Ça y est, c’est fait. Le « nom de jeune fille » et le « nom d’épouse » vont disparaître des formulaires administratifs. Désormais, ce sera « madame » pour tout le monde et vous n’aurez plus à dévoiler votre situation maritale au détour d’une procédure à la mairie.
La circulaire des services du premier ministre (celle qui stipule ce changement) a été mise en ligne hier. Ce qui veut dire que Matignon appelle désormais tous les préfets de France à donner instruction aux administrations. Plus de « mademoiselle », « nom de jeune fille » ou encore « nom patronymique » dans vos paperasses administratives. Désormais, le tout sera remplacé par « nom de famille » et « nom d’usage » (ce dernier remplace « nom d’époux » et « nom d’épouse », qui ne permettait pas assez bien de rendre compte de la situation des personnes veuves ou divorcées ayant gardé le nom de leur conjoint).
Depuis hier soir donc, vous êtes nombreux et nombreuses à venir nous interpeller sur cette nouvelle décision.
En effet, si « mademoiselle » disparaît bien de l’état civil – et on est d’accord pour dire que du point de vue des formulaires administratifs, c’est une bonne chose, le débat sur l’usage de cette interpellation en société reste entier. Les organisations Osez le féminisme ! et les Chiennes de garde y voient une discrimination de la vie quotidienne. Qu’est-ce que nous, on en dit ? Je vous invite à relire par ici ce que l’on en pense, mais en 10 mots : on considère que s’appeler madmoiZelle.com ne fait pas de nous des anti-féministes.
Évidemment, nous comprenons celles qui refusent l’étiquette de « mademoiselle » quand elles y voient une intrusion dans leur vie privée. Pour autant, nous avons la ferme conviction qu’à l’inverse, celles qui revendiquent ce statut n’en deviennent pas des parias du féminisme (voire des sexistes) pour autant.
Notre féminisme est plus global : il repose sur la conviction que toutes les femmes devraient pouvoir choisir ce qu’elles ont envie d’être. Des mademoiselles aussi, donc, si pour elles ça sonne mieux. Ou des princesses et des putains, si elles préfèrent.
Notre féminisme est plus global, dans le sens où on le rêve honorable : combien de jeunes femmes aujourd’hui ne se reconnaissent plus dans un féminisme trop rigoriste, qu’elles associent à une faiblesse et une marginalisation ? Les luttes fratricides tuent le féminisme de l’intérieur. Nous pensons que la stigmatisation des filles trop systématiquement accusées d’être des anti-féministes est contre-productive.
Il y a presqu’autant de féminismes qu’il y a de femmes. Il n’y a pas une seule charte, un seul code d’honneur, une ligne de parti. Il y a des féminismes, avec lesquels nous, jeunes femmes, essayons de composer tous les jours. Voilà notre seule certitude.
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