Ces derniers temps, Netflix n’a eu de cesse de proposer à ses abonnés des productions originales pour ados : Outer Banks, Mes premières fois, Si tu savais…, Trois mètres au-dessus du ciel, etc.
La plateforme a notamment mis en ligne Love 101 (Aşk 101, de son titre original), une teen-série turque qui a rapidement conquis le cœur des téléspectateurs et téléspectatrices.
Love 101, de quoi ça parle ?
Love 101, c’est l’histoire de quatre adolescents rebelles qui sèment la zizanie et malmènent camarades et professeurs au sein de leur lycée bourgeois.
Ils n’ont jusque là pas eu à être inquiétés d’un éventuel renvoi car Burcu, une jeune enseignante voyant en eux des ados mal dans leur peau et dignes d’être sauvés, a toujours plaidé en leur faveur.
Mais Burcu va être mutée dans un autre lycée, ce qui donnera alors le feu vert au directeur pour renvoyer les lycéens qu’il considère comme « les sheitans » (démons) du lycée.
Kerem, Eda, Osman et Sinan vont alors avoir recours à l’aide d’Işık, une étudiante modèle et fleur bleue, afin d’élaborer un plan de sauvetage.
Ils souhaitent que Burcu tombe amoureuse du nouveau professeur de basketball afin qu’elle abandonne son projet de mutation.
L’histoire est comptée par le personnage d’Işık, 20 ans plus tard, grâce à des flashs forward qui n’apportent pas grand chose au récit mais servent de fil conducteur.
Love 101 plonge dans la Turquie de la fin des années 1990 et s’attaque à la quête d’identité et les conflits intérieurs adolescents tout en te faisant voyager depuis ton lieu de confinement.
Love 101, les conflits universels de l’adolescence abordés avec justesse
En toute franchise, Love 101 ne brille pas par l’originalité de son scénario. Des histoires d’ados à problèmes qui font les durs pour cacher des fragilités, cela n’a rien de très novateur.
Mais la série plante son décor dans un pays que je ne connais pas, donc dans un monde qui m’est inconnu, et en ça, je trouve qu’elle a su se démarquer des autres.
Même si Netflix propose de plus en plus de séries (et notamment de séries pour ados) de nationalités autres qu’américaine, je n’avais encore jamais donné sa chance à une série originaire de Turquie.
La langue, la monnaie, la musique, les lieux… tout m’était inconnu, mais l’adolescente que j’ai été a réussi à s’identifier à ses ados qui contestent l’autorité afin de trouver leur propre voie et voix.
J’ai aussi beaucoup aimé le fait de me sentir ainsi à la fois tout à fait étrangère et vraiment familière à cet univers.
Ces anti-héros témoignent des conflits universels de l’adolescence
, qu’il s’agisse de conflits avec les profs et les parents ou encore les conflits intérieurs, et en ça, Love 101 parvient à être intéressante.
Par exemple, Eda est partagée entre l’envie d’embrasser sa destinée de femme au foyer vers laquelle la poussent ses parents (et la société) et celle de suivre ses propres désirs et de devenir graphiste.
Sinan est profondément blessé par l’abandon de ses parents au point de refuser à quiconque de lui porter de l’affection.
Kerem cherche à s’affranchir de l’autorité parentale abusive et violente, mais n’arrive pour cela qu’à reproduire le seul schéma qu’il connaît : celui des coups.
La série aborde donc les questionnements et les fragilités des lycéens et lycéennes avec la patte de sa scénariste Meriç Acemi, habituée aux productions aux vibes fleurs bleues (elle a notamment reçu plusieurs récompenses en Turquie pour sa comédie romantique Kiralik Aşk (Amour à louer)).
Love 101, une série qui peine à se débarrasser des clichés
Car il faut le dire, Love 101 (comme son nom l’indique d’ailleurs) est une série romantique qui flirte avec un grand nombre de clichés.
C’est d’ailleurs ce qui m’a déçue, la série est trop clichée.
Je suis franchement soulée par le schéma amoureux dans lequel la fille douce, patiente, mais surtout tout à fait romantique parvient à sauver le garçon méchant et/ou distant, victime de ses démons, en le faisant tomber amoureux d’elle.
Alors le fait que la série présente deux couples construits exactement sur ce schéma-là ne m’a franchement pas emballée, tu l’as deviné.
Mais il faut garder à l’esprit que Love 101 respecte les codes de l’audiovisuel turc et n’a pas donc pas pu se permettre de prendre trop de libertés dans les représentations (amoureuses notamment) qu’elle véhicule.
Love 101 avait par ailleurs dû faire face à une petite polémique juste avant sa mise en ligne sur Netflix. Un tweet avait annoncé qu’Osman, l’un des personnages de la série, était gay.
Cette information, qui était en réalité fausse, avait fait s’insurger la presse conservatrice turque accusant la série d’être une « propagande homosexuelle » et avait failli coûter à Love 101 sa diffusion.
Bref, Love 101 est en définitive une série novatrice pour moi, téléspectatrice confinée qui avait tout à apprendre sur la vie des lycéens et lycéennes turques de 1998, mais qui n’aura su s’émanciper des clichés pour être tout à fait originale dans l’univers sériel.
Et toi, chère lectrice, qu’as-tu pensé de Love 101 ?
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