Ah, les sports d’hiver. Bonheur et passion des vacances de février (ou de Pâques pour les chanceuses). Les fesses mouillées, les trains bondés de parisiens, les soirées diététiques raclette-fondue, le bal des moniteurs et la rediff’ des « Bronzés font du ski » sur toutes les chaînes.
L'effet vacances à la montagne
Toute à l’euphorie de ton prochain verre de vin chaud, tu songes déjà à mettre le feu aux pistes. Deux choses vont t’en empêcher. La température largement inférieure à zéro, et ton allure vestimentaire. Révélation : en total look ski, 99,9% des gens ont l’air idiot. Notez que je ne suis pas sectaire, cette triste constatation s’applique également aux adeptes du snowboard, luge et autres raquettes.
C’est ma combi, ma bataille, fallait pas qu’elle s’en aille
À moins d’avoir ta carte au parti des réchauffés de naissance, tu ne peux pas prendre le téléski en jeans. La combinaison est donc incontournable, et incarne le choix le plus épineux de l’équipement de ski. Deux options s’offrent à toi :
- La combinaison fluo intégrale de tes 8 ans. Quand tu enlèves le haut à midi pour engloutir ton sandwich jambon-kiri, les manches qui pendent te font deux membres supplémentaires complètement inutiles de chaque côté du corps.
- L’ensemble veste de surf + pantalon, que tu réclames généralement au début de l’adolescence suite au traumatisme de la combi précédemment citée. Tu espères que ce look de rider t’aidera à passer les murs de bosses avec panache. Mais soulever ta masse corporelle va s’avérer ardu, à cause des multiples couches de vêtements entassées pour boucher les aérations. Effet Bibendum garanti. Pour peu que tu aies une doudoune blanche, tu peux sans complexe t’autoproclamer égérie des pneus neige Michelin.
Belle tentative de swag, annulée par une combi pourrie.
Le col roulé sous les aisselles
J’ai longtemps cru qu’on appelait « sous-pull » ce type de haut que le reste de l’humanité semble mieux connaître sous le nom de t-shirt à col roulé. Le concept même de cette fringue m’échappe. Une vieille publicité pour les sous-vêtements Petit Navire demandait à quoi sert d’avoir des vêtements si on ne peut rien faire dedans. C’est là tout le problème du col roulé : il est absolument impossible ne serait-ce que de respirer à l’intérieur. Dans le contexte d’une journée de tempête de neige en station, ce genre de fringue provoque donc une sensation de suffocation alors qu’il fait -7777 degrés dehors. Sans parler de l’inévitable « effet Christophe Willem » (absence de cou et tête en avant). No offense, je n’ai rien contre la Tortue, d’ailleurs Jacques a dit aime, j’ai beau t’aimer tu pars quand même.
Ces deux hommes portent des cols roulés. D'où leur air dépressif.
Les sur-sous-vêtements
Ce sont ces sapes que tu vas mettre sous tes habits de ski. Tu connaissais déjà
le drame des collants sous le pantalon. Au ski, cette tragédie vestimentaire atteint les proportions d’une bedaine de yéti avec la mise en pratique de la technique dite de l’oignon. À cause de la superposition de couches qui caractérise l’épiderme de ce légume.
Et non pas en raison de son odeur, même si à force de suer sous toutes tes épaisseurs, tu finis effectivement par fleurer le jus de poireau fermenté. Deux paires de chaussettes, un maillot de corps, deux t-shirts, des gants de soie, un legging, ça fait du monde au bistrot d’altitude. C’est donc avec le sourire qu’en période de vacances tu vas te lever une heure plus tôt que d’habitude pour t’habiller.
Vero et Davina sont opé pour aller skier
Vous voulez une moufle ? Oh, juste un doigt.
Le choix de l’accessoire qui tiendra chaud à tes mimines est fonction de ton âge et/ou de ton niveau de glisse. Les moufles sont souvent difficiles à assumer passé le cap de la première étoile. MadmoiZelle skieuse, tu adopteras bien vite les gants, en arguant que « non mais c’est mieux parce que les doigts sont séparés les uns des autres. » Pourtant la supériorité pratique des gants sur les moufles n’a jamais été démontrée. Essaye donc d’écrire un texto avec un gant de ski et dis-moi si le résultat s’apparente à autre chose qu’une compilation de hiéroglyphes pour pharaon bourré. De plus, tout corps étant attiré vers le bas par la gravité, si tu lâches une moufle ou un gant depuis un télésiège de 20 mètres de haut, tu es dans la crotte de bouquetin, point.
Le cerveau au chaud
Dernière angoisse modesque (et parfaitement existentielle). Lorsque chaque millimètre carré de ton corps est recouvert de polaire et de microfibre, il te faut encore protéger ta petite tête. Pour avoir chaud à la noix de coco, tout se joue entre le bandeau qui s’envole à chaque descente et le bonnet à pompon, genre arrière-train de Pan-Pan le lapin. Quelques énergumènes arborent des modèles à clochettes. Ca va pas le chalet ou bien ? Et si comme moi tu as la pétoche d’embrasser un sapin en pleine face, tu portes peut-être un casque. D’un point de vue fashion, on touche le fond de l’iceberg. Mais comme dirait Faudel, je veux vivre, je veux viiiiiivre, et le reste n’a que peu d’importance.
Bref, si tu pars cet hiver, mieux vaut oublier tes velléités de séduire quelqu’un d’autre que l’abominable Homme des Neiges. Quoique, c’est si sexy les stalactites qui pendent du nez. Et si tu restes en ville, offre-toi une petite cure d’autosatisfaction en songeant aux nanas échevelées par la brise montagnarde. Et toi, ton look au ski, c’est quoi ?
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Les Commentaires
Ouf ouf ouf c'est passé , et bien passé! je voulais eviter Decath et son coté reconnaissable a lautre bout des pistes, et j'ai finalement opté pour le troc-fringue rue du Cherche-Midi, TOPISSIME ! une combi salopette + un blouson de marque pour 80 euros! jai recup les boots d'une amie, jaunes paille certes mais qui le faisaient pas mal avec l'ensemble, et le week fut comme sur des raquettes!