Louise Bourgeois, sculptrice et plasticienne américaine, nous a quitté hier, à l’âge de 98 ans.
C’est au centre médical Beth Israel de Manhattan que l’artiste d’origine française aura rendu son dernier souffle. Elle laisse derrière elle, « des oeuvres de bois, de bronze, de pierre ou de latex aux formes souvent organiques et sexuellement explicites », comme le rappelle le New York Times, premier journal à rapporter la mort de celle qui aura influencé quantité d’artistes (féminines, mais pas que).
L’Express de rappeler que « Ses sculptures dérangeantes, parfois monumentales, comptent parmi les oeuvres les plus importantes du XXe siècle ».
On retiendra surtout ses oeuvres « Maman » (une immense araignée) et « Fillette » (un phallus géant), qui comptent parmi ses productions les plus célèbres. En effet, l’univers de Louise Bourgeois tournait essentiellement autour de thématiques comme celles de la la procréation, la maternité, le corps. Le JDD explique :
Pour comprendre l’univers complexe de l’artiste, il faut replonger dans son enfance vécue à Choisy-le-Roi (Val-de-Marne). Dès dix ans, elle aide ses parents, tous deux restaurateurs de tapisseries anciennes, dessinant notamment les motifs manquants.
Mais, comme elle en a témoigné plus tard, ce n’est pas ce premier contact avec l’art qui s’est révélé fondateur, mais un traumatisme familial. Enfant, elle remarque que sa jeune nounou anglaise est l’amante de son père, et que sa mère ferme les yeux sur cette relation. Une découverte qui l’a conduite vers les Beaux-arts: « Pour exprimer des tensions familiales insupportables, il fallait que mon anxiété s’exerce sur des formes que je pouvais changer, détruire et reconstruire« , explique-t-elle dans un documentaire sur son œuvre.
Dans les années 30, après avoir étudié dans plusieurs académies de Paris, Louise rencontre l’homme qui sera l’amour de sa vie et futur référence en matière d’histoire de l’art : Robert Goldwater. Elle se marie et part s’installer avec lui à New York, là où elle côtoie ses plus grandes idoles, les surréalistes français installés à New York. Elle obtient le soutien, entre autres, de Marcel Duchamp. L’expatriée se lance dans les années 40, et rencontre alors un franc succès.
Hier soir, vers 22h, la Twittosphère s’est emparée de l’annonce de sa mort. Et comme je n’ai pas été la seule à avoir d’abord lu « RIP Louise Bourgoin », Zefede, un utilisateur de Twitter de prévenir :
« Surtout que la seconde tient son nom de la première », donc c’est même pas drôle, poursuit-il. En effet, Mademoiselle Bourgoin est née « Ariane Bourgoin », et c’est pour ne pas être confondue avec Ariane Massenet que la présentatrice météo avait choisi le pseudonyme de Louise (après avoir hésité avec « Salomé » – oui, cette info est d’une importance primordiale).
« Dans mon art, je suis l’assassin » et « j’ai misé sur l’art plutôt que sur la vie » : deux citations cultes de Louise Bourgeois. Elle voyait l’art comme une thérapie. Et malgré ses périodes de faiblesse, de remise en question et de solitude, l’artiste aura vécu 98 ans. L’art comme thérapie, disait-on ?
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