En partenariat avec Glénat (notre Manifeste)
Quand Lou naît en 2004, elle a déjà l’âge d’aller à l’école : l’héroïne imaginée par Julien Neel est âgée d’une douzaine d’années dans le premier volume de la série de bandes dessinées.
À ce moment-là, Lou fait la rencontre des lectrices et lecteurs de sa génération. L’écart entre les années de parution des tomes va laisser le temps aux enfants plus jeunes de grandir et d’être à leur tour conquis par l’héroïne. Sous leurs yeux, Lou va doucement s’échapper de l’enfance, s’aventurer dans l’adolescence, avant d’arriver aux portes de la vie d’adulte.
Or, en fiction pour la jeunesse, il n’y a pas énormément d’héros et d’héroïnes qui empruntent le même tempo éditorial, à savoir celui de grandir en même temps que leur lectorat. Si l’on pense spontanément à Harry Potter, ou plus récemment à Esther, Lou est sans doute celle qui a endossé le rôle de meilleure amie, de sœur, de modèle, avec le plus d’attachement de la part des enfants et des ados.
Aujourd’hui, l’histoire de (et avec) Lou se poursuit et prend un nouveau tournant. Si le tome 8 venait clore la première saison du récit de sa vie, le premier volume de Lou ! Sonata ouvre un nouveau chapitre. Lou est devenue une jeune adulte et prend son indépendance – indépendance que vient d’acquérir le lectorat qui la suit depuis le début.
Sans jamais sombrer dans la complaisance narrative, Julien Neel n’a cessé de faire sonner toujours un peu plus juste ses nouveaux tomes de Lou, faisant de l’œuvre l’une des plus emblématiques et chéries des vingtenaires d’aujourd’hui.
Lou, une héroïne à la fantaisie ordinaire
Avec son caractère qui détonne, Lou est une héroïne loin d’être stéréotypée. Drôle, vive, imaginative, elle peut aussi laisser s’exprimer son mauvais caractère, être vulgaire, ou s’adonner à des passe-temps douteux comme celui d’espionner son voisin !
Lou a des amis et amies, mais n’est jamais la fille la plus populaire de son école. Elle n’est pas particulièrement à la mode, mais sans être ringarde pour autant — elle entretient surtout son propre style. Elle cultive sa fantaisie, façonne son univers, et laisse s’exprimer toute la créativité qui lui fait du bien.
Alors Lou est comme tout le monde : elle ne ressemble à personne. Et pourtant, elle traverse les moments difficiles de la vie (la dépression, une catastrophe naturelle, un sinistre…), qui la touchent elle ou ses proches, avec les mêmes armes que n’importe qui. Ces épreuves la font grandir, sans doute un peu plus vite que son lectorat, mais c’est cette maturité qui lui permet de toucher le plus grand nombre.
Lou est un personnage qui invite à l’identification par son originalité ; elle est admirable pour des qualités qui n’ont rien de surnaturel, inspirante pour creuser sa propre authenticité, et rassurante par son imperfection.
Que de qualités (et de défauts) qui suscitent l’attachement et l’envie de découvrir la suite de son évolution.
Lou ! ou la possibilité d’autres modèles
La cellule familiale de Lou ne ressemble pas à la version canonique servie à toutes les sauces dans les représentations culturelles, reposant trop souvent sur un père, une mère, un frère, une sœur.
Lou est élevée par une mère célibataire, passionnée de science-fiction et fan de jeux vidéo, qui retrouve le grand amour, avant de le perdre de nouveau… mais avec lequel elle aura tout de même eu le temps de concevoir un petit garçon.
Cette mère n’apparaît pas comme très conventionnelle, donc. Mais c’est bien là la force de la série, qui vient justement questionner l’essence même de la convention ! Si cette famille semble dysfonctionnelle en théorie, la solidité de l’amour, de la complicité et du soutien qui en unissent les membres ne laisse aucune place au doute.
L’antre de Lou offre toujours du réconfort, même quand le cocon est ébranlé, ou que les secrets historiques ont une lourdeur palpable. Elle rappelle qu’en famille, malgré les épreuves, on peut finit par s’aimer à sa façon, avec les années et l’expérience.
Les amis, les amours, les emmerdes
Lou peut parfois donner l’impression d’avoir une vie « de rêve », surtout pour une adolescente. Elle part en vacances avec ses potes (et en voyage au bout du monde toute seule) ; elle est libre, suit ses envies, rencontre de nouvelles personnes, et connaît l’amour.
Mais le rapport à l’altérité n’a rien d’évident, pour Lou comme pour nous. Ses amitiés se nouent et se dénouent, évoluent, entrent parfois en zones de turbulences.
Et ses amours, alors ! Si Julien Neel n’a jamais opté pour la complaisance, c’est particulièrement évident avec la relation de Lou et Tristan. Ce qui aurait pu être un conte de fées se révèle être d’une banalité presque féroce pour des lectrices et des lecteurs qui s’attendaient parfois à de la magie.
Lou raconte qu’on peut fantasmer sur une personne et être déçue, qu’un premier baiser peut être parfaitement quelconque. Qu’on peut penser aimer à la folie, et finalement avoir le cœur qui bat encore plus fort pour quelqu’un auquel on ne s’attendait pas.
Et puis on peut avoir une meilleure amie et la voir s’éloigner de soi, ou l’observer nous faire du mal.
Lou ! s’empare des fantasmes amicaux et amoureux de ses jeunes lectrices et lecteurs pour nourrir une intrigue qui fascine, tout en leur montrant la réalité – ni plus belle ni plus laide que les rêves. La série parvient à doser avec justesse le charme du divertissement et la quête de sens.
Dès lors, on a l’assurance, à l’ouverture d’un nouveau tome de Lou !, d’en ressortir heureux ou heureuse, et peut-être un peu différente.
Quand Lou entre dans la vie d’adulte, ça résonne
Dans la nouvelle saison de Lou !, Sonata, l’héroïne quitte le refuge familial pour aller s’installer seule dans la grande ville de Tygre.
Elle oscille entre l’excitation de l’indépendance et l’angoisse de la solitude. Elle s’enivre de sa liberté tout en se heurtant aux contraintes qu’elle impose. Elle s’élance dans une vie où elle peut faire ses propres choix tout en se demandant si ce sont les bons. Elle s’attache à des personnes qui ne lui renvoient pas toute l’estime qu’elle leur dédie.
Lou poursuit son voyage intérieur, en quête de ses idéaux. Depuis le tout premier tome, le fil directeur de son évolution se déroule avec une sensibilité remarquable. Malgré ses changements psychologiques, d’apparence, d’environnement, de fréquentations, Lou est toujours la même.
Après avoir représenté l’enfance de toute une génération, Lou continue d’accompagner son lectorat, qui l’observe tantôt avec la reconnaissance d’être leur guide de l’âge adulte, tantôt avec l’attendrissement d’observer leur petite sœur faire son entrée dans le monde.
Par sa profondeur, sa justesse, sa capacité à étonner et émerveiller, il y a fort à parier que cette série de BD sera le nouveau classique des générations à venir. Un cadeau du cœur offert par celles et ceux qui seront devenus des adultes un peu mieux dans leurs baskets, grâce à Lou.
Et dernier ravissement : pour faire résonner davantage ce nouveau volume, celui-ci s’accompagne d’un album (de musique, cette fois-ci). Cette bande-son est signée par le groupe Krystal Zealot et interprète à sa manière l’atmosphère de Sonata, à travers des morceaux électroniques et éclectiques. Elle est idéale en accompagnement musical de sa lecture, ou pour télétravailler en compagnie des visuels animés chaleureux de Julien Neel mis en ligne sur la chaîne YouTube de la BD !
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