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Je pense faire partie d’une génération dans laquelle l’alcool n’est plus perçu comme un passage obligé socialement. Et selon moi, c’est une vraie chance ! C’est ce qui fait que depuis mes 23 ans, je ne bois plus une goutte d’alcool.
« Quand on sortait, on ramenait une bouteille »
J’ai bu pour la première fois je pense autour de mes 15 ans, lors d’une soirée au lycée. Je crois qu’à cette époque on ne se posait pas trop la question, quand on sortait, on ramenait une bouteille et ce n’était jamais du soft… Mais on ne buvait pas non plus énormément, on était éméchés c’est sûr, mais il n’y a jamais eu de fois où nous étions vraiment ivres au point de ne pas nous souvenir de la soirée. Ce qui n’était pas le cas de nombreuses personnes avec lesquelles nous sortions en soirée.
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« C’est malheureux, mais on devient une proie »
En arrivant à la fac, lors d’une soirée d’intégration, j’ai dû m’occuper d’une copine qui a fait un coma éthylique. Elle pense, mais n’a pas vraiment de souvenir, avoir été agressée sexuellement par un étudiant, parce qu’on l’a retrouvée à moitié nue dans un des salons du lieu où nous étions. Ce n’était pas une amie proche, nous étions dans la même promo, mais cet événement m’a vraiment marquée.
Je me souviens que c’est à peu près à ce moment-là que j’ai pris conscience des risques qu’on prenait en buvant de l’alcool en soirée, et surtout, quand on est une femme. C’est malheureux, mais on devient une proie.
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Réfléchir aux raisons pour lesquelles on boit de l’alcool
Pourtant, j’ai continué à sortir, à boire, mais toujours de façon modérée. Jusqu’au jour où j’ai rencontré mon copain de l’époque. Il n’a jamais bu une goutte d’alcool de sa vie, parce qu’il n’aime pas le goût et l’idée qu’une fois éméché, il puisse perdre le contrôle de lui-même. Ça m’a beaucoup fait réfléchir aux raisons pour lesquelles je buvais.
Car au fond, je ne suis pas du tout amatrice de bon vin, ni de spiritueux. Au fond, je n’aime pas particulièrement le goût de l’alcool. Et je n’aime pas non plus être ivre. Je crois que j’ai commencé à boire plus jeune parce que c’était ainsi, on buvait en soirée sans se poser de questions comme je l’expliquais au début. Et même si je ne buvais pas à outrance, je me suis dit que c’était tout de même un problème. Car la réelle raison de ma consommation d’alcool, au fond, était sociale, et pas basée sur mon plaisir personnel ou mes réelles envies.
L’arrêt total de l’alcool
J’ai commencé à moins boire, pour voir, puis à ne plus boire du tout. Je sortais en soirée sans boire et en fait, à la fin, j’ai estimé que cela ne m’amusait plus vraiment. En début de soirée, c’est ok, les gens sont encore sobres, mais plus la soirée avance et moins c’est agréable de discuter avec des gens qui ont bu. Ils racontent n’importe quoi, parlent beaucoup trop proche de ma figure, et deviennent inintéressants.
J’ai compris que pour avoir des conversations de qualité avec les gens, cela ne devait pas se passer en soirée, ni en ayant bu. Au final, ce n’était pas plus mal car j’ai commencé à économiser de l’argent. J’étais aussi moins fatiguée en début de semaine car je sortais moins et mécaniquement rentrais moins tard.
Bien sûr, mes amis ont commencé à dire de moi que je n’étais pas drôle. Mais cela m’a aussi permis de faire un peu de tri. Entre les personnes qui s’intéressent à moi et avec lesquels j’échange hors soirées et celles qui vraiment étaient des fréquentations de fête et de soirée. Je ne l’ai pas mal vécu, je suis très à l’aise avec ce choix.
Vraiment, je me sens plus joyeuse et heureuse depuis que je ne bois plus, ça doit être un effet collatéral de l’arrêt.
D’ailleurs, aujourd’hui, je ne suis plus avec mon copain de l’époque et je continue pourtant à ne plus boire. On ne s’est pas séparé en bons termes, mais je lui dois au moins ça. S’il passe par là : merci !
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