Créé par le belge Morris, Lucky Luke a longtemps vécu les aventures que lui inventait Goscinny. Cette fois-ci, c’est James Huth qui s’y colle. Et le réalisateur de Serial Lover et de Brice de Nice ne jure que par son acteur fétiche, Jean Dujardin, pour incarner le poor lonesome cowboy… Alors, après la catastrophe des Dalton de Philippe Haim en 2004 (si toi aussi tu penses que Eric et Ramzy ont le QI de Rantanplan, tape 1), que donne cette comédie française au casting plutôt classe ?
Dans un royaume far far à l’west
Lucky Luke est chargé par le Président des United States of America (yeah) de rétablir l’ordre à Daisy Town, sa ville natale. Problème : pour l’instant, ce sont les bandits qui y font la loi, comme Pat Poker, un as des cartes (haha) qui n’a pas vraiment envie de se soumettre au nouveau shérif…
Entre deux arrestations, Lucky Luke va se replonger dans son douloureux passé et affronter de vieilles connaissances qui rêvent de l’éliminer et de prendre sa place, notamment le grand dadet Billy the Kid, la garçonne Calamity Jane et Jesse James, le ténébreux fan de Shakespeare…
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Lucky strikes
Simpliste, le scénario n’a rien d’extraordinaire. Les fans apprécieront néanmoins les scènes inspirées des planches de la BD : et pour cause, le réalisateur avoue avoir pioché par-ci par-là pour écrire son long-métrage, même s’il rajoute qu’il s’agit d’une adaptation libre. Un point trop souvent oublié par ceux qui crient au scandale, à l’adaptation ratée, comparant le film à Astérix et Obélix : mission Cléopâtre. Qu’on se le dise : James Huth n’a pas cherché à reproduire une des BD sur grand-écran. L’avantage : pas besoin de connaître parfaitement le cowboy et son univers pour apprécier le film, ou tout du moins aller le voir. Le point négatif : le scénario est un fourre-tout et l’histoire pas franchement intéressante.
Un peu long à démarrer et parfois avec quelques temps morts, Lucky Luke a cependant le mérite de jouer la carte de l’originalité en nous balançant des scènes consacrées à l’enfance de son héros encore inconnu et le pourquoi du comment il est devenu si lucky… Hélas, c’est encore un point qui risque d’énerver les fans de la première heure.
D’ailleurs, on peut dire que James Huth a vraiment cherché à creuser au maximum le personnage de Lucky Luke, ce qu’on ne sait pas de lui, ses parts d’ombre… C’est le côté psychologique de ce western comique qui s’annonce comme le film familial de l’automne, car il ne faut pas l’oublier : il s’agit avant tout d’une comédie. Tout y est pour nous faire mourir de rire : du comique de répétition, de mots, de situation, des gags visuels… Impossible de rester de marbre ! Les plus puristes regretteront tout de même qu’on s’éloigne parfois sérieusement du Lucky Luke pur et dur et surtout de la finesse de Goscinny…
Côté casting, il n’y a rien à dire : tous les acteurs trouvent leur place, même ceux qui changent totalement de registre, à l’image de Melvil Poupaud qui, dans le rôle de Jesse James, se moque des rôles intellectuels auxquels on le cantonne souvent. Le film n’est pas centré exclusivement sur Lucky Luke, si bien que les seconds-rôles de méchants réussissent parfois à l’éclipser sans faire perdre au film son intérêt, au contraire. Après tout, pour avoir un grand héros, il faut de grands méchants !
Mention spéciale à Jean Dujardin, évidemment, mais bon ça compte pas trop parce que moi je le trouve sexy, bon acteur et trop sympa, qu’il pleuve ou qu’il vente. Non allez, en toute objectivité, l’ex Loulou assure avec sa belle gueule et son charisme mais, au final, ce n’est pas lui que l’on retient le plus, même accompagné de sa Chouchou, Alexandra Lamy, avec qui il se la joue Charles et Caroline Ingalls (pas de doute, à la ville comme à l’écran, c’est deux là forment un couple délirant). En réalité, les seconds-rôles sont bien plus marquants, surtout Sylvie Testud et Michaël Youn, respectivement Calamity Jane et Billy the Kid, qui sont hilarants du début à la fin. Leurs personnages sont les vrais comiques du film, particulièrement Billy, le grand méchant/grand enfant (je parie 5 sucettes qu’il devient le nouveau héros préféré des enfants).
Pour finir, que dire de la technique ? Le film est esthétiquement parfait : la direction artistique est hyper soignée et réfléchie. On ne peut qu’adorer. Et ce qu’on adore encore plus, ce sont les quelques scènes (notamment les premières minutes du film) qui sont tout bonnement visuellement jouissives et géniales. Le tout est accompagné d’une BO entrainante ainsi que de décors et de costumes somptueux : on débarque au cœur de la conquête de l’Ouest, des bastons au saloon du coin… de l’univers de Lucky Luke, tout simplement ! De quoi faire rêver les gamins et replonger en enfance les plus grands qui ont été élevés à la BD ou aux dessins-animés…
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Les Commentaires
Donc il faut y aller sans attendre quelque chose des BD!