Le dernier long-métrage du Sud-Coréen maître du thriller s’intitule Mademoiselle et est une adaptation du roman Du bout des doigts/Fingersmith de Sarah Waters. Vous connaissez peut-être le téléfilm dramatique de la BBC du même nom, avec Sally Hawkins et Elaine Cassidy, eh bien, c’est similaire et en même temps complètement différent.
Mademoiselle, une nouvelle adaptation de Du bout des doigts
L’intrigue du film est transposée entre le Japon et la Corée du Sud dans les années 30. Le cinéaste dit d’ailleurs à ce sujet que son désir premier était d’en faire une adaptation fidèle, durant l’ère victorienne, mais il a ensuite pris connaissance de Fingersmith de la BBC, et du coup, son choix s’est dirigé vers son pays, à une époque où la société des classes existait toujours.
En pleine colonisation en Corée, une riche héritière japonaise, Hideko, sous le joug de son oncle embauche une jeune servante coréenne, Sook-Hee, qui n’est pas celle qu’elle semble être.
Cette dernière est en fait l’associée d’un escroc qui se fait passer pour un comte japonais qui vient séduire Hideko afin d’empocher son héritage. Sook-Hee est censée convaincre sa maîtresse de tomber amoureuse du malfaiteur, mais le plan ne suit pas exactement son cours…
Une esthétique irréprochable au service du thriller dans Mademoiselle
Quand on mentionne Park Chan-Wook, on pense forcément à Old Boy (la première version), mais personnellement, cela m’évoque surtout Stoker qui est l’un de mes films favoris.
Il fait partie de ces réalisateurs dont le style est reconnaissable et si son nom ne vous dit rien, je vous informe qu’il conseille à un néophyte de voir Thirst, ceci est mon sang pour se familiariser avec sa filmographie
.
Mademoiselle n’échappe pas à la règle en tout cas et la patte de Park Chan-Wook se pose partout avec élégance.
Car de l’élégance, c’est bien ce qu’on trouve dans Mademoiselle : dans les décors, dans la fragilité des émotions et dans l’atmosphère qui vire inéluctablement vers le tragique et un jeu de séduction dangereux.
Les personnages eux-mêmes semblent être des poupées intouchables tellement ils ont l’air stylisés au centimètre près.
En fait, les plans de Park Chan-Wook ne sont jamais surchargés malgré la richesse des détails et c’est ce que j’apprécie particulièrement chez lui. Il maîtrise son genre, très souvent dans le thriller, avec un goût prononcé pour la vengeance, qui se métamorphose en punition dans son dernier film.
Mademoiselle, un thriller érotique en trois chapitres
Mademoiselle est graphique dans certaines scènes sexuelles et même horrifique sur certains plans.
Ne le cachons pas, Mademoiselle est graphique dans certaines scènes sexuelles et même horrifique sur certains plans. À tel point qu’il sera interdit aux moins de 18 ans en Corée du Sud, et interdit au moins de 12 ans chez nous.
Le format de narration en trois chapitres est complètement fidèle au livre d’origine, avec le point de vue de la servante qui ouvre et clôt l’histoire et celle de la maîtresse au milieu.
Certes, un déséquilibre notable dans la durée existe entre les trois parties, mais ça ne change pas le fait que l’histoire vous intrigue même si elle peut vous narguer. Les twists s’enchaînent dans le film et plus on avance, plus on se demande qui trahit qui.
Ne croyez pas que les choses sont laissées au hasard, car rien ne l’est. Le moindre petit détail musical ou un plan qui vous en rappelle un autre est pensé et travaillé par le réalisateur.
La scène érotique notamment est probablement l’une des plus élaborées avec un regard à la première personne.
Découvrez Mademoiselle en salles à partir du mardi 1er novembre (car oui, comme le jour est férié, les sorties ciné habituelles du mercredi ont été avancées !).
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