Quand on est pas dessous (et sans parapluie), finalement, la pluie possède quelques charmes. La grisaille donne à tout un air de mélancolie, et on n’a plus qu’une seule envie : rentrer chez soi et s’accorder à l’atmosphère en se réfugiant dans un cocon à base de chocolat chaud, de couvertures et de livres.
Bon, à part pour les plus aventurier•e•s d’entre nous, qui préfèreront chasser les escargots et sauter dans les flaques avant de s’accorder une retraite au sec. Mais on est en automne, il devrait pleuvoir assez souvent pour vous permettre de faire les deux.
Du coup, voici une petite sélection de livres dans lesquels se plonger ou se replonger le temps d’une journée.
L’Océan au bout du chemin (The Ocean at the End of the Lane) par Neil Gaiman
Depuis Coraline, on savait que Neil Gaiman maîtrisait les contes merveilleux empreints de peur et de mélancolie qui nous plongent dans la réalité incertaine de l’enfance. Et L’Océan au bout du chemin va peut-être encore plus loin dans l’étrangeté de cet univers, en suivant les souvenirs d’un jeune homme de retour dans sa maison de famille pour des obsèques.
Dépourvu de nom, ce narrateur égaré fait marcher le•la lecteur•trice dans ses pas tandis qu’il se remémore des images de plus en plus troublantes qu’il croyait avoir oubliées.
Le suicide d’un locataire dans une voiture à deux pas de la maison de ses parents. Sa rencontre avec Lettie, sa petite voisine qui soutenait que la mare derrière la bâtisse était un océan. Les livres qui lui servaient de refuge. Et à quel point les histoires des enfants peuvent être vraies dès lors qu’ils y croient.
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Envie de vous évader tandis qu’il pleut dehors ? Alors empruntez, vous aussi, le chemin vers l’océan. Parce que vous avez là un roman qui ne vous laissera pas indifférent•e !
La Femme d’argile et l’homme de feu (The Golem and the Djinni) par Helene Wecker
Premier roman découvert par hasard au détour d’une librairie londonienne, The Golem and the Djinni est une petite merveille de fantasy urbaine, dont la traduction française est enfin sortie. Il nous emmène à New York, à la fin du 19ème siècle — ou plutôt dans un bateau en provenance de Pologne et à destination de New York.
C’est là que Chava naît, dans une malle que possède son nouveau mari, Otto Rotfeld. Elle se découvre femme, et surtout golem, dont le seul but et besoin dans la vie est de réaliser les moindres désirs de son maître. Mais ce dernier meurt avant même d’atteindre New York, et la golem se retrouve privée de sa raison de vivre dans l’immense ville.
Or maintenant que les désirs d’Otto se sont tus, ce sont ceux de tout son entourage qu’elle entend et qui l’obsèdent, sans qu’elle puisse s’en libérer.
Le Djinn, quant à lui, se réveille dans l’atelier de l’étameur Arbeely, un immigré syrien, un millier d’années après son dernier souvenir dans un désert. Il n’est plus cet esprit libre composé de feu aux pouvoirs exceptionnels… Enfin, si, les pouvoirs, il les a toujours, mais il est enfermé dans ce corps et ignore tout du puissant magicien qui l’a piégé dans cette lampe il y a plus de mille ans.
Et contre toute attente, ces deux êtres fantastiques finissent par se croiser dans les rues de Manhattan, se reconnaissant pour ce qu’ils ne sont pas : humains. Ensemble, ils vont découvrir les bons et les mauvais côtés de la vie des mortels, sans se douter que le créateur de Chava, un rabbin ayant renoncé à Dieu, entend remettre la main sur elle pour enfin accéder au secret de la vie éternelle.
Deux ans, huit mois et vingt-huit nuits (Two Years Eight Months and Twenty-Eight Nights), par Salman Rushdie
Deux ans, huit mois et vingt-huit nuits, soit 1001 nuits. Dans son nouveau roman, Salman Rushdie nous plonge également dans la mythologie des djinns, mais avec toute la malice et la pertinence qui le caractérise.
Eh oui, car des djinns se sont échappés de leur monde fabuleux pour venir se bouffer le nez chez nous. La reine des djinns elle-même a décidé de mettre un terme à cette guerre, et la lutte sans fin de ces esprits immortels va devoir se mêler à notre vie quotidienne. Évidemment, nous autres pauvres mortels si terre à terre les fascinons plus que de raison… La raison n’étant pas le fort des créatures millénaires qui ont hanté nos légendes jusqu’à aujourd’hui.
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Aujourd’hui, les djinns sont une préoccupation concrète. Et il est bien difficile de vous en dire plus sans gâcher le plaisir de se laisser envoûter par ce nouveau conte.
Et toi, une suggestion littéraire pour jour de pluie ?
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Les Commentaires
Mais ça fait trois semaines que j'ai pas lu pour le plaisir ça manque