L’infortunée, de Wesley Stace
Dans le Londres du début du XIXème siècle, un bébé accouché par une faiseuse d’ange, prédestiné au rebut, est recueilli par un jeune Lord dépressif et sans héritier. Il choisit alors d’élever l’enfant comme une petite fille alors qu’il est de sexe masculin.
Sous couvert d’une histoire romanesque fascinante, ce livre permet de s’offrir une vraie réflexion sur le transgendérisme, la recherche de son identité sexuelle, de son identité tout court, au-delà de celle qui nous est imposée par nos proches et la société.
Moi qui n’ai pas connu les hommes, de Jacqueline Harpman
40 femmes sont enfermées dans un sous-sol, surveillées par quelques gardes qui ne leur parlent jamais. Pourquoi ? Comment ? Personne ne se souvient, et personne ne peut répondre à la plus jeune d’entre elles qui était encore bébé quand c’est arrivé. Etrangère à tout ces souvenirs qu’évoquent les 39 autres — les maris, les sorties, la vie d’avant… — elle cherche à se construire sans références.
De toute la fabuleuse bibliographie de l’auteur belge, ce livre est celui où l’on sent le plus sa patte de psychanalyste. Frustrant, oppressant, mais ô combien riche en réflexions sur ce qui nous construit, ce qui nous définit, ce qui fait de nous des êtres humains.
La vie immédiate, de Paul Eluard
Je ne lis pas de poésie. Jamais. Sauf Eluard. Eluard et son ciel en dé à coudre, connu surtout pour son J’écris ton nom
est le premier homme à m’avoir rendue sensible au verbe. Parce que finalement, pour moi, la poésie est bien loin des vers, des pieds, des alexandrins, mais réside toute entière dans la beauté des images inédites qu’elle peut véhiculer.
Une si longue lettre, de Mariama Bâ
Veuve depuis peu, et recluse dans son veuvage, Ramatoulaye écrit une longue lettre à son amie d’enfance, retraçant des évènements majeurs ou anodins de sa vie de femme sénégalaise, de son mariage, de ses enfants.
Semi-autobiographique, le livre de Mariama Bâ pose avec simplicité la situation des femmes au Sénégal, parle avec justesse de la polygamie, de ces nations tiraillées entre traditions très ancrées et désir de modernité.
Mémoire de mes putains tristes, de Gabriel Garcia Marquez
Le narrateur, un vieux journaliste, s’offre pour ses 90 ans une jeune vierge fournie par une amie de longue date, tenancière de maison close. Pourtant habitué de ces établissements et des prostituées, cette nuit bouleverse sa (longue) vie.
Marquez, qui a écrit tant de classiques, offre ici par le biais d’une relation taboue de multiples façons (vieillesse/puberté, client/prostituée, prix de la virginité…) un regard différent sur la vieillesse qui est bien plus, ici, une renaissance qu’un naufrage.
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Les Commentaires
MAIS TROOOOOOOOOP. Chaque fois, je me dis "Rho, lui, lui, je le veux !" et j'ai déjà une liste ultra longue alors après, bha... Plus de sous. T.T