Nous arrivons à la fin du mois de juillet, je suis déjà partie en vacances, et le 22 c’est mon anniversaire. Continuons un peu comme ça, et vous allez tout savoir de ma vie. (J’espère que vous avez bien retenu que j’aimais les pâtes.)
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Ceci étant dit, l’information à retenir, c’est que je suis partie en vacances. Pourquoi ? Parce que je m’apprête à vous parler de ces quelques livres qui ont inévitablement fait partie du voyage. Tout à fait : je ne pars jamais sans au moins un livre dans le sac. Même en cas de vacances à l’aventure au bout du monde, on aura toujours envie et besoin de se poser quelque part avec un bon bouquin, et de laisser la Terre continuer à tourner sans nous. Rapport que c’est les VACANCES.
Si vous aussi, vous êtes déjà parti-e-s, n’hésitez pas à nous raconter votre propre périple littéraire et estival. Voilà qui fournira à celles et ceux qui s’apprêtent à partir encore plus d’idées de romans à glisser dans la valise…
L’Énigme des Blancs-Manteaux (Les enquêtes de Nicolas le Floch), par Jean-François Parot
Car je valide à 100% les bons conseils de lecture des madmoiZelles. Le premier roman avec lequel j’ai quitté Paris, direction la Grèce, est justement un conseil lecture qui a suivi la sélection de polars de la rédac’. Pour vous donner une idée de ma satisfaction, je n’ai pas vu le temps passer ni à l’aéroport, ni dans l’avion. Et je me suis mordue les doigts à peine arrivée de n’avoir pris qu’un livre, et même pas ma liseuse. (Boulette.)
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Parce que, oui, L’Énigme des Blancs-Manteaux par Jean-François Parot est le premier tome d’une série policière et historique, Les Enquêtes de Nicolas le Floch, qu’il est facile de s’avaler en un mois. Et ce même si elle comporte déjà 12 tomes. Il raconte les aventures d’un jeune Breton en plein XVIIIe siècle, qui débarque à Paris pour se faire embaucher par le lieutenant général de police Sartine. Et dès sa première enquête, alors qu’il apprend encore les ficelles du métier, Nicolas se retrouve au coeur d’un complot. Bravo le veau.
Au-delà de la qualité de l’écriture, et de la crédibilité de l’enquête policière, ce qui est formidable avec ce roman, c’est la façon dont on se retrouve propulsé-e dans le Paris du XVIIIe. L’auteur, Jean-François Parot, est un historien, laissant à penser qu’il sait ce qu’il raconte. D’ailleurs, hormis le héros, la plupart des personnages ont véritablement existé.
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Quoi de mieux pour quitter Paris que de revisiter la capitale à l’époque de Louis XV, et redécouvrir tous ses monuments célèbres ?
The Secret Place (La Cour des Secrets), par Tana French
Deuxième jour de vacances, c’est la crise. J’ai eu beau « économiser » les pages restantes de mon premier roman, je me retrouve vite à court de lecture. Pas qu’on manque de choses à faire, en Grèce. Mais quand on embarque dans un ferry pour une petite île perdue des Cyclades, qu’on part pour une petite crique sauvage ou qu’on s’installe pour boire un verre en terrasse… Avoir un bon livre dans son sac, c’est quand même essentiel. Nous sommes d’accord.
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Vous me direz, « oh, c’est bon, trouve-toi une librairie ». Je le sais, c’est ce que j’avais commencé à me dire. Avant de réaliser que d’une, ne parlant pas Grec, j’allais devoir me contenter d’un petit rayon franco/anglophone (si rayon il y a). Et de deux, que sur une île dont la plus grande ville comporte une épicerie, trois auberges, dix cafés et cinquante plages… Les librairies bilingues ne poussent pas à tous les coins de rues.
C’est un peu par dépit que j’ai payé à prix d’or dans un petit bureau de presse, importation oblige, The Secret Place (La Cour des Secrets), par Tana French. La quatrième de couverture déjà recouverte de sable et de sel ne me vendait pas du rêve, mais Gillian Flynn, la fabuleuse auteur de Gone Girl et consorts, semblait me recommander ce roman.
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Spoiler : Gillian Flynn avait raison.
La « secret place », c’est un tableau d’affichage un peu spécial, dans un lycée-internat huppé pour filles, à Dublin. Pour la directrice, le but est de permettre aux élèves de concentrer leur besoin de ragots à un seul endroit. Ça vaut ce que ça vaut… Jusqu’au jour où Stephen Moran, flic de son état, reçoit la visite de l’une d’elles, Holly Mackey, qui lui rapporte sa dernière découverte sur le tableau : une photo de Chris Harper, un jeune garçon assassiné un an auparavant, avec un message anonyme disant « JE SAIS QUI L’A TUÉ ».
Il n’en faut pas plus à ce brave Stephen, flic ambitieux, pour tenter de convaincre l’inspectrice Antoinette Conway de participer à l’enquête qui va être rouverte.
Un bon pavé de polar, qui ne m’a pourtant pas fait plus de cinq jours et deux îles. Une enquête très bien rythmée, intelligente, avec un fond féministe engagé qui fait du bien. Puisqu’on parlait de polars à lire sur la plage récemment, celui-ci est sans conteste à rajouter sur la liste.
The Song of Troy (Le Cheval de Troie), par Colleen McCollough
Colleen McCollough est, semble-t-il, une auteure connue, mais que je ne connaissais pas. (C’est mon petit côté hipster.) C’est pourquoi, lorsque je me suis retrouvée à nouveau à court de lecture sur la fin de mon voyage, j’ai choisi The Song of Troy (Le Cheval de Troy) pour sa jolie couverture. (C’est mon petit côté superficiel.)
Je me suis retrouvée dans une librairie de plus de 10 mètres carré, à Naxos, cette même île sur laquelle cet enfoiré de Thésée aurait jadis abandonné Ariane alors qu’elle l’avait sauvé du labyrinthe au Minotaure… Atmosphère mythologique ou trop de livres à la fois pour une junkie en manque, je ne sais pas, mais j’étais à fond. Je me suis dit « Ouah, une réécriture de l’Iliade, alors que je suis en Grèce, c’est si fou ». Et voilà. (Fou, je vous dis.)
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Parce que The Song of Troy, sans surprise, c’est ça : une réécriture de l’Iliade, la célèbre épopée d’Homère retraçant la mythique Guerre de Troy. Mais une réécriture de la perspective de plusieurs des personnages clés, tels qu’Ulysse, Priam, Hector, Paris, Achille, Hélène et j’en passe et des héros grecs. Au milieu de cette guerre qui a duré dix ans et de ses intrigues politiques, les ambitions et les mal-être psychologiques donnent à la fois un côté humain et fantastique à la légende.
Car vous en connaissez les grandes lignes, n’est-ce pas : comment la passion entre Paris et Hélène, la plus belle femme du monde, a déchiré le Monde Antique. Rien que ça, oui oui…
Alors, non, toi tu dégages.
Si je ne peux toujours pas blairer Achille, cette nouvelle Iliade m’a captivée. D’accord, j’ai beaucoup aimé revenir sur la carte antique en début de livre à chaque lieu mentionné, juste pour comparer avec ma situation géographique actuelle (attendez, j’étais pas si loin de Lesbos !)… Mais le travail de recherche de l’auteur derrière tout ça est également très appréciable.
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Et puis ça m’aura préparée à ma propre Odyssée de retour, avec des chauffeurs de bus flemmards dans le rôle de Circé, et un avion en retard dans celui de Charydbe et Scylla à la fois.
Bonus : La Dame qui tue, par Marie-Aude Murail
Après tout ça, j’étais rentrée à Paris. J’avais eu tout juste ce qu’il me fallait de livres pour mon voyage… Sauf que, voilà : il me restait un dimanche avant de reprendre le boulot, et j’avais encore envie de m’évader dans un bouquin. Faute d’inspiration, et parce que le dimanche, c’est difficile de trouver une librairie dans laquelle flâner, je me suis tournée vers un petit coin chéri de ma bibliothèque.
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Franchement, je ne vois pas ce que j’aurais pu choisir de mieux qu’un Marie-Aude Murail qui se lit en une journée pour prolonger un peu mes vacances. Et plus précisément, La Dame qui tue, une aventure du professeur Nils Hazard sur un site de fouilles archéologiques en Italie. Ses étudiants en archéologie auraient trouvé des tablette d’argile dans une tombe étrusque, et c’est tout juste s’il arrive encore à respirer sous le coup de l’émotion. Imaginez, quelle découverte ! Évidemment, il va faire une toute autre découverte… (Sinon ça serait pas drôle.)
En vrai, je vous conseille toutes les aventures de Nils Hazard. Ou mieux, tous les romans de Marie-Aude Murail. On s’en tape si vous devez les chercher au rayon adolescent. Avec La Dame qui tue, je me suis vue dans la peau d’une archéologue sur les traces d’un mystère antique, et entre nous, c’était plutôt cool.
Après avoir parcouru des sites historiques en Grèce, avouez que c’est approprié.
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Et toi, qu’est-ce que tu as mis ou vas mettre dans ta valise pour les vacances ?
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