Moins d’un mois après l’attaque de la rédaction du journal Charlie Hebdo par deux hommes armés, le dessinateur Luz répond aux questions de Vice News.
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Il raconte son arrivée au bureau ce matin-là, en retard, sa découverte des lieux après le massacre de ses collègues et ami•e•s. Il décante les images et les émotions qui l’ont secoué, mais il revient également sur la grande Marche Républicaine, l’ironie de défiler aux côtés de dirigeants politiques sévèrement critiqués par Charlie.
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À propos de critiques, Luz en profite pour faire passer un message à « ceux qui sont Charlie, mais », en présentant la version « responsable » que la rédaction du journal s’était amusée à faire : un numéro garanti sans dessins ni propos susceptibles de heurter le public. Et le dessinateur interroge sur « la responsabilité du dessin » :
« L’humour, ça ne tue personne. On n’est pas prisonnier de l’humour des autres »
Une interview à regarder sur la chaîne YouTube de Vice News
Mourir pour des idées « ça arrive en Afrique, ça arrive… ailleurs »
Depuis les attentats, Luz vit sous protection policière, et son appartement est configuré « anti-sniper ». De savoir qu’un dessinateur de presse doit vivre dans ces conditions à Paris, en France, en 2015, me met extrêmement mal à l’aise. Est-ce un prix acceptable à payer pour la liberté d’expression ? Doit-on se laisser dicter une bienséance éditoriale par la terreur des armes ?
« Liberté d’expression, mais...» il y a des limites, bien entendu, celles que la loi française établit. Pas celles que les fanatiques, les terroristes et autres maîtres chanteurs de la terreur cherchent à nous imposer.
Qu’en penses-tu ? Viens en débattre dans les commentaires !
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Les Commentaires
J'ai un réflexe assez étrange, dès que je vois Luz ou Pelloux, je pleure. Même si ils ne pleurent pas.
C'est très bien qu'il ait parlé de l'hypocrisie des chefs d'états présent à la marche.
Par contre, ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi avoir exporté des exemplaires du dernier Charlie dans les pays du Moyen-Orient, pour lesquels il n'y avait jamais eu de Charlie de publiés auparavant, et dont la réaction à la couverture était prévisible, presque évidente?