Mise à jour du 14 octobre :
Le site Macholand est désormais ouvert, et vous pouvez voter pour élire les actions que vous estimez prioritaires, sur lesquelles vous voulez concentrer la force de frappe militante !
Vous pouvez également proposer des actions, qui seront soumises au vote des activistes.
Rendez-vous sur Macholand !
À lire aussi : Pour la réhabilitation du militantisme !
Article initialement publié le 9 octobre :
Le saviez-vous ? Le sexisme est partout, mais pas toujours visible. Parfois, il saute aux yeux, comme une compétition sportive féminine disputée… en lingerie.
Souvent, c’est beaucoup plus subtil, comme un député qui brandit la langue française en prétexte pour manquer de respect à une consoeur… Et non, ce n’est pas une futile histoire d’accords.
À lire aussi : Répertoire du sexisme illustré en politique
Toute cette agrégation de petites notes sexistes donnent une partition bien connue des militant•e•s féministes : le fameux patriarcat qui pèse sur l’ensemble de la société. Quand quelqu’un « ne voit pas le problème » d’un slogan ou d’une affiche publicitaire, mais que cette même pub vous a mis les nerfs en pelote, ce n’est pas forcément que cette personne est de mauvaise foi, ni qu’elle cherche à vous faire hurler titiller.
C’est parfois (et même souvent) simplement parce qu’elle n’est pas sensibilisée au problème.
Lancer l’alerte au quotidien
D’une part, l’ignorance des uns n’est pas une raison de continuer à subir le sexisme ordinaire, et d’autre part, cette explication est valable pour le commun des mortels, mais elle l’est beaucoup moins pour les professionnel•le•s de la communication et de la publicité.
Prenons, au hasard, cette publicité placardée impunément en pleine rue, qui se passe de commentaires :
Photo de Chloé Vollmer-Lo
Or, la loi pour l’égalité réelle entre les femmes les hommes, entrée en vigueur cet été, prévoit de renforcer les pouvoirs du CSA dans la lutte contre la diffusion de stéréotypes sexistes dans les médias.
Dit autrement : vous en avez marre de ces publicités sexistes à la télévision, dans la rue ? Eh bien on va vous en débarrasser. Sauf que ce « vous », c’est nous ! À nous, citoyen•ne•s, de jouer les lanceurs d’alerte en sollicitant le CSA, ou en interpellant directement les responsables. Que ce soit un•e élu•e, une marque, un média…
La mobilisation spontanée a déjà fonctionné : suite aux nombreuses critiques partagées sur les réseaux sociaux pendant les Jeux Olympiques, le CSA avait finalement adressé une mise en garde à France Télévisions.
Macholand, une plateforme de mobilisation citoyenne
Une nouvelle plateforme de mobilisation sera dévoilée le 14 octobre prochain : Macholand, un projet porté par Caroline de Haas (fondatrice et ancienne porte-parole d’Osez le Féminisme), Elliot Lepers et Clara Gonzales, visant à fédérer les actions de lutte contre le sexisme sur Internet.
Macholand s’adresse à « tou•te•s celles et ceux qui en ont marre du sexisme et veulent agir. Notre ambition est de synchroniser toutes les énergies, notamment celles et ceux qui ne sont pas encore engagé•e•s ». Macholand ne manquera pas de séduire celles et ceux qui ne se retrouvent pas forcément dans les associations féministes existantes. Mais ne lisez pas ici une critique desdites associations : la démarche de Macholand se veut complémentaire, pas concurrente.
Concrètement, le site proposera à ses abonné•e•s de voter pour élire les actions qui devraient être menées en priorité. Par exemple, cette semaine, nous avons l’embarras du choix. On pourrait envoyer le guide de féminisation des grades au député qui a décidément du mal avec l’accord au féminin. On peut aussi interpeller le maire d’Elne, qui a décidé de renommer toutes les rues d’un lotissement, qui avaient des noms de femmes célèbres, et de les remplacer par des noms de sommets montagneux.
Rome ne s’est pas faite en un jour, et ce n’est pas en interpellant des élu•e•s ou des marques sur Twitter qu’on fera la révolution. Mais le fait de réagir en permanence, y compris aux « petites » manifestations de sexisme, finira par faire passer le message : ce n’est pas anecdotique.
Si le sexe fait vendre, le sexisme ne doit plus faire recette pour les annonceurs. Faisons-le savoir ! Rendez-vous sur Macholand !
Ajoutez Madmoizelle à vos favoris sur Google News pour ne rater aucun de nos articles !
Les Commentaires
L'un des fondateurs de macholand.fr a été interviewé sur le plateau du Grand Journal. Entretien assez court mais intéressant.