Écrit à quatre mains par Anouk & Lise
J’entends souvent que les enfants sont pleins d’imagination. C’est bien connu, ils ont aussi beaucoup d’énergie. Et en plus de courir partout, ils l’utilisent aussi pour penser à des milliards de trucs.
À un âge où l’on croyait en à peu près tout, Lise et moi imaginions des machines pour soigner nos maux et rendre nos vies plus sympathiques.
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C’était du naïf, c’était de l’irréalisable… Mais finalement, est-ce bien grave ? N’est-ce pas le pouvoir de l’humanité que de pouvoir rêver ?
Voici quatre inventions un peu loufoques dont nous avons eu l’idée enfants ! Pour vous aider à nous comprendre, on a même fait des dessins. De rien, c’est gratuit.
Le tuyau pour nourrir les enfants qui meurent de faim (Anouk)
Petite, j’avais un appétit très faible, et comme si cela ne suffisait pas, j’avais des goûts très réduits en terme de nourriture. En gros, si on sortait des basiques, je ne touchais à rien.
Comme la faim (presque inexistante) ne me donnait pas envie de manger quelque chose qui ne me plaisait pas, j’affolais les adultes. C’est ainsi que j’ai entendu de nombreuses fois :
« Pense aux petits enfants qui meurent de faim ! »
Moi j’avais de la peine pour ces pauvres enfants hein, mais je ne comprenais pas en quoi manger allait les aider.
J’avais de la peine, mais je ne comprenais pas en quoi manger allait aider ces enfants.
En revanche, je me disais que si moi je n’avais pas faim et que eux si, le plus intelligent aurait été de leur envoyer une partie de mon assiette. Non ?
Comme à sept ans, j’avais déjà bien conscience que la poste n’était pas très rapide, je me suis dit que le plus simple serait de créer un tuyau dans lequel chaque enfant comme moi enverrait sa nourriture dont il ne veut pas.
Au bout du tuyau, les enfants qui meurent de faim pourraient recevoir mon repas, on ne m’aurait pas forcée à l’ingérer, tout le monde aurait été heureux, happy end !
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La machine pour faire mal aux autres enfants (Anouk)
Avoir trois frères bien aventuriers faisait de moi une parfaite petite badass haute comme trois pommes.
Enfant, j’étais un peu névrosée et attention whore sur les bords. À côté de ça, avoir trois frères bien aventuriers faisait de moi une parfaite petite badass haute comme trois pommes. Je trouvais que pleurer c’était pour les faibles, et j’escaladais à peu près tout, tout le temps.
Il y avait UN truc qui m’agaçait vraiment : c’était les enfants que je voyais faire une chute qui me semblait bénigne, pleurer et attirer l’attention de tous les adultes.
Je trouvais ça vraiment naze parce que je savais que si ça avait été moi, je me serais fait un peu mal, certes, mais pas au point de pleurer. Personne ne se serait intéressé à moi. Oui, tout ce qui m’importait alors était que l’on me remarque et qu’on m’accorde de l’attention.
J’ai alors imaginé une machine qui consistait à mettre deux enfants dans deux cabines côte à côte. Genre un•e de ceux/celles que j’avais dans le viseur, et moi.
L’idée était de nous infliger un niveau de douleur similaire (PROUVÉ par l’invention), genre un gros pincement. Je souhaitais ainsi démontrer aux adultes que l’autre a beau pleurer, moi aussi j’ai mal. ALLO REGARDEZ-MOI J’EXISTE.
La Ooste souterraine (Lise)
Pour ma part, les inventions que j’ai longuement cogitées enfant sont moins révélatrices de mes névroses.
Pour ma part, les inventions que j’ai longuement cogitées enfant sont moins révélatrices de mes névroses. Attention hein, je suis pas en train de dire que j’étais moins siphonnée qu’Anouk, seulement, je ne mettais pas mes soucis dans ce type de pensées.
Mes inventions étaient plus conçues pour répondre à un problème pratique. Par exemple, je ne comprenais pas pourquoi on devait utiliser des voitures qui polluent pour livrer le courrier. Bah oui, parce que j’habitais à la campagne, et là-bas les postiers ne livrent pas à bicyclette, sinon ils deviendraient tous champions olympiques.
Du coup, j’avais imaginé un système de poste où les enveloppes circuleraient dans des tubes en béton enterrés dans le sol. Elles seraient propulsées avec des gros ventilateurs. Chacun aurait un tube qui passerait chez soi et hop, même pas besoin de sortir de la maison pour aller chercher ou envoyer du courrier. C’est pas magnifique ?
Je comptais faire breveter mon idée, sauf que ma mère m’a fait remarquer qu’enterrer de gros machins en béton dans le sol, c’est au moins aussi polluant que d’utiliser des voitures.
SAUF QUE, quand j’ai expliqué mon idée à ma mère (oui parce que j’avais bien l’intention de la faire breveter), elle m’a fait remarquer qu’enterrer de gros machins en béton dans le sol, c’est au moins aussi polluant que d’utiliser des voitures. À la réflexion, je ne sais pas comment on aurait fait si des enveloppes étaient restées coincées. On creuse un trou et on casse le tube ?
Et puis mon mec m’a fait remarquer qu’ils avaient déjà un truc comme ça dans les grandes pharmacies et d’autres magasins, mais je jure sur la tête de mes Polly Pocket que j’avais trouvé ça toute seule pourtant !
Le tient-livre (Lise)
Quand j’étais petite, j’étais une vraie dévoreuse de livres. Vous voyez Mathilda ? Bah pareil. Et je trouvais qu’il n’y avait rien de plus pénible que de lire dans un lit. Quand on est couché•e de côté, notre bras s’ankylose. Si on se met sur le dos, on se dévisse la nuque à essayer de lire en étant couché•e.
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Du coup, j’avais imaginé deux bras articulés avec une grosse pince de chaque côté. Il suffisait d’accrocher un côté au lit, et l’autre côté au livre. Les pinces tiendraient le livre au-dessus de ma tête et j’aurais juste à lire sans même avoir à tenir mon livre. Dans la version haut de gamme, il y aurait même eu une loupe devant le bouquin et une petite lumière intégrée.
Cette invention était destinée à mourir dans les limbes de mon cerveau.
Mais là aussi il y a un hic : comment on fait pour tourner les pages ? En décrochant les pinces juste le temps d’attraper la page, on a deux chances sur trois de faire tomber le livre sur sa tronche.
Et en ajoutant un mécanisme, ça devient super compliqué et on risque d’abîmer le livre ! En bref, j’ai zéro solution. Cette invention était destinée à mourir dans les limbes de mon cerveau.
Et vous, vous avez imaginé des inventions pour soulager vos soucis existentiels, ou juste vos problèmes de la vie quotidienne ? Racontez-nous !
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Les Commentaires
J'ai perdu trop de tartines. Beaucoup trop