L’Éducation Sentimentale, de Gustave Flaubert
Rien n’a JAMAIS été aussi bien écrit, pour moi, que ce roman de Flaubert. C’est d’une beauté fantastique par la forme et sur le fond. Le héros passe à côté de l’Histoire avec un grand H pour sa médiocrité et sa petite vie bourgeoise.
Je peux en lire quelques pages avec délectation plusieurs fois par mois, simplement pour savourer la beauté de la langue et la magie des tournures de phrases. Je sais que Flaubert avait l’habitude de hurler les mots qu’il écrivait et corrigeait ce qui lui semblait incorrect à l’oreille. Tout est tellement parfait dans L’Éducation Sentimentale : le « gueuloir » (c’est le nom de la méthode de Flaubert pour perfectionner sa littérature) a bien fonctionné !
Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell
Mon livre préféré ! Je l’ai lu quand j’avais 11 ans. Depuis, je le relis une fois par an. Le personnage de Scarlett différait tellement des autres héroïnes de roman sur lesquelles j’étais tombée auparavant : elle a un sacré caractère, sait s’imposer et mène sa vie comme elle l’entend. Je crois que ce que je préfère dans ce roman, c’est la fin. Je dois sûrement être la seule, mais j’assume cette conclusion surprenante : « After all, tomorrow is another day! ». Le film est un chef-d’œuvre (mon film préféré) mais le livre est encore meilleur, comme souvent.
Entendre parler de la Guerre de Sécession est aussi intéressant, surtout du côté sudiste. Le décalage avec l’Amérique contemporaine est flagrant, on constate la mort de ce monde qui ne pouvait pas tenir à cause de ses bases inégalitaires et effrayantes pour les noirs et les femmes… La prise d’indépendance de Scarlett va de pair avec la fin de l’esclavage.
Apologie de la Viande, de Régis Clinquart
Je viens de lire ce roman. C’est un très grand livre. Une claque. Il décrit les émotions d’un jeune homme venant de se faire quitter. On lui a arraché le cœur, pris son amour, pris la vie. Il explique le vide de son existence, la souffrance infinie, les errances, la violence. C’est brillant et puissant. Sans romantisme. Sans fioritures. Rien, si ce n’est la médiocrité et la banalité de l’histoire raconté de manière absolue et superbe.
C’est l’œuvre qui m’a le plus retournée ces dernières années. L’écriture est fantastique, le style vraiment taillé et maîtrisé. On ne saura pas pourquoi cette femme l’a quitté, ni même véritablement comment. Et cela n’a pas d’importance. Ce qui compte, c’est jusqu’où on peut tomber quand on arrête de vivre.
Les Vaches de Staline, de Sofi Oksanen
Anna, dont la mère a émigré d’Estonie en Finlande en épousant un Finlandais, est l’héroïne et souffre de troubles alimentaires de grande importance. Le roman navigue entre deux époques et deux histoires, celle de la mère d’Anna qui veut quitter l’Estonie pour avoir un avenir dans les années 70 – donc pendant la Guerre Froide et sous régime soviétique totalitaire – et la vie d’Anna, dévastée par ses névroses alimentaires, ses instincts de destruction et le constant rappel de ses origines étrangères. Pour elle, le contrôle de sa nourriture est le seul moyen de réguler sa vie, de prendre possession d’elle.
J’ai découvert l’Estonie et la Finlande grâce à la lecture de ce roman. On en apprend beaucoup sur l’histoire de ces pays et sur l’horreur de la dictature communiste, sur les conséquences actuelles et sur la vision des femmes estoniennes pour les Finlandais. Ce livre est très beau, très dur, bouleversant.
Les déportés du Cambrien de Robert Silverberg
Un livre d’anticipation magistral. Dans les années 2000, sous une dictature, les criminels ne sont plus seulement emprisonnés. La technologie a réussi à mettre au jour une machine pour envoyer les prisonniers dans l’ère du Cambrien, sans espoir de retour. Avant toute civilisation humaine, un milliard d’années avant notre ère, lorsque la Terre n’était qu’un immense désert aride, terrible et froid, sans vie à part les organismes marins. Les autorités disent que le portail ne fonctionne que dans un sens. Mais un homme étrange arrive dans cette colonie pénitentiaire. Il n’est pas un prisonnier politique comme les autres… Qui peut-il bien être ?
Ce roman a été écrit par Robert Silverberg, un maître de la science-fiction. Il date de 1968 et pourtant il est désespérément moderne sur plein de thèmes : le crime, l’Humanité, la privation de liberté, la réinsertion des prisonniers…
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Les Commentaires
A chaque fois que je me sens mal j'ai tellement envie de me dire "retournons à Tara". Cette terre rouge, les champs sur lesquels on s'abime mais qui nous font vivre. Ce livre est tellement beau. Merci d'en faire mention autrement que comme une banale histoire d'amour.