En novembre 2012, lorsque mon avion atterrit à Brisbane, sur la côte Est de l’Australie, je prévois d’y passer deux ans pour un job dans la recherche biomédicale au sein d’une université.
Sept ans plus tard, j’y suis toujours, et je partage ma vie entre la ferme où je vis avec mes chevaux, et l’hôpital où je travaille à la création d’un institut de recherche en technologies 3D pour la médecine.
Des études d’ingénieure et une passion pour les chevaux
Je suis originaire du Nord de la France, où j’ai grandi dans une famille aimante qui m’a soutenue pendant mes études d’ingénieure à Lille. À côté des cours, je consacre beaucoup de temps à ma passion : les chevaux. J’ai même la chance de pouvoir faire des stages dans ce domaine aux États-unis et en Nouvelle-Zélande pendant mes études.
Dans mes deux premiers boulots chez des prestataires de services scientifiques pour la recherche médicale, je me tourne un peu les pouces. Les opportunités scientifiques à ma portée sont limitées, la hiérarchie me pèse, et je rêve d’une vie où je puisse vivre pleinement ma passion des chevaux.
Un soir gris et pluvieux, en rentrant du boulot à Lille dans une maison que je n’aimais plus, je me suis mise a postuler à quelques offres à l’étranger (car repartir me trottait vraiment dans la tête depuis mes précédents voyages) et je suis tombée sur une annonce qu’on aurait dit rédigée pour moi !
J’ai donc postulé en ligne sans connaître l’université ni l’équipe, et à ma grande surprise j’ai été contactée pour faire un entretien sur Skype. J’ai eu un excellent contact avec l’équipe qui m’a proposé une aide financière pour déménager en Australie.
Trouver un job en Australie et partir vivre à Brisbane
Après un second entretien, j’ai passé 48h à réfléchir et à en discuter avec ma famille, mes amis et mentors. Envisager de quitter la France (et donc mes proches) n’a pas été facile, mais je me suis dit que deux années au soleil me feraient le plus grand bien.
J’ai donc accepté le poste, j’ai démissionné de mon boulot en France, vendu ma maison et la plupart de mes affaires, et quelques semaines plus tard je posais mes valises dans un hôtel a Brisbane.
À la sortie de l’avion, je suis accueillie par une chaleur étouffante et une pluie de grêlons de la taille de balles de golf : eh oui, Brisbane a un climat tropical !
L’immigration en Australie peut être un peu complexe du côté des formalités administratives, surtout lorsqu’on te demande des originaux de papiers que tu as laissés en France (comment ça, ça sent le vécu ?). Mais comme j’avais déjà vécu à l’étranger auparavant, j’étais plutôt rodée et super efficace : j’avais un appartement 48h après avoir atterri à Brisbane et une voiture trois jours plus tard…
Aujourd’hui, je suis dans ma huitième année en Australie, et j’ai obtenu le statut de résidente permanente, un processus qui prend environ un an et demi.
Se créer un nouveau réseau amical et professionnel en Australie
Comme je ne connaissais personne à Brisbane, j’ai très vite essayé de sympathiser avec mes nouveaux collègues, et je me suis investie dans l’association Women in Technology,
qui organise des événements touchant plus de 4000 femmes dans le domaine des sciences et des technologies.
De comité en comité, j’ai pris de plus en plus de responsabilités dans l’asso, jusqu’à devenir directrice du pôle Sciences de la vie pour l’association. Je suis aussi devenue membre de l’association Tech Girls are Super Heroes, ou mon avatar Dynazap encourage les petites filles à poursuivre des études scientifiques.
Au début, mon cercle amical était principalement constitué de francophones et d’expatriés rencontrés à l’université. Mais la vie fait qu’on change de boulot, que les gens déménagent, et aujourd’hui, la plupart de mes amis sont Australiens ou des expatriés non francophones, et finalement je parle très rarement français au quotidien.
Mon compagnon, rencontré à Brisbane, est né en Angleterre et vit en Australie depuis 20 ans, ainsi que la plupart des membres de sa famille, donc je parle anglais au travail comme à la maison. Le français c’est juste pour les coups de fils à la famille et aux amis en France, et lors de mon voyage annuel pour leur rendre visite.
Une vie rurale ET technologique en Australie
Aujourd’hui, j’ai 34 ans, et je vis dans une ferme au nord de Brisbane avec mon compagnon, nos sept chevaux, deux chiens, un chat et quelques poules.
Chaque jour, je prends le train direction l’hôpital pour aller travailler. Je suis cheffe de projet et coordinatrice de recherche pour la création d’un nouvel institut de recherche en imagerie, modélisation et impression 3D pour la médecine, et je travaille avec d’autres scientifiques et des équipes médicales pour monter des projets de recherche.
Ma spécialité, c’est de participer à la création d’applications en réalité virtuelle et augmentée pour la médecine, surtout en traumatologie et avec le service des grands brûlés. Mon quotidien est fait d’interactions avec des architectes, ingénieurs, chercheurs et professionnels de santé.
Je viens également de commencer un doctorat sur l’utilisation de la réalité virtuelle et augmentée pour la gestion de la douleur et du stress et la rééducation chez les grands brûlés et en traumatologie.
Ce n’est pas toujours facile de trouver le temps pour m’entraîner pour les compétitions d’équitation western et de rodéo, et j’ai parfois aussi un peu de mal à passer chaque jour d’un monde professionnel où la technologie est reine à une vie personnelle plus rurale.
Mais le plus dur reste l’éloignement avec ma famille qui vit en France et dont je suis très proche. Mes deux soeurs Juliette et Marie, et mon amie Christine me manque beaucoup et je suis triste de manquer les anniversaires, les fêtes et les petits moments du quotidien. Je ne rentre que 2 à 3 semaines par an, c’est court pour se créer des nouveaux souvenirs.
La nature en Australie, la sécheresse et les incendies
- Pour les animaux via l’ONG Australian Wildlife Rescue
- Pour les pompiers volontaires via le NSW Rural Fire Service
- Pour la protection des koalas via le Port Maquarie Koala Hospital
- Pour aider les personnes évacuées via la Croix rouge australienne
Le témoignage de Mathilde t’a interpellé·e ? Tu as une expérience à partager ou des questions à lui poser ? Rendez-vous dans les commentaires !
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