Nous sommes le 1er septembre 2020. À peine rentrée de vacances, c’est le pas aussi bronzé que décidé que je m’élance dans la fournaise encore estivale du métro parisien pour retrouver Louane.
Après une pause de deux ans, la chanteuse à accepté de me retrouver pour discuter des (gros) changements dans sa vie avec son nouveau rythme de vie, sa maternité, ses envies et de l’arrivée de son troisième album !
Cassandre : Comment c’était le confinement pour toi ?
Louane : Très spécial, très très spécial… J’ai eu ma fille pendant le confinement.
Donc, ça nous a permis de bien nous rapprocher, de bien nous découvrir et c’était une vraie pause dans le temps.
J’ai eu la chance d’avoir un confinement plutôt doux.
Qu’as-tu appris de cette période ? Qu’en retiens-tu ?
C’est difficile pour moi de donner un avis par rapport au confinement en lui-même. Ce que j’ai vécu, ça change tellement une vie.
Je sais qu’il y a des gens qui l’ont vécu très très mal, que ça a été une grosse solitude. Je sais aussi qu’il y a des gens qui l’ont très bien vécu, en tant que pause pour se recentrer sur eux. Moi, c’était tellement spécial et différent… J’ai eu, bien évidemment le manque de ma famille, mais c’était tellement important de tous se protéger que, on passe au-dessus de la frustration.
Ce que je retiens de cette période-là, ça a été une vraie chance de me poser, d’avoir le temps de rencontrer ma fille et d’en apprendre plus sur moi aussi.
Te poser et avoir des moments pour toi, ce n’est pas quelque chose de courant ?
Alors quand je travaille, non. Après, là, je sors d’une pause de deux ans où j’ai eu le temps de prendre du temps pour moi.
Mais c’est vrai que j’ai une vie qui va un peu à 100 à l’heure. Même pendant ma pause, j’ai beaucoup bougé parce que j’adore voyager, j’avais envie de voir ma famille.
Mais c’est vrai que c’est la première fois que je reste aussi longtemps au même endroit.
Tu viens de sortir Donne-moi ton cœur, un titre sur lequel tu as bossé avec Damso. C’était comment, de bosser avec lui ?
C’était trop cool, il est vraiment adorable. En fait, je l’ai vu en concert et je suis allée le rencontrer après. Ensuite, sa manageuse a demandé à la mienne s’il pouvait écrire pour moi. J’ai répondu oui, évidemment et on s’est rencontrés en studio et c’était très très cool.
On est arrivés, on a mangé ensemble, on a bu des bières, on a rigolé, on a écouté plein de sons différents pour un peu nous mettre dans l’ambiance, voir ce dont j’avais envie, vers quoi j’avais envie d’aller et ensuite, on a parlé. Et je lui ai raconté toute ma vie, c’était vraiment spécial, c’était assez profond.
Il allait poser les questions qui étaient très très pertinentes et que les autres n’oseraient pas me poser, pour être au plus proche de la vérité… Je crois que c’est ce que j’attendais de lui aussi et il l’a fait de façon remarquable. Il a réussi à mélanger mes peurs, mes manques, mes colères, ma fierté, ma joie et mon bonheur dans une seule chanson, c’est fou ! Franchement, c’est vraiment fou !
C’est un titre qui dénote clairement de ton univers, autant dans la prod que dans la plume. Ça t’a donné envie d’ouvrir un peu ton univers musical pour ce troisième album qui arrive ?
À la base, j’ai un univers musical très pop mais assez éclectique et sur lequel je vais un peu dans tous les sens. Ça ne m’a pas donné particulièrement envie d’aller vers quelque chose d’éclectique. Je ne suis pas capable de faire tout un album avec un seul producteur, avec une seule équipe. Je ne l’ai jamais fait.
Je dis que je suis pas capable mais peut-être que dans le futur je le ferai. En général, j’ai envie de faire des albums de ce que j’écoute. Et là mon album, c’est ce que j’écoute en ce moment. C’était comme ça aussi pour mes deux autres albums mais à l’époque à laquelle j’étais à ce moment-là.
Donc oui, mon album a des influences un peu plus hip-hop, un peu plus trap, il y a des trucs un peu plus latino, portugais (et je suis portugaise). De grosses ballades aussi parce que ça reste mon essence, mais c’est pas tellement le fait de travailler avce Damso qui m’a donné envie de ça.
Par exemple, sur le deuxième album, y avait des trucs super électro parce qu’à ce moment-là, j’étais à fond dans l’électro. Et sur celui-là, j’écoute beaucoup de hip-hop donc c’est vrai que ça se sent. Il y a cette vision d’éclectisme, avec toutes les choses que j’écoute. Tout en gardant une partie chanson française, parce que c’est moi.
Peux-tu nous donner quelques titres que t’aimes bien en ce moment ? Pour avoir une idée de ce qu’il te plait, ce qu’on va pouvoir retrouver comme vibe ?
Oui, carrément !
J’ai adoré l’album de Pomme, celui d’Angèle, d’Aya Nakamura. J’adore le titre que vient de sortir de Saskia, qui s’appelle La Mer et qu’il faut absolument écouter parce que c’est sublime.
En rap, j’adore un mec qui s’appelle Sean. Sur Insta, c’est @seanzedog, il a un concept qui est incroyable, même visuellement ses clips sont trop cool.
J’écoute beaucoup de rap italien comme Tha Supreme, Sfera Ebbasta, Mara Sattei (la soeur de Tha Supreme, ils bossent ensemble).
En anglais, j’ai streamé Dua Lipa mais pour moi l’artiste de ces trois dernières années que je ne peux pas ne pas écouter c’est Julia Michaels. C’est incroyable ce qu’elle fait, pour le coup avec celui de PNL, c’est l’album que j’ai le plus écouté ces deux dernières années.
J’adore un album de Rosalía que j’ai beaucoup écouté, c’est pas le plus connu, c’est Los ángeles, un très bel album, très flamenco. Je vous conseille d’ailleurs la chanson Catalina
qui est juste incroyable.
Que peux-tu nous dévoiler de plus pour le moment sur ce troisième album qui arrive ?
Que c’est un album très éclectique. Pour le son, j’avais envie d’avoir des grosses prods et en même temps quelque chose de beaucoup plus doux parfois. C’est un album qui est très introspectif, il est beaucoup plus personnel que mes deux premiers albums, je me suis beaucoup plus investie, même en terme de créa, de textes ou de compo.
C’est un album qui est un peu retour aux sources pour moi, c’est une façon de me présenter plus profondément aux gens, tout en étant authentique, je l’espère en tous cas, mais vraiment dans la vérité…
C’est un album où j’ai enfin le recul et la conscience de ce qui m’est arrivé. C’est un album où je parle des choses que je ressens au plus profond de moi, de ma vision du monde aussi parfois. C’est un album sur ma vie mais où je parle aussi des choses que je vois dans le monde et ce que je ressens en général, c’est assez introspectif.
Ça fait combien de temps que tu bosses dessus ?
J’ai commencé il y a trois ans quand j’étais sur la deuxième tournée. C’était long, mais pas parce que c’était éprouvant, mais c’est parce que j’avais envie de prendre du temps, d’avoir le choix, de ne pas être en studio tous les jours, de ne pas être en mode « Ok, il faut que je sorte un truc. »
J’avais envie d’avoir une sérénité sur le choix de mes chansons à la fin de l’album. J’espère qu’il plaira. Ça ne sera peut-être pas le cas mais en tous cas, j’en suis très contente.
Cet album a-t-il nom déjà ?
Il s’appelle Joie de Vivre !
Va-t-on retrouver d’autres collabs sur cet album ?
Who knows…
C’est un secret ?
Oui !
As-tu des projets ou des envies pour l’année qui arrive ?
J’ai envie de partir en tournée, mais pour le moment ce n’est pas possible dans le contexte sanitaire actuel… C’est vraiment le truc que j’ai le plus envie de faire, je trépigne.
J’attends de voir l’évolution des choses, que ça puisse se faire en sécurité pour tout le monde, pour le public, mon équipe et moi.
Je ne suis pas en colère parce qu’on est tous dans le même bateau. Mais je suis un peu frustrée et triste. Ce n’est pas moi la plus touchée donc j’attends. Mais j’ai trop envie de faire une tournée.
Je n’en peux plus, cet été y a même eu un moment où j’ai chanté dans la rue.
Spontanément ?
Ouais, j’étais en vacances en Corse et y avait un petit concert de chants corses et j’ai chanté une chanson, ça me manque trop.
Je vous jure, il n’y a rien de plus cool que chanter. C’est difficile à expliquer mais y a rien au monde qui ressemble à faire de la scène, rien. Donc ça me manque.
Récemment, et pour le plus grand bonheur de tes fans, tu as fusionné tes comptes Instagram public et privé. Quel est ton rapport avec les réseaux sociaux ? Surtout après la période du confinement où ils ont pris une ampleur différente…
Alors pour moi, ils n’ont pas pris une ampleur différente pendant le confinement parce que je suis accro, ce qui est un problème. Mais je suis née là-dedans alors avant Instagram, facebook, Twitter bah j’avais un Skyblog, MSN… Je suis née dedans. Je ne me rappelle pas ne pas avoir connu d’ordinateur. Les réseaux ont toujours été très importants pour moi.
Malgré le fait que je n’ai pas alimenté mes réseaux pros depuis deux ans, je suis restée très présente sur mon réseau privé qui est ensuite devenu public.
Que ça soit bien ou pas, moi je l’utilise quotidiennement et ça me sert trop. Y a un côté horrible dans les réseaux sociaux qui est évident que ça soit par le harcèlement ou nos façons de nous comparer mais à côté de ça y a tellement de choses positives que l’on peut faire avec les réseaux : apprendre, s’entraider… Il faut juste savoir bien les utiliser.
Toi qui es beaucoup sur Instagram, y a-t-il a des comptes que tu aimes suivre ?
Déjà, y a @soflytaxidermy c’est un compte de taxidermie d’insectes. Mais c’est pas des insectes qui sont tués pour, elle récupère des insectes morts et elle en fait des trucs beaucoup trop drôles.
C’est ma passion. Elle précise bien qu’elle ne tue pas les insectes exprès.
Je vais regarder dans mes conversations avec mes potes pour voir les autres comptes que j’aime bien. Ah bah d’ailleurs hier j’ai partagé à une pote un de vos posts !
Lequel ?
Celui de Little Miss Sunshine ! Comme par hasard, hier je suis regardais le film et je suis tombée sur votre publication.
J’ai aussi beaucoup le compte de @tejpartexto. D’ailleurs, une fois ils ont utilisé une de mes chansons, j’avais envie de mourir.
@l.homme.etoile aussi, c’est trop cool !
C’est un mec qui est illustrateur et infirmier et qui dessine ses tranches de vie à l’hôpital.
J’aime aussi beaucoup les cordons de téléphones de @by_carlo_. Je lui en ai commandé, ils sont trop stylés. J’aime trop, c’est très années 1990.
Aujourd’hui, on est le 1er septembre. C’est donc la rentrée d’une année un peu particulière avec le contexte sanitaire et social. Ton conseil pour la rentrée ?
Se serrer les coudes, surtout en cette période et parler ! La communication, c’est toujours la clef.
On ne s’en rend pas compte et on n’ose pas toujours mais on peut toujours aider. Particulièrement parce que y a des gens qui vivent des choses très compliquées et qui, dans ce contexte-là, n’osent pas en parler. Donc, allez vers les gens et essayez de communiquer.
On va terminer sur ces belles paroles, merci beaucoup Louane !
Le troisième album de Louane Joie de Vivre est disponible sur toutes les plateformes !
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