En partenariat avec StudioCanal (notre Manifeste)
Quand j’étais ado, je voulais être adulte.
J’avais hâte d’avoir mes premières grandes préoccupations existentielles, de vivre l’amour fou et surtout d’être indépendante.
C’est que vois-tu, à l’époque mon ventre se tordait dans l’attente du frisson. Et c’est bien normal, quand on vit une période d’entre-deux comme l’adolescence : on attend qu’un truc puissant nous arrive.
Du coup, plutôt que de me lamenter sur la non-folie de mon quotidien encore rythmé à l’époque par le lycée, les permissions de minuit et les mecs nuls, je me réfugiais dans les fictions.
Littérature, cinéma, théâtre, tout y passait. Très vite, je me découvrais un engouement particulier pour les romances anglaises du 19ème et 20ème siècle.
Pourquoi ? Je t’explique.
Parce que leurs personnages de femmes sont formidables
ALORS PAS DANS TOUTES LES OEUVRES DE CETTE ÉPOQUE. Je le précise en lettres capitales, pour être certaine qu’on ne m’accuse pas de cautionner les valeurs souvent très sexistes de l’Angleterre passée.
Mais dans les romans de Jane Austen par exemple, les personnages féminins sont bien modernes pour leur époque.
Prenons Elizabeth, dans Orgueil et préjugés. Sa mère ne rêve que d’une chose : les marier, elle et toutes ses autres sœurs. C’est que vois-tu, à l’époque, le job d’une femme était d’être une bonne épouse.
Quiconque ne se mariait pas était mal vu par la société.
Mais Elizabeth se refuse à prendre le premier clampin qui traverse la rue en calèche. Si elle se marie un jour, ce sera par amour.
Ce personnage a des similitudes avec la romancière qui lui a donné la vie.
Jane Austen était en effet convaincue que l’amour, le vrai, primait sur les enjeux pécuniaires. Elle a mené sa vie comme elle l’entendait : seule plutôt qu’accompagnée d’un type qu’elle aurait épousé pour ses rentes annuelles.
Dans chacun des personnages de femme qu’elle a créés, il y a un peu de sa liberté à elle. Celle d’une auteure qui osa dire non aux codes sociaux de son époque.
L’indépendance des femmes à l’égard du mariage, elle en a fait son cheval de bataille, du moins sur papier.
Et elle n’était pas la seule à mettre en scène des personnages superbes de femmes.
Les portraits dressés par les sœurs Brontë dans leurs romans sont également très puissants.
Tellement qu’Emily Brontë, par exemple, s’est retrouvée au cœur de controverses quand son livre Les Hauts de Hurlevent a vu le jour dans les librairies.
Il était considéré noir, violent et surtout très peu moral pour l’époque. Dedans, les femmes sont libres d’esprit et impulsives. Elles cèdent à leurs envies, en faisant parfois fi du qu’en-dira-t-on…
Enfin, surtout Catherine Linton et sa mère, fougueuses mais capricieuses.
Charlotte et Emily Brontë ont donné vie à plein de femmes de papier plutôt modernes et inspirantes, bien que pas toujours très sympathiques.
Déjà à l’époque, quelque chose frémissait. Les jeunes auteures osaient exprimer leur voix, en dépit des convenances.
Parce qu’elles ont le sens du parler bien
Au risque de passer pour personne très âgée, je dois t’avouer mon inclinaison pour
l’emploi de jolis mots.
J’aime que la littérature ou le cinéma soient vecteur d’apprentissage. Expressions, tournures de phrases, calembours pleins d’esprit : dès qu’on les prononce, je fonds.
J’essaye même de m’en resservir en soirées mais le résultat est hélas souvent le même : je passe pour une snobinarde.
Mais qu’importe, je continue.
Du coup, BAM, dès qu’une romance en jupons passe à la télé, je bloque ma soirée et je kiffe.
Parfois munie d’un calepin, je note tout ce que j’apprends en terme de linguistique.
Bon, après j’abandonne ledit calepin, et oublie en très peu de temps ce que je m’étais efforcée d’apprendre.
Apprendre : ok en théorie. En pratique, c’est vachement moins simple.
Parce qu’elles sont érotiques
C’est probablement la raison principale de mon amour pour les œuvres d’un temps passé. Le romantisme y est omniprésent.
Les protagonistes se disent parfois leur amour dans des poèmes, comme dans le film Bright Star de Jane Campion, qui dépeint l’amour du poète John Keats pour Fanny, sa belle et tempétueuse voisine.
Il lui consacre tous ses mots, les distillent au long de morceaux de papier, puis lui délivre.
Elle les reçoit avec bonheur et les lit avec passion.
Quand ce n’est pas sous forme de poèmes, c’est souvent par le biais de lettres que les amants correspondent.
Et va savoir pourquoi, ça me fait craquer. Je m’imagine être la destinataire de ces mots d’amour et je fonds à chaque fois.
Aussi, j’aime quand la romance en fait des caisses, comme dans l’adaptation cinématographique d’Orgueil et Préjugés, lorsqu’Elizabeth refuse la demande en mariage de Darcy sous une pluie battante.
Tout y est : la météo orageuse, la colère mêlée au désir, le presque baiser, l’érotisme qui monte, puis le désespoir.
Aaaaaaaah c’est si bien !
Dans Le cercle littéraire de Guernesey, la belle Juliet s’éprend également d’un des protagonistes principaux. Mais leur désir est contrarié par l’engagement de la jeune femme, promise à une autre.
L’interdit fait monter la température entre les deux héros.
Voilà, en fait on touche à ce qui me fait frétiller plus que tout, dans ces fameuses romances : l’érotisme. Celui qui ne peut pas exploser, qui est contenu, et en devient du coup plus obsédant.
Si toi aussi, ça te rend toute chose, n’hésite pas à foncer en salles le 13 juin, découvrir la merveille cinématographique de Mike Newell avec Lily James, Michiel Huisman, et Matthew Goode, dont madmoiZelle est la fière partenaire.
Je te promets, tu ne seras pas déçue, surtout si tu es déjà une fan du roman d’Annie Barrow, dont le film est adapté.
Celui-ci ne fera que signer davantage ton amour pour cette histoire.
Et toi, tu es fan de romances anglaises ? Pour quelles raisons ?
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Merci pour cet article passionné