Article publié initialement le 13 janvier 2016
Noël est déjà loin, et c’est un peu triste. Mais hauts les cœurs : la bonne nouvelle, c’est que je continue à vous proposer des sélections de livres jeunesse ! Cette semaine, je vous propose trois albums pour enfants qui ont pour point commun d’avoir un texte dense et un univers bien particulier, à mettre entre les mains de ceux et celles qui ont le toupet d’affirmer que « les livres avec des images c’est pour les bébés ».
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Au bonheur des lapins, écrit par Marie Nimier et illustré par Béatrice Rodriguez
Heureuse surprise pour notre lapin qui découvre non loin de son terrier un luxuriant et appétissant potager dans le jardin d’un peintre ! Si son ravissement est tel qu’il souhaite à tout prix devenir l’ami de l’artiste, ce dernier, n’ayant plus de persil pour son taboulé, ne voit pas la situation du même œil et compte bien déloger l’intrus…
Voici un album qui se lit à l’endroit comme à l’envers, avec d’un côté le point de vue du lapin et de l’autre celui du peintre — l’occasion de découvrir que des mêmes événements peuvent ne pas du tout être perçus de la même manière ! Il s’agit d’un quiproquo savoureux grâce à deux personnages excessifs, l’un dans sa naïveté douceureuse, l’autre dans son obsession destructrice… qui se clôt sur une jolie déclaration d’amitié.
Une Île, de Fanny Michaëlis
Un pêcheur et sa femme, enceinte, vivent sur une baie isolée du reste du monde, résistant à la mer qui leur a promis de ne pas les engloutir tant que leurs pieds continueront de fouler le sol de la presqu’île. Alors que le pêcheur espérait un robuste héritier, sa femme s’éteint en mettant au monde une toute petite fille, enveloppée dans une curieuse fourrure. Devant la naissance de cette enfant chétive et dans un élan de mépris, la mer souhaite reprendre ses droits et amorce l’engloutissement des terres du pêcheur…
Il s’agit d’un conte dense, déroutant, fantasmagorique, dans lequel l’homme lutte contre le déchaînement des éléments pour espérer trouver un refuge idéal, et dans lequel la fragilité apparente d’un tout petit personnage dissimule une force soupçonnée et surtout salvatrice.
La Prisonnière du brouillard, écrit par Guillaume Guéraud et illustré par David Sala
Le jeune narrateur égare son cerf-volant du côté du lac Clameur, ce lac étrange et inquiétant où se répand un brouillard opaque quel que soit le temps. Au cœur de la brume, il distingue la silhouette spectrale d’une jeune fille aux cheveux blancs, qui lui intime de plonger à la recherche d’un coquillage dans lequel son souffle est retenu prisonnier. Le garçon parvient à s’en emparer et à libérer le souffle qui dissipe alors l’épais brouillard, tandis que sur la rive, la fille l’attend, un cerf-volant à la main.
C’est un univers atemporel et étrange, teinté de fantastique, dans lequel on parle d’amour avec une mélancolie un brin glaçante, le tout soutenu par les illustrations toujours aussi singulières et renversantes de David Sala. Une ambiance unique et un univers graphique qu’il est vivement conseillé de découvrir !
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Les Commentaires
@Harley Queeen j'adoooooore Claude Ponti! Je le trouve toujours aussi génial! Je pense qu'il plait autant aux enfants qu'aux adultes ^_^