L’odeur des bébés, si unique, est souvent considérée comme plaisante. Celle qui se trouve derrière le cou a par exemple, une « odeur de paradis », ai-je déjà entendu.
Des chercheurs ont voulu en savoir plus et ont étudié ce que cela déclenchait, d’abord chez les animaux, puis chez les humains. Et les résultats sont surprenants !
D’après une étude menée par une équipe de recherche israélienne, allemande et japonaise, et publiée dans la sérieuse revue Science Advances, les bébés sécrètent une substance nommée hexadécanal par le biais de leur cuir chevelu… et les humains, en la respirant, n’auraient pas tous — et toutes — la même réaction.
Une communication chimique entre le bébé et les adultes
Noam Sobel, scientifique de l’Institut national Azrieli d’imagerie et de recherche cérébrale (Israël), qui a participé à l’étude, explique l’importance de ce canal de communication :
« Les bébés ne peuvent pas communiquer par le langage, la communication chimique est donc très importante pour eux. »
Il était donc essentiel d’essayer de comprendre ce que l’odeur des bébés déclenchait chez les humains. Pour cela, 67 hommes et 60 femmes ont participé à un test d’agressivité, après avoir été exposés à l’hexadécanal ou à une odeur neutre.
Ce test nommé le paradigme de l’agression de Taylor, bien connu des scientifiques, contient une première étape « de provocation » — pour frustrer, agacer les participants et participantes — puis une seconde « d’agression », durant laquelle ils et elles peuvent se venger. Pour cette étude, un jeu vidéo dans lequel les volontaires devaient donner de l’argent à un ordinateur radin a été utilisé.
Des résultats étonnants concernant l’odeur des bébés
Les hommes exposés à l’hexadécanal (l’odeur secrétée par les bébés) seraient moins agressifs que ceux exposés à l’odeur neutre, tandis que les femmes exposées à l’hexadécanal seraient plus agressives que les autres.
Les conclusions sont donc assez claires… mais les interprétations sont plus complexes.
Comment interpréter ces effets de l’odeur des bébés ?
Les auteurs et autrices proposent, en explication, de se baser sur le monde animal, comme nous le résume Futura Sciences : cette différence de réaction améliorerait la chance de survie pour les bébés. L’agressivité des femelles aurait en effet un impact positif car serait dirigée vers un intrus ou une menace, par exemple.
Cela est à creuser, ces hypothèses ne sont pas prouvées pour l’instant.
Cette recherche qui amène des résultats intéressants car peu intuitifs : on aurait pu s’attendre à ce que les femmes soient apaisées par l’odeur des nouveau-nés, une conception un peu sexiste qu’il est toujours bon d’interroger !
Rappelons cependant que dans tous les cas, il subsiste bien peu de menaces actuellement pour les bébés dans nos sociétés — les attaques de loups étant peu fréquentes dans les maternités — et que les odeurs sont loin de suffire à dicter nos comportements.
Nous, on préfère se dire que les bébés sentent si bons qu’ils apaisent tout le monde ou presque… Et que si un nourrisson est élevé par deux femmes ou deux hommes, la survie de l’espèce n’est point en danger !
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Image en une : Pexels/Polina Tankilevitch
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