La conjuration des imbéciles, de John Kennedy Toole
Je crois que beaucoup de monde connaît l’histoire de l’auteur et je ne m’appesantirai donc pas dessus. J’ai acquis cet ouvrage un peu « par hasard », alors qu’une connaissance vidait sa bibliothèque et me proposait de prendre les bouquins qui m’intéressaient : celui-ci fit partie de mon choix. Par la suite, mon rapport à ce livre a été très particulier : je m’y suis prise à trois fois pour le terminer ! Chaque fois, divers évènements, diverses périodes un peu chargées ont fait que j’ai interrompu ma lecture, normalement pour « un moment » qui en réalité s’éternisait. En le reprenant, je décidais donc de recommencer.
Finalement, ce n’est qu’une quatrième fois que je le terminai, surprise par la fin comme par l’effet qu’il m’avait fait tout au long de ma lecture. Outre l’histoire et les personnages improbables, c’est l’écriture de John Kennedy Toole qui m’a fascinée, autant lors de la quatrième lecture que la première fois que je l’ai commencé. Cette façon de retranscrire les paroles de chacun fidèlement à ce qu’il est, au milieu dans lequel il évolue, à sa personnalité… Chaque discours pris isolément permettrait de retrouver son auteur sans que celui-ci ne soit mentionné, simplement grâce aux mots qu’il utilise ou déforme parfois, aux intonations que l’on perçoit dans chaque phrase qu’il prononce ! C’est tout cela qui me fascine dans ce roman, une écriture que j’admire sincèrement.
Les affinités électives, de Goethe
La première fois que j’ai approché ce roman, ce fut devant un épisode de Daria dont le titre, Les affinités sélectives, était un jeu de mots sur celui-ci : j’ai rapidement trouvé de quelle oeuvre il s’agissait mais ce n’est que bien plus tard que j’ai acheté le livre en question. Dès les premières lignes, les premières pages ne faisant que conforter ce sentiment, j’ai été touchée par la beauté de chaque phrase et je me rappelle m’être dit que j’aimerais voir ma propre écriture comporter ne serait-ce qu’une once de cette grâce.
Cette histoire, bien que fondée sur l’irruption d’autres personnes dans la vie des personnages principaux, demeure avant tout celle d’Edouard et de Charlotte, de l’amour complexe qui unit : amour passionné, amour fidèle plus qu’amoureux, mais aussi de l’amour comme obstacle : on observe et traverse divers états qui bouleversent le couple mais nous sont racontés avec une grande subtilité.
Carrie, de Stephen King
Un classique que je n’ai lu que tardivement, longtemps après en avoir entendu parler, et qui m’a bouleversée. Parmi mes cinq livres préférés, il est le seul que j’ai lu d’une traite ; je me rappelle l’avoir acheté une après-midi et en avoir commencé la lecture le soir. Fatiguée, je me suis couchée, mais il fallait que je le finisse et je me suis levée pour rallumer la lumière ! Je l’ai lu très rapidement et il y a eu juste après la fin un moment de flottement. L’écriture de Stephen King m’a en quelque sorte hypnotisée, sans doute parce qu’elle est très visuelle, comme si un film naissait déjà dans le roman ; mais l’histoire de Carrie a aussi réveillé certains traumatismes et je m’y suis sentie comme dans un passé que nous aurions eu en commun. Parfois, j’ai envie de le lire de nouveau mais sans trop savoir pourquoi, je n’arrive pas à recommencer.
Ce monde est mon partage et celui du démon, de Dylan Thomas
J’avais entendu le nom de cet auteur dans Esprits Rebelles (eh oui !) mais c’est des années plus tard que, à la recherche d’un peu de poésie, j’ai acheté ce recueil de Dylan Thomas. Sombre, à la fois sublime et glauque, l’univers de ce poète est aussi fascinant que son écriture inhabituelle, soutenant ce malaise éprouvé dans le corps et l’esprit de celui qui vit et parle. Parfois, il me faut reprendre certains passages car Dylan Thomas, obsédé par les sensations, les sons, laisse parfois sortir des vers bruts qui ne me suffisent pas à saisir tout le sens du poème.
La création du monde et le temps, de Saint-Augustin
L’été dernier, j’ai passé quelques débuts d’après-midi avec Saint-Augustin. Je lis souvent de la philosophie et ce petit livre m’avait intriguée. Ne vous fiez pas à son épaisseur : il est certes bien loin d’égaler celle des nombreux pavés que l’on peut trouver sur les étagères « philosophie » des librairies, mais il saura vous accaparer pendant un certain temps ! Je ne partage pas la religion de Saint-Augustin mais j’ai trouvé sa réflexion sur l’existence de Dieu, la création du monde et la question du temps entourée de mystère, passionnante, incroyablement enrichissante. En ce qui concerne la forme, l’intérêt que j’ai eu pour ce texte n’a été que renforcé par l’écriture sérieuse, profonde et passionnée de celui qui, malgré sa foi très forte, se questionne longuement sur Dieu et sa nature.
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