à un cours de zumba, qu’elle paye 20 € par mois.
« Avec mon compagnon, on essaye de faire surtout des balades et randonnées gratuites en Belgique, et une sortie culturelle par mois (environ 40 € si c’est un spectacle), on profite aussi de l’opportunité en Belgique d’avoir certains musées gratuits les 1er dimanche de chaque mois, ce qui fait une chouette sortie également. »
Le reste du budget loisirs du couple (une centaine d’euros par mois) est utilisé pour une sortie au restaurant.
« On veut se faire plaisir dans des restaurants qui proposent une carte limitée avec des produits frais et de saison. »
Enfin, pour s’habiller, Maëva estime ses dépenses à 30 € par mois pour des vêtements de seconde main uniquement.
L’épargne et les projets d’avenir de Maëva
À la fin du mois, après avoir payé factures et courses, Maëva et son conjoint disposent d’une épargne confortable : environ 3 100 €, qu’ils utilisent pour effectuer des travaux dans leur maison.
« Nous devons épargner au maximum pour nos travaux de rénovation qui sont élevés. Le prix des matériaux ayant fortement augmenté en Belgique et comme partout ailleurs, toutes nos économies sont pour le moment uniquement destinées à la rénovation de notre bien, qui est colossale. Nous ne vivons pas au-dessus de nos moyens et nous ne nous accordons que de très rares sorties. »
Terminer de rénover leur maison est d’ailleurs le principal projet qui occupe le couple, qui souhaite également« créer un espace extérieur » et « essayer de se dégager de l’argent pour découvrir de fabuleux paysages ».
Merci à Maëva d’avoir répondu à nos questions sur son budget !
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Les Commentaires
Oui et d'ailleurs heureusement que nous ne sommes pas dans la même tranche d'imposition, ça serait ridicule dans un sens comme dans l'autre
Je ne suis pas ravie de voir une forte différence entre le brut et le net, mais je suis contente de participer indirectement à des choses qui me tiennent à coeur : l'éducation ; la santé et la sécu *solidarité*
Mais j'admets que ça m'a fait un bug