L’histoire d’Helen Keller, de Lorena A. Hickok
C’est le premier roman que j’ai lu. Cela m’a pris des semaines, j’avais à peine 10 ans et lisais aussi vite qu’un escargot, mais il m’a profondément marquée. Basé sur une histoire vraie, ce récit est un peu « allégé » puisqu’à la base, il est pour les enfants (Helen Keller a écrit sa propre biographie, mais je ne l’ai pas lue).
On y suit la vie d’Helen Keller, petite fille née en Alabama à la fin du XIXe siècle ; tout allait relativement bien jusqu’à ce qu’elle souffre d’une congestion cérébrale à l’âge de 19 mois. Elle n’en meurt pas, mais devient aveugle, sourde et muette… Bon départ dans la vie, n’est-ce pas ?
Vous imaginez bien qu’après, cela ne va pas être la joie : elle se retrouve complètement isolée et ses parents ne savent plus quoi faire. En dernier recours, ils vont faire appel à une éducatrice, Anne Sullivan. Cette dernière, à force de patience, va réussir à sortir Helen de sa bulle. Elle va établir un langage commun avec elle, lui apprendre le braille et même réussir à la faire parler.
Cela porte ses fruits, Helen ira même à l’université ! Au vu de l’époque et du handicap, c’est un véritable exploit.
C’est un récit qui est assez dur, mais qui est aussi une superbe leçon de courage. Personnellement, cela m’a bien fait relativiser mes problèmes quand j’étais môme. Il m’a appris la patience et surtout la persévérance.
Entretien avec un vampire, d’Anne Rice
Ce livre est vraiment cher à mon cœur, car il marque mon entrée dans la littérature fantastique et surtout le début de mon amour pour les vampires.
Louis est un vampire, changé contre son gré par Lestat voilà plusieurs siècles. De nos jours, il confie son histoire à un journaliste à San Francisco. Au fil des pages, il va nous raconter sa vie et sa non-vie, comment de riche planteur de la Nouvelle-Orléans, il devint vampire, transformé par un être qu’il déteste, sa paternité de la petite Claudia et comment il traversa les siècles et vit son monde changer.
Ce livre est une sorte de poésie, les mots transpirent d’une langueur qui rappelle la chaleur de la Nouvelle-Orléans, c’est cela le style d’Anne Rice, une douce mélodie qui vous porte tout en vous narrant une histoire terrible à la manière d’un conte macabre.
Pas besoin d’être une amoureuse des vampires pour apprécier cet auteur, car ses créatures ne sont qu’une métaphore de ce que nous sommes, les vampires de Mme Rice permettent de prendre du recul sur notre société et sur nous-mêmes ; elle nous donne une nouvelle perspective.
J’ai eu l’immense chance de la rencontrer et je n’ai qu’une chose à dire la concernant : quelle aura ! Cette femme est rayonnante et incroyablement gentille.
Le bal des louves, de Mireille Calmel (en deux tomes)
Je vais vous raconter un peu ma vie, mais vous allez vite comprendre pourquoi : à la base j’ai une formation d’archéologue spécialisée en Moyen-Âge français.
Du coup, je suis assez pointilleuse concernant les livres dont les histoires se déroulent durant cette période, car je ne peux m’empêcher de grincer des dents et de relever les erreurs : déformation professionnelle !
Jusqu’à présent, un seul auteur trouve grâce à mes yeux, et c’est Mireille Calmel. La dame fait de vraies recherches avant de se lancer dans l’écriture et cela se sent, c’est un vrai bonheur pour moi, car j’ai l’impression de vraiment me retrouver plongée dans cette période, que cela soit grâce aux évènements, à l’architecture, aux vêtements…
Mais les livres de Mireille Calmel ne sont pas des livres d’Histoire, non ! Ce sont des contes mêlant à merveille notre passé avec une pointe de fantastique, et elle n’a pas son pareil pour raconter des récits mettant en scène des femmes.
Ici, l’héroïne se nomme Isabeau, jeune paysanne qui va bientôt se marier avec l’homme qu’elle aime, mais tout ne se passe pas comme prévu : leur seigneur, François de Chazeron, va exercer son droit de cuissage. Il va lui faire vivre une nuit terrible et la laissera pour morte au pied des remparts.
Ce qu’il ne sait pas, ce que personne ne sait, c’est qu’Isabeau est une femme-loup. La meute va la recueillir, lui offrir un refuge pour qu’elle panse ses blessures, mais Isabeau ne rêve que d’une chose : se venger. Elle va prendre son temps, tisser sa toile, mais son ennemi est puissant et il ne sera pas facile de le faire tomber.
Lire cette histoire, c’est s’embarquer dans un voyage dans le passé, il sera dur, haletant, terrible mais grandiose ! J’en suis ressortie vidée, mais heureuse, car c’est un récit fantastique qui ne vous lâchera pas une seule seconde. Pour vous dire, j’ai dévoré les deux tomes en deux jours.
La saga Stéphanie Plum de Janet Evanovich
Oui, là je triche, car je ne vous parle pas d’un seul livre, mais d’une saga (en 9 tomes pour l’instant, j’attends la sortie du dixième avec impatience).
Stéphanie Plum est une jeune femme gaffeuse et vendeuse de lingerie. Du jour au lendemain, elle perd son boulot et doit vite trouver une solution pour payer son loyer. Elle se souvient alors qu’elle a un cousin qui tient une agence de chasseurs de primes. Après un méchant chantage, elle réussit à se faire embaucher…
Comment vous dire ? Imaginez que demain Eve Angeli décide de devenir neurochirurgienne, vous voyez le massacre ? Ok, pas mieux ici.
Cette série est délirante, elle mêle des situations complètement ubuesques, des personnages plus loufoques les uns que les autres, de l’humour qui déborde des pages (si, je vous jure !) et malgré tout, une intrigue policière également haute en couleurs et qui tient la route. Vous non plus, vous ne pourrez pas résistez à Stéphanie, à Lula sa coéquipière, ancienne prostituée obèse qui ne jure que par le fluo, à mamie Mazur dont l’âge est plus qu’avancé, ce qui ne l’empêche pas de se comporter comme une ado, à Ranger, sorte de Vin Diesel avec des cheveux, à Morelli, le flic qui fait exploser tes ovaires…
Je vais vous avouer un secret : je me sers de cette série comme d’un antidépresseur. Un gros coup de cafard ? Une réunion stressante à l’horizon ? Je dégaine un des tomes et je me bidonne. Ajoutez à cela un petit carré de chocolat noir et vous êtes parées pour survivre à l’hiver en toute sérénité !
La servante écarlate, de Margaret Atwood
Mesdames (et messieurs, pas de discrimination), si vous ne deviez garder qu’un livre de ma liste, j’aimerais que ce soit celui-ci.
Defred est une servante écarlate. Avant, elle était une femme libre. Elle avait un travail, un mari, une fille. Elle pouvait sortir, dépenser l’argent qu’elle avait gagné, discuter avec ses amis… Mais un bouleversement a eu lieu et les hommes ont pris le pouvoir.
Aujourd’hui, elle n’a plus de nom, n’a plus le droit de s’exprimer, elle doit se voiler, elle a tout perdu, car aujourd’hui, elle n’est plus qu’un utérus. Le gouvernement n’attend qu’une seule chose d’elle : qu’elle procrée. Elle n’a pas le droit de choisir le père puisqu’elle n’est qu’une femme.
Enfermée dans un silence oppressant, Defred essaye de ne pas devenir folle et de se souvenir de sa vie d’avant.
Ce roman d’anticipation devrait être lu par toutes les femmes, c’est une véritable gifle, une prise de conscience incroyable qui, encore aujourd’hui, continue à me faire cogiter et à me questionner quant à ma condition de femmes et plus généralement à la condition de la femme dans le monde.
Il m’a donné envie de hurler tant la solitude de Defred est terrible et angoissante.
D’une manière générale, ce récit est bouleversant, car comment ne pas faire le rapprochement avec la situation actuelle des femmes dans certains pays ?
À l’heure où ont été évoqués ici la culture du viol et le slut-shaming, je pense qu’il est vraiment important de lire ce livre pour continuer dans cette thématique. Le but n’est pas de vous convaincre d’arracher vous soutifs pour les faire cramer mais de vous faire prendre conscience qu’en tant que femme, il reste tellement de choses à faire, tellement de combats à mener. Ce livre m’a fait peur, car je me suis dit que si je n’étais pas vigilante, le sort de Defred ne serait plus un fantasme littéraire, mais pourrait devenir la réalité, ma réalité.
Je vous avoue qu’il est assez difficile de vous écrire ce dernier avis, car je suis encore à vif et il n’est pas aisé de prendre du recul et de réfléchir posément.
Je souhaiterais juste que vous reteniez que je vous encourage vivement à lire ce livre, il vous touchera d’une manière ou d’une autre, je vous le promets !
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