Réalisé par Stephen Frears.
Avec Judi Dench (Mrs Henderson), Bob Hoskins (Van Damm), Kelly Reilly (Maureen)
Sortie française le 11 janvier 2006.
Laura Henderson est une vieille dame du genre excentrique. A la mort de son mari, au lieu de se noyer dans son thé ou de s’étouffer sous son chat, elle décide d’investir. Dans un théâtre. Le Windmill à Londres, plus exactement. Bon, c’est le genre de truc qu’elle n’a jamais fait, alors elle s’adjoint les services de Vivian Van Damm, directeur artistique de son état. Bingo : mettez deux caractères forts ensemble, des conceptions divergentes, laissez bouillir et qu’est que ça donne ? Ici, bizarrement, une petite révolution du côté spectacle : le Windmill devient un cabaret de nu. On est en 1937, on commence à sentir qu’on va se prendre une guerre mondiale sur le coin du nez, et ça ne rate pas. Malgré les circonstances, la censure et les mentalités frileuses, le Windmill Theatre tient bon…
Le cinéaste nous a habitué à des films de qualité (Les Liaisons Dangereuses, Mary Reilly, Dirty Pretty Things, High Fidelity) et son dernier né obtient trois nominations aux Golden Globes 2006. Côté casting, il mise sur Judi Dench, comédienne dont la renommée n’est plus à faire. Actrice de théâtre d’origine britannique, le grand public la connaît mieux sous le doux nom de M, l’agent secret qui enguirlande Bond à chaque début de mission, ou sous les lourds costumes de la reine Victoria dans Shakespeare in Love (aaah, seigneur, Joseph Fiennes !). Sous une dizaine de jour, elle sera une tyrannique aristocrate, parente de Darcy dans Orgueil et préjugés (aaah, seigneur, Darcy !). A ses côtés dans Madame Henderson Présente, Bob Hoskins, moins sesque que les acteurs précédemment cités mais valeur sûre. L’armada de danseuses de nu devrait assurer le côté glamour et sexy : on y retrouvera notamment Kelly Reilly (L’Auberge Espagnole, Les Poupées Russes).
A ce propos, anecdote amusante : l’équipe a voulu respecter un minimum de vérité historique, qui s’exprime par les décors (le Soho des années quarante) mais aussi par… les canons de beauté. Point de Kidman longiligne comme dans Moulin Rouge (d’ailleurs, mis à part le cadre du cabaret, les deux films n’ont a priori rien en commun) : on nous promet des actrices avec le physique idéal de l’époque : de vraies cuisses et zéro muscles. Côté messieurs, on devrait rester dans la tradition de l’acteur britannique (cf torse de Hugh Grant).
L’avis de Stellou :
Ca faisait longtemps que je n’avais point vu un film aussi rafraîchissant et captivant à la fois. On se prend d’amour pour la troupe réunie par Mrs Henderson et son accolyte, ce petit groupe qui, sous les bombes des allemands et la censure du gouvernement, continue à se dépoiler sur scène et à se poiler en coulisses. Et lorsqu’on n’est pas occupé à prier pour que tout ce petit monde réussisse à continuer ses pieds de nez à l’Histoire, on tombe amoureux des individus qui la composent. Aux premiers rangs desquels Mrs Henderson, bien sûr. Un personnage de vieille dame au coeur de midinette. Une fille à poigne qui a pourtant la fraîcheur d’une gamine. Une femme de tête qui sait mettre son rang de côté pour balancer une bonne répartie et choquer l’assemblée. Bref, un personnage qui marque.
Il règne dans ce film une atmosphère d’insouciance qu’on agite à la face du sort, un air de bonheur prêt à basculer, de l’humour, de l’audace, de la couleur et de la joie de vivre… Un film à garder sous le coude au cas où le moral viendrait à vaciller.
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
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