— Initialement publié le 27 octobre 2016
Toutes les images sont des illustrations de Julien Neel
Lou et moi, c’est une histoire d’amour : j’ai commencé la série quand j’étais adolescente, je devais avoir onze ou douze ans. Dans le premier tome, Lou est visiblement au début du collège et du coup, je me suis pas mal identifiée à elle.
Lou, la BD qui m’a beaucoup apprit
J’ai suivi ses aventures, du premier volume dans son petit immeuble cosy avec sa mère, en passant par le quatrième volet en vacances au soleil avec ses copines, jusqu’au sixième où tout part complètement en cacahuète.
Du coup, j’ai grandi avec Lou, j’ai appris avec elle. C’est donc avec une certaine émotion que j’ai eu la chance de rencontrer Julien Neel, scénariste et dessinateur de la série.
À cette occasion, l’auteur m’a fait quelques révélations sur sa série. Voici donc mon avis sur La Cabane, le septième et avant-dernier tome de Lou. Et si vous êtes plus son que texte, voici ma critique en vidéo !
Un petit point avant toute chose : sachez que ce tome se déroule entre le 5 et le 6. Du coup, vous n’aurez pas la suite des événements étranges du sixième volet, mais vous pourrez un peu mieux les comprendre.
C’est bon à savoir quand on commence à lire le livre… Puisque ce n’est pas précisé !
Un brin de détente à la campagne dans Lou 7
C’est la fin de l’été, il fait encore chaud. Lou et ses copines ont décidé d’aller s’exiler quelque temps au fin fond de Mortebouse, le village de sa grand-mère.
Si la maman de Lou a juste prévu de venir se détendre avec son petit bébé Fulgor, les filles, elles, ont décidé d’entreprendre une quête initiatique : elles vont construire une cabane pour vivre de la plus simple des façons.
Sauf qu’évidemment, ce petit projet va comme d’habitude se transformer en un grand spectacle. Le groupe sera rejoint par une bande de garçons rencontrée dans le tome 4, puis par la troupe officielle de majorettes de Mortebouse. Et ça, ça ne s’invente pas.
Des vacances comme ça, moi, je prends !
Lou 7, de plus en plus déjanté
Plus le temps passe et plus on sent que Julien Neel se lâche sur sa série. Les premiers tomes étaient déjà poétiques et émouvants, mais pas encore fantastiques.
Avec le temps, des éléments de plus en plus absurdes viennent se nicher dans l’histoire : Karine, la nouvelle copine du tome 3, s’éprend pour un mec en costume de raisin qui restera tout le temps avec ce déguisement.
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Et surtout, le plus étrange, ce sont ces cristaux. Dans le tome 6, on découvre que la ville est envahie par de gros cristaux roses qui ont poussé un peu partout.
Tout l’album est emprunt d’une drôle d’atmosphère : les personnages ont parfois des comportements inexplicables et les couleurs sont surprenantes.
Lou 7 permet d’en comprendre un peu plus sur l’apparition des cristaux. Mais on n’a pas non plus de vraies réponses ! Et honnêtement, je ne suis pas sûre qu’il y en aura un jour…
Selon Julien Neel, les cristaux ne sont pas le sujet principal de l’album : les lecteurs et lectrices se sont focalisé•es là-dessus parce que cette apparition était incongrue, inattendue. Du coup, on prête moins attention à l’évolution de Lou.
Lou 7, de plus en plus joli
Graphiquement, l’évolution de l’auteur est impressionnante. Dans le tome 1, on sentait qu’il était déjà expérimenté au niveau du dessin, qu’il savait ce qu’il faisait.
Mais au fil du temps, il donne vraiment l’impression de s’être lâché, d’avoir fait des expérimentations, pour le plus grand plaisir de nos yeux. Les couleurs sont de plus en plus surréalistes, les personnages et les costumes de plus en plus hétéroclites.
Concrètement, j’ai toujours aimé le style de Julien Neel, même dans Le viandier de Polpette, son autre BD. Le trait et les couleurs sont doux, touchants. Aussi doux d’ailleurs que le message transmis dans ses œuvres : un message de tolérance, d’ouverture et d’amour.
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À première vue, Lou 7 peut donc paraître un peu simple. Vers la fin du tome, un personnage propose de parler d’amour, et le débat se poursuit sur plusieurs pages.
Sur le coup, cette scène m’a agacée parce que je trouvais qu’elle ne faisait pas avancer l’histoire.
En fait, Julien Neel s’est inspiré des attentats de Charlie Hebdo pour écrire cette scène. Un moment qui l’a beaucoup touché, et qui lui a donné envie d’expliquer ce que c’était d’aimer, de partager.
Et je crois que finalement, c’est cette sensibilité qui fait que j’ai autant d’affection pour cette série.
Et après Lou 7 ?
Le prochain tome de Lou sera le tout dernier : Julien Neel a prévu une série de huit volumes, de 48 pages chacun (le format franco-belge standard).
Selon ses propres mots, ce format d’album ne lui ressemble plus du tout : il se sent limité par le petit nombre de pages à chaque tome. Et ça se sent ! Les bulles sont écrites en tout petit et on reste un peu sur sa faim à la fin du tome.
Même les dessins donnent l’impression d’être compressés : ils sont si jolis qu’on aimerait les voir en plus grand.
Mais cela ne signifie pas pour autant la fin de cet univers ! L’auteur a prévu de se lancer dans un spin-off de la série, centré donc sur un autre personnage.
Mais on ne sait pas encore qui ! On prend les paris ? Personnellement je vote pour le papa de Marie-Emilie. Ou bien un truc sur l’enfance de la mère de Lou. En tout cas, pas une histoire sur l’homme raisin : il faut qu’il garde son mystère !
Ne m’en dites pas plus sur un type qui a sa raisin-mobile.
Ce spin-off prendra théoriquement plutôt la forme d’un roman graphique.
Ceux et celles qui lisent des comics connaissent ce format : ce sont des BD assez longues, qui laissent plus à l’auteur la possibilité de s’exprimer, tant graphiquement qu’au niveau du scénario.
Lou 7 m’a laissée un peu rêveuse. J’ai hâte de lire la suite, qui devrait arriver plus rapidement puisque l’auteur ne sera pas accaparé cette fois par la réalisation du film adapté de ses BD.
Et toi, qu’as-tu pensé du tome 7 de Lou ?
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Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
Les Commentaires
Je me demandais justement quand un article sur ce tome allait arriver sur le site !
Personnellement, je suis comme toi Lise, et sûrement comme de nombreuses (j'espère) jeunes femmes qui ont grandi avec Lou.
J'ai découvert Lou vers mes 11 ans et depuis, je suis devenue une grande admiratrice de Julien Neel. J'ai toujours aimé cette évolution qui était en quelque sorte identique à la mienne, on s'identifie tellement facilement à cette fillette devenue jeune femme. Les dessins ont également, pour moi, toujours évoluer magnifiquement bien !
Non mais ce dessin de cabane quoi ! Il fait rêver non ?! J'y vais en vacances quand vous voulez hein !
Personnellement, le tome 6 m'avait aussi fait plaisir car je retrouvais Lou après un certain temps mais je ne comprenais pas tout évidemment et ce tome 7 était parfait pour l'expliquer.
En Juin 2015 j'avais rencontré Julien Neel à une dédicace au festival Strasbulles dont il était le parrain et il m'avait parlé de ce 7e tome en me disant que ça expliquerait certaines choses tout en étant un tome mixant Mortebouze (Tome 2) et Idylles (Tome 4) et faut dire que c'est bien ça! Et c'est tellement chouette ! Je vous avoue que j'étais donc hyper impatiente et j'ai acheté le tome (et lu directement dans la foulée hein) le jour de sa sortie alors que j'habite au Brésil hein !
Malheureusement il était si court ... Donc cette idée de roman graphique me parait super !
Un peu triste quand même de voir cette série se finir... La seule BD jeunesse que même dans 40 ans je lirai et relirai je crois
Oui je suis un peu une grande fan de Lou ! Vivement la suite !