En partenariat avec l’UCPA (notre Manifeste)
La lune de miel, ou « honeymoon phase », en anglais, c’est cette période des débuts d’un couple.
Elle suit la rencontre et le coup de foudre, elle correspond aux premiers jours, aux premières semaines, lorsque le temps semble suspendu aux lèvres de l’autre, lorsque l’on se noie dans ses regards, lorsque l’on voudrait pouvoir fondre son corps dans le sien.
Tout va bien, tout est beau lorsqu’on est ensemble. Chaque instant que l’on passe à distance déclenche une sensation de manque, chaque séparation, aussi brève soit-elle, est vécue comme une déchirure.
C’est généralement le moment où tu te demandes : comment ai-je fait pour vivre sans toi ?
Comment ai-je fait pour vivre sans toi ?
Oui, comment ? Comment ai-je fait pour me réveiller, me tirer du lit lorsque tu ne faisais pas partie de ma vie ?
À quoi rêvais-je lorsque tu ne peignais pas le tableau de mes nuits, lorsque tu ne berçais pas mes après midi d’automne, le week-end ?
Sans toi, je n’allais pas profiter d’un dimanche matin en forêt, je ne sortais pas à la rencontre des autres, je n’avais ni l’envie ni la confiance de m’accorder du temps, à moi, du temps à partager avec toi.
Sans toi je me sentais faible, incomplète, paresseuse, timide.
On ne se connaît que depuis quatre petites semaines, et déjà, ma vie a complètement changé. À tel point que je ne reconnais pas celle que j’étais sans toi.
Comment le trail a changé ma vie en quatre semaines
Si tu n’as pas suivi mon histoire, je suis peut-être en train de te perdre : je parle du trail, la course nature, comme si c’était mon mec, parce que j’entretien avec ce sport le même rapport qu’avec une nouvelle personne, entrée dans ma vie un peu par surprise.
Et comme un partenaire, le trail me fait grandir. J’ai raconté comment j’ai découvert le trail, les idées reçues que j’avais sur ce sport, ma première vraie course de trail, et le coup de foudre que j’ai eu sur lui.
Le trail est entré dans ma vie, un week-end d’août, et il a métamorphosé mon mois de septembre. Voici comment.
Celui qui savait suspendre le temps
C’est ça, le cliché, non ? Lorsque l’on est amoureuse, le temps s’arrête. J’avais perdu cette sensation depuis longtemps, je crois. Celle d’être dans une bulle de bien-être, de sécurité, de chaleur.
C’est comme ça que je me sentais, lorsqu’au saut du lit, j’attrapais mes baskets pour aller courir 45 minutes.
Ce temps-là n’appartenait qu’à moi. J’en profitais comme d’un trésor, je me l’accordais comme une récompense : je mérite cette attention. Elle me valorise.
Normalement, de 6h à 7h du matin, je dors. Mais en septembre, cinq jours par semaine, j’allais courir, nager, ou faire du vélo avant de démarrer la journée.
Ce temps qui défile en un éclair les jours où j’appuie sur la touche « snooze » du réveil entre deux sursauts ronchons, ce même temps m’apportait une bulle d’énergie et de plaisir, lorsque je le dédiais à ma routine sportive.
Celui qui m’a redonné l’équilibre
Au sortir de l’été, mon quotidien ressemblait à un champ de bataille. Je me lève à n’importe quelle heure, je mange n’importe quoi, je bois beaucoup trop souvent.
La collision avec la vie professionnelle est alors d’une brutalité sans nom : soudain, un réveil t’agresse et t’éjecte du lit comme un tremblement de terre. Soudain, tu n’es plus libre de ton temps : il est contraint, pressé, minuté.
Soudain, la journée se déroule avec ou sans toi, comme un tapis de course à vitesse constante. Si tu trébuches, il ne s’arrêtera pas.
Mais lorsque je commence ma journée par une heure d’effort physique, un temps pour moi, rien qu’à moi, c’est comme si je reprenais le pouvoir sur le temps.
La routine sportive que j’ai instauré dans mon quotidien a servi d’équilibre : désormais, j’étais « ancrée », solide. J’utilisais ce temps pour me recentrer sur moi, et l’énergie que me procure le sport sert pour le restant de la journée.
Il y a des habitudes qui tuent, et des habitudes qui sauvent, je crois. Ma routine de couple avec le trail, surtout pendant cette phrase de lune de miel, c’était clairement une habitude qui sauve.
Celui qui m’a donné confiance, et m’a rendue puissante
En quatre semaines seulement, j’ai commencé à aller mieux. Et ce, alors que je traversais une période compliquée à bien des niveaux. J’étais préoccupée, stressée, tendue par une multitude de problèmes, plus ou moins graves.
Mais ma pratique sportive régulière a eu sur moi des effets bénéfiques : je me sentais physiquement mieux dans ma peau, mieux dans ma tête aussi.
Je me sentais confiante, capable, puissante. Même si quatre semaines, c’était trop court pour améliorer significativement ma condition physique, c’était assez pour prendre confiance en mes capacités, en MA capacité de réussir les défis qui se présentaient à moi.
Je croyais travailler mes muscles, chaque matin, et c’était le cas bien sûr. Mais le vrai muscle que j’étais en train d’entrainer, c’était mon mental.
À lire aussi : La confiance est un muscle qui se travaille #62jours
Celui qui m’a amenée à me dépasser
Voilà pourquoi ce fameux mois de septembre, je l’ai vécu comme une phase de lune de miel avec le trail.
J’anticipais mes entraînements avec l’excitation d’une amante pressée, j’en ressentais le manque les jours où le repos était nécessaire, ceux où la météo me contraignait à changer mon programme.
Je développais, au fil des jours, la conviction que je pouvais apprendre, progresser, et donc finir par dépasser les limites de ma zone de confort, celles de mes ambitions. Et demain, réussir des défis qui me semblaient alors inaccessibles.
Note la félicité qui se dégage de ce samedi matin en forêt de Meudon
Celui avec qui… ça a été compliqué
Si je te raconte tout ça, c’est parce que la lune de miel… n’a pas duré. Et c’est précisément ce qu’il me semblait intéressant de partager, avec toi.
Parce que des récits de meufs qui te disent comment le sport a changé leur vie, il y en a plein l’Internet. Alors, je voulais plutôt te parler de comment construire et entretenir cette relation, y compris quand ça va pas fort, on s’éloigne, on culpabilise, on a des reproches à se faire.
Ma relation avec le trail n’est pas une idylle. C’est une relation de vraie être humain qui galère à équilibrer sa vie, entre son travail, sa famille, ses galères, ses ami·es, ses ambitions, ses rêves, ses envies.
La semaine prochaine, je te raconterai le point culminant de ma relation avec le trail, et ensuite, pourquoi, comment, tout ceci ne s’est absolument pas déroulé comme dans un conte de fées.
À très vite !
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Les Commentaires
Je suis exactement pareil que toi avec la musique, j'ai remarqué que courir avec c'est jouissif ok mais c'est plutôt mauvais pour le rythme, parce qu'on a tendance à naturellement essayer de s'y coller. Alors tout ce qui est pump-it-up, rapide, excitant... le jour où j'ai décidé de mettre des trucs tout doux voire de ne pas en écouter, je me suis rendue compte avoir plus d'endurance !
Mon record est de 45mn à courir à quasi 100% sur du vallonné, après j'ai un peu lâché le morceau et les portions de courses ont été un peu plus restreintes (faut dire aussi je me suis "paumée" à la tombée de la nuit en forêt, et pour rentrer, les champs n'avaient pas été fauchés et les herbes m'arrivaient à la poitrine, c'est pas très pratique pour courir)
Je commence à pouvoir courir 30mn de façon régulière et sans m'arrêter (toujours pas sur les routes ni le plat, chez moi c'est 100% nature), bientôt je vais tenter mes premiers dénivelés "sérieux" en attaquant les montagnes au dessus de ma tête, mais en attendant j'essaye de rester régulière:
- un strict minimum (petit parcours vallonné de 20mn) dans les périodes de fatigue style règles
- un peu plus et tendance à explorer plus loin / allonger le parcours quand ça va mieux
Et la régularité m'a fait prendre un petit.... kilo et demi de muscles (je me suis fait la remarque l'autre jour en mettant une p'tite robe que mon cul était vaaachement rond et promis c'est pas les chips).
Merci pour ces supers articles qui montrent que çaypossible !
De bons conseils aussi par ici ! https://alpinemag.fr/trail-6-conseils-pour-bien-se-lancer/