Ça pourrait être une blague mais il s’agit surtout d’un moyen de dénoncer.
Le vendredi 10 mars dernier, Jessica Farrar, une représentante démocrate du Texas, a présenté un projet de loi visant à interdire la masturbation masculine en dehors d’une clinique ou d’un hôpital, sous peine de recevoir une amende de 100$.
On peut lire dans le texte présenté officiellement :
« Une éjaculation en dehors d’un centre médical ou d’un vagin (…) sera considérée comme un acte venant à l’encontre d’un enfant non-né, une entrave à la préservation du miracle de la vie. »
Sans surprise, il s’agit d’une plaisanterie. Une blague pas si drôle que ça quand on comprend le message caché derrière…
Quand une loi fait subir aux hommes les mêmes discriminations qu’aux femmes
Le texte a été nommé non sans humour : « Le droit des hommes à savoir agir » et vise en fait à dénoncer les lois rendant l’accès aux soins (et tout particulièrement à l’avortement
) de plus en plus compliqué au Texas.
Ici, pour tourner au ridicule ce que l’on impose aux femmes, on impose aux hommes l’abstinence la plus totale.
D’ailleurs, le texte va plus loin et explique qu’ils devront attendre un délai de réflexion avant de subir une vasectomie. Et s’ils demandent du viagra, il devront subir un toucher rectal… Un acte tout à fait inutile pour une telle prescription.
La satire pour dénoncer les lois limitant l’accès à l’avortement
Jessica Farrar, la femme à l’origine de cette loi, est connue pour son positionnement pro-choix. Elle s’est exprimée auprès du magazine My San Antonio afin de raconter ce que cache l’histoire :
« De nombreuses personnes trouvent ce texte amusant.
Ce qui n’est pas drôle, c’est que les femmes au Texas doivent affronter tous les jours de nombreux obstacles. Ces obstacles ont été placés par des lois rendant l’accès aux soins très compliqué.
Ce projet de loi permet de montrer à quel point des procédures médicales inutiles peuvent devenir invasives. »
Elle dénonce notamment le fait que, dans cet État, une personne qui souhaite avorter doit d’abord passer une échographie transvaginale, écouter le cœur de l’embryon et le regarder à l’écran.
« Ça n’a rien à voir avec la santé de la personne souhaitant subir une IVG… Il s’agit pour l’État de chercher à la guider dans son choix. »
Il y a déjà ça.
Et puis début mars, Libération rapportait qu’un autre projet de loi a été adopté à l’unanimité au Texas. Il permettrait aux médecins de ne pas donner aux femmes enceintes des informations détaillées sur la santé du fœtus et donc de leur cacher un possible handicap.
Le projet de loi interdisant la masturbation aux hommes ne passera probablement jamais (et heureusement). Espérons cependant qu’il réussisse à faire changer les choses et les mentalités, à sa manière.
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