L’île au trésor, de Robert L. Stevenson
J’ai beau essayer de me rappeler du premier vrai livre que j’ai lu, et me dire qu’il y a très peu de chance qu’à 6 ans ça ait vraiment été L’île au Trésor, c’est toujours celui qui me vient en tête. C’est un roman d’initiation dans les règles de l’art : le jeune Jim Hawkins s’embarque comme mousse sur l’Hispaniola et part à la recherche d’un trésor enfoui quelque part dans les Caraïbes, sur un bateau pourvu d’un équipage qui n’est peut-être pas des plus honnêtes… Je me souviens l’avoir lu et relu sans me lasser, à envier Jim partant pour une aventure qui faisait battre mon cœur de « garçon manqué », et aussi à être amoureuse du capitaine Trelawney. Mais surtout, je me rappelle de l’incompréhension totale de mes petits camarades, qui ne voyaient pas l’intérêt que pouvait avoir ce vieux bouquin jauni sans images.
L’Assassin Royal, de Robin Hobb
Illustration par John Howe
Je me vexe toujours quand on qualifie L’Assassin Royal de fantasy « pour filles » sous prétexte que c’est très psychologique, axé sur les relations entre les personnages plus que sur l’action, et que le rapport à la magie est très subtil. Pour moi c’est juste la preuve que la fantasy peut être un genre aussi intelligent que les autres, et qu’on peut éviter les clichés négatifs qui y sont attachés sans pour autant la renier (j’aime les dragons, voilà). J’ai passé un été mémorable à ne quasiment pas relever le nez de mes bouquins et à faire des crises de manque quand je n’avais pas le tome suivant, à insulter FitzChivalry, faire des déclarations d’amour à Burrich et au fou, bref, à me griller à vie niveau crédibilité sociale. Résumer une saga aussi longue est forcément casse-gueule, mais on peut aller vite : FitzChivalry est le bâtard d’un prince. Plutôt que de le garder dans la nature, ou il pourrait être une arme dangereuse, son oncle décide d’en faire un assassin au service de la famille. Pour le reste… lisez donc L’Assassin Royal !
À la croisée des mondes, de Philip Pullman
Dans la série des livres classés « jeunesse » uniquement parce que l’héroïne est une enfant, À la croisée des mondes tient une place de choix. Le premier volume, Les royaumes du Nord, malgré des thèmes assez violents comme la mort, la torture au service de la science et l’abandon de son propre enfant, peut à la limite être qualifié de littérature jeunesse, les deux autres tomes abordent des questionnements métaphysiques et adultes très poussés. Pour moi, c’est une série de romans extrêmement riches, aboutis, qui m’ont fait beaucoup réfléchir quand je les ai lus (j’avais douze ou treize ans), et qui m’ont transportée (des ours polaires badass en armure, des sorcières, une structure complexe, sans facilités ni bons sentiments et l’exploration de nouveaux mondes, que demande le peuple ?).
– À la croisée des mondes a également été mis à l’honneur dans « Le livre de la semaine » !
Metro 2033, de Dimitri Glukhovsky
Il y a une place spéciale dans mon cœur pour les fictions post-apocalyptiques. J’adore ça, vraiment. Metro 2033 est un modèle du genre, brillant à bien des niveaux. Déjà, le fait que ce soit écrit par un Russe et se passe à Moscou change du point de vue centré sur l’Occident (et en particulier les U.S.A.) qu’on retrouve souvent dans le genre. Ensuite, j’ai passé des nuits blanches à angoisser dessus, tant l’ambiance noire et poisseuse du métro de Moscou, où se sont réfugiés les survivants d’une apocalypse nucléaire qui a eu lieu 20 ans auparavant, est bien rendue. Enfin, la vision de l’auteur est particulièrement intelligente, sur ce groupe de survivants coupés du monde qui se recrée un univers où tous les repères ont changé, jusqu’à la notion de distance, qui se réinventent une mythologie (on ne sait jamais vraiment si les horreurs dont parlent les personnages existent ou ne sont que des superstitions, on est presque toujours dans le flou)… Et les descriptions du monde extérieur m’ont fait frémir de plaisir, tant on se représente bien les rues désertes de Moscou sous un soleil mortel, l’étoile du Kremlin brillant au loin et des meutes de chiens mutants rôdant dans l’ombre…
Metro 2033 a été adapté en un jeu vidéo, très bien réalisé, mais bien moins subtil que le roman.
Orgueil et Préjugés, de Jane Austen
J’ai un tel amour pour la littérature anglaise du XIXème que faire un choix entre Orgueil et Préjugés, Les Hauts de Hurlevent et Nord et Sud a été un vrai crève-cœur. Mais je me suis décidée pour le premier, grâce au statut culte de ce roman, pour Elizabeth Bennet qui est mon héroïne préférée, pour la façon assez saignante qu’a Jane Austen de dépeindre certains de ses personnages, et pour le fait que dans la vraie vie, un Darcy c’est une plaie. Pourtant, je l’ai lu assez tard, il y a à peine un an ou deux, et je me demande encore pourquoi j’ai attendu tout ce temps.
– Viens tester tes connaissances grâce au quizz Orgueil et Préjugés concocté par les madmoiZelles !
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Les Commentaires
Je suis entièrement d'accord avec toi ! La littérature anglaise me fascine tellement !
Wuthering heights de Brönte est excellent ! Et que dire d'Oscar Wilde !!