Le travail des nuages, de Fanny Salmeron
Un jour maussade, je tombe sur ce livre à la couverture un peu folle qui m’interpelle. Ça faisait un petit moment que je n’avait pas accroché à un roman français, et je me suis dit « pourquoi pas ? ».
Côté littérature française, j’étais déjà tombée amoureuse de la plume de Mathias Malzieu avec son univers oniriques et ses métaphores poétiques à souhait, et j’espérais retrouver cette poésie. C’est les pieds sur terre et la tête dans les nuages que j’ai lu, relu, et re-relu Le travail des nuages. Car une fois ce livre terminé, on a qu’une envie : le recommencer.
L’histoire pourrait se décrire comme ça : de l’année zéro jusqu’à l’année seize, nous suivons la vie d’Eloïse et de son petit frère Milan. Eloïse, qui tombe amoureuse d’Andrea, qui est fiancé à une autre. Mais il y a aussi les éoliennes, les bonbons crocodiles, de l’espoir, des nuages.
Cette auteure est mon « crush littéraire »: son écriture originale est teintée de poésie et les mots se savourent les uns après les autres comme un bonbon délicat, avec un soupçon de folie juste comme il faut.
Le parfum, de Patrick Süskind
J’ai trouvé ce livre chez Emmaüs il y a quelques années et je l’ai pris car le résumé me plaisait bien et je ne connaissais pas l’oeuvre de Süskind (et malgré le titre, l’objet en question, qui avait dû passer un moment sur les étagères d’Emmaüs, sentait vraiment mauvais…).
L’histoire se passe au XVIIIe siècle, et raconte la vie de Jean-Baptiste Grenouille, un personnage écœurant et effrayant qui possède un don extraordinaire : son odorat extrêmement développé lui permet de reconnaître tous les parfums et de les disséquer dans leur moindre note. Son but ultime devient alors de créer le meilleur parfum du monde, celui capable d’enivrer l’humanité entière. C’est alors que dans sa quête des odeurs, entre Paris et Grasse, il découvre un parfum captivant, fascinant et difficile à conserver : celui des femmes…
J’ai adoré le talent de l’auteur à décrire les odeurs et les scènes avec une telle précision. Je l’ai lu d’une traite, captivée par l’histoire des parfums et de cet anti-héros, Grenouille et sa folie monstrueuse. Un petit bijou de livre.
Le trop grand vide d’Alphonse Tabouret, de Sibylline, Capucine et Jérôme d’Aviau
« Au milieu d’une forêt tendre, dans une clairière de rien, un tout petit machin se réveille mais ne se souvient de rien. Au début, était un rond, avec deux traits en guise de bras, et en guise d’yeux : deux points et enfin; un petit pâté en guise de cheveux. Au début était Alphonse Tabouret… »
Derrière ces illustrations enfantines se cache une histoire initiatique : le long chemin de la découverte de soi par les autres, et le passage par différents sentiments tels que la peur, la solitude, le bonheur d’avoir des amis. Ce livre riche en émotions, c’est la vie à laquelle on se cogne depuis notre naissance.
À travers une belle narration graphique, Alphonse se pose beaucoup de questions au milieu d’un univers onirique et on se prend vite d’affection pour ce petit bonhomme innocent.
La ligne noire, de Jean-Christophe Grangé
Depuis que je suis libraire, j’ai découvert beaucoup de genres qui ne m’attiraient pas avant par le biais des clients et de mes collègues, et puis je me suis intéressée aux thrillers. Sur les conseils de mon copain, j’ai commencé La Ligne Noire : une claque !
Marc, ancien paparazzi reconverti dans les faits divers, part sur les traces de Jacques Reverdi, un apnéiste incarcéré en Malaisie pour une série de crimes atroces. Mais cette quête de la vérité aux fins fonds de l’Asie va le plonger dans un piège dont il ne sortira pas indemne…
L’histoire m’a direct accrochée, j’ai beaucoup aimé la noirceur des personnages, le rythme frénétique du récit et la profusion de détails (les romans de Grangé sont très documentés, l’auteur met un point d’honneur à apporter de la précision). Âmes sensibles s’abstenir : certaines scènes racontées sont assez glauques et perturbantes, Grangé ne manque pas d’imagination pour décrire la noirceur de l’âme humaine… Un des meilleurs thrillers que j’ai lu.
Just Kids, de Patti Smith
Je ne connaissais Patti Smith que par son titre Because the night, que j’aime beaucoup, et j’ai découvert un jour dans un magazine un article sur cette femme aux multiples talents, qui m’a donné envie de lire son autobiographie.
New York, 1967 : alors que la révolution gronde, Patricia Lee Smith arrive dans cette ville impressionnante et rencontre Robert Mapplethorpe, qui deviendra son ami, son amant, son inspiration. Tous deux artistes, ils vont s’aimer et conquérir New York, de Brooklyn à Coney Island, et rencontrer ceux qui feront la légende : Andy Warhol, Janis Joplin et plusieurs figures de la beat generation comme Allen Ginsberg.
Elle parle dans ce livre de sa vie de bohème, de ses rêves et de ses peurs, et son histoire avec Robert m’a bouleversée. Son récit m’a touchée, je me suis laissée transporter par la poésie des textes et l’histoire de cette artiste qui m’inspire, avec beaucoup de légèreté et d’innocence.
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
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