Au nord de l’Italie, en traversant les zones montagneuses d’Émilie-Romagne, vous pouvez tomber sur la « Sérénissime république de Saint-Marin », l’un des plus petits États existants et l’une des républiques les plus pérennes du monde, enclavée sur le territoire italien.
Jusqu’ici, l’interruption volontaire de grossesse y était pénalement répréhensible.
D’anciennes lois répressives contre l’IVG à Saint-Marin
En effet, un article datant de 1865 — et réaffirmé dans le code pénal de 1974 — exposait les personnes qui avortaient à des sanctions allant de six mois à trois ans de prison. Les médecins qui pratiquaient les IVG sur le sol de Saint Marin pouvaient quant à eux encourir jusqu’à six ans d’emprisonnement.
Dans la pratique, ces lois n’étaient plus en usage depuis des années : l’avortement étant légal en Italie, les personnes enceintes à Saint-Marin pouvaient traverser la frontière, et y avoir recours en toute sécurité sur le territoire péninsulaire.
Une pratique qui n’était cependant pas sans coût, puisqu’une IVG en Italie coûtait environ 2500€ aux Saint-Marinaises, comme le rappelle Libération.
Un référendum d’initiative populaire
Pour changer la donne, l’union des femmes de Saint-Marin n’a pas attendu l’accord du législateur. En se mobilisant, les féministes du pays ont en effet recueilli plus de 3000 signatures en faveur de la mise en place d’un référendum d’initiative populaire sur la question — bien plus que les 3% nécessaires dans cet État de 33.000 âmes.
Le vote s’est tenu ce dimanche 26 septembre, et les électeurs et électrices de Saint-Marin ont exprimé à 77,3% la volonté de légaliser l’avortement, en répondant à la question suivante :
« Voulez-vous qu’il soit autorisé à la femme d’interrompre volontairement sa grossesse jusqu’à 12 semaines de gestation, et plus en cas de danger pour la vie de la femme ou si des anomalies et malformations du fœtus comportent des risques graves pour la santé physiques ou psychologique de la femme ? »
Malgré l’opposition du clergé, et du parti chrétien démocrate au pouvoir, il sera donc désormais légal d’avorter jusqu’à 12 semaines de grossesse à Saint-Marin. Une victoire forte des féministes après des années de mobilisation, que nous saluons avec toute la joie qu’il se doit !
À lire aussi : Américaine et childfree, la loi anti-IVG au Texas m’a poussée à me faire stériliser
Crédit Photo : Irène Verschoek
Vous aimez nos articles ? Vous adorerez nos newsletters ! Abonnez-vous gratuitement sur cette page.
Les Commentaires