Adolescente, je ne plaisais pas du tout aux mecs. Mais alors pas du tout. La faute sans doute à une moustache épaisse et drue ainsi qu’à un mono-sourcil auquel j’avais l’interdiction de toucher.
Enfin ça, c’était les justifications que je trouvais à l’époque. En vérité, j’étais juste très mal dans ma peau, comme beaucoup de meufs de 16 ans, et pensais être la plus laide du lycée.
Sauter de relation sérieuse en relation sérieuse
Les années ont passé et avec elles les doutes et la haine de moi-même. J’ai commencé à m’aimer, ou au moins à m’accepter, et surprise, ça plaisait aux autres, notamment aux mecs.
J’ai donc eu ma première relation amoureuse à 17 ans, juste après avoir empoché mon BAC, et depuis, j’ai sauté de relation sérieuse en relation sérieuse.
Je suis restée 3 ans avec mon premier mec, presque 2 ans avec le second et plus de 5 ans avec le dernier en date, que j’aime encore à la folie mais que j’ai quitté pour m’essayer à une nouvelle vie, plus indépendante et aventureuse.
Le célibat, difficile à vivre ?
Voilà, en tout j’ai passé 10 ans à n’être jamais seule, à former toujours un binôme avec ma moitié. Et j’ai adoré ça ! Les voyages, les étreintes, les dîners, et même le quotidien…
Parce qu’on n’en parle pas assez, mais le quotidien ça n’est pas qu’un enfer. Le quotidien peut même s’avérer très doux, rassurant et moelleux. Le quotidien, ça va à beaucoup de gens, dont je faisais partie car mon dernier mec savait le transcender pour en faire toujours quelque chose d’amusant, de surprenant et de divertissant.
Seulement voilà, à 27 ans, après toutes ces années à vivre pour deux, j’ai eu envie de stopper net. Ça m’est tombé dessus comme ça, un jour où je n’allais pas bien et où j’ai décidé de faire mes valises pour m’installer seule.
Ça a sans doute été la décision la plus dure et la plus ingrate de ma vie, car j’ai appris que ce que l’on désire le plus peut aussi être ce qui nous fait le plus de mal.
En effet, mes premières semaines à vivre cette solitude que j’avais tellement fantasmé ont été un pur enfer.
Passé d’un quotidien à s’endormir dans les bras d’une personne qu’on aime à un quotidien à s’endormir seule en écoutant Les Grosses têtes, sans personne à qui raconter ses rêves, sa journée, sans personne contre qui se blottir et s’abandonner, eh ben c’est dur.
Vie de célibataire et Saint-Valentin
Et j’ai été bien malheureuse. Si je suis honnête avec moi-même, je le suis toujours d’ailleurs.
J’ai souvent envie d’appeler mon ex pour lui demander pardon, pour lui dire que je l’aime à mourir, bien plus que j’aime tous les humains réunis, mais je sais qu’il ne le faut pas.
Car j’ai besoin de passer du temps à expérimenter l’indépendance affective. J’ai besoin de me retrouver seule pour faire le point sur ma vie, sur mes projets, sur mes désirs profonds, sans être influencée. Et surtout j’ai besoin de me prouver que je peux vivre seule.
Toute ma vie, j’avais vécu soit chez ma mère, soit en coloc, soit en couple.
Jamais je ne m’étais retrouvée seule à gérer un appart et ses contraintes.
Bref, cette période de célibat auto-forcé a ses charmes, et ils sont nombreux. Mais ces charmes semblent disparaître à l’approche de la journée des amoureux : la Saint-Valentin.
En effet, tout me rappelle que je suis désormais seule, à vivre à 5 minutes à pieds de l’homme que j’aime plus que tout au monde.
Être célibataire ne veut pas dire être seule
Les pubs, les réductions dans les restaurants, les articles que l’on écrit sur madmoiZelle et sur Rockie : tout me rappelle que je ne suis plus la somme de 1 + 1 mais bien 1 et c’est tout.
Ce que j’aurais pu vivre comme un drame, j’ai plutôt décidé de le prendre avec philosophie. Certes, cette année, pas de resto hors de prix en tête à tête, mais la possibilité de faire mille autres choses.
J’ai donc décidé de boire des coups comme si de rien n’était avec deux de mes amies, avant de sans doute sortir en club électro danser toute la nuit. J’ai décidé que ce jour serait aussi joyeux que peuvent l’être d’autres jours.
Pourquoi ne le serait-il pas d’ailleurs ? Parce que la société veut nous mettre dans la tête qu’être célibataire c’est être seul ?
Mais on n’est pas vraiment seul, même célibataire ! Et c’est bien ce que m’a appris mon récent et pour l’instant très court célibat : je ne suis pas seule au monde. DU TOUT.
J’ai mes amis, mes potes, ma famille, mes rencontres d’un soir, mes collègues. J’ai le reste de l’humanité avec moi, et ce du 1er janvier au 31 décembre de chaque année.
Alors si toi aussi tu lis ces quelques lignes douce lectrice, n’oublie pas que ne pas avoir de rencard dans un resto trop cher le 14 février au soir ne remet pas en question le fait que tu sois une meuf géniale, et que tu es aimée par tout un tas de gens.
Alors fuck les injonctions à être deux au moins une fois par an, et welcome à l’amour pluriel chaque jour de nos vies.
Et toi, tu es célibataire en ce moment ? Comment vis-tu la période de la Saint-Valentin ? Viens on en parler dans les commentaires !
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