Que tu sois plutôt branché•e BD, littérature jeunesse, fantastique, grands classiques… Voici plein de conseils pour ressortir les bouquins et passer un bon moment en mode thé, plaid et belles histoires.
Article initialement publié le 24 avril 2015
Une certaine Marine Le Pen a déclaré qu’elle ne parle pas anglais car… elle est française. Ça n’est pas parce que madame est candidate à la présidence de la sixième puissance mondiale qu’il faut forcément voir là un exemple à suivre : c’est plutôt chouette, de savoir bien parler une deuxième langue !
Ça a même plein d’avantages : pour voyager, pour aider les touristes désespéré∙e∙s autour de toi, ou tout simplement pour ne plus perdre des heures à chercher les sous-titres français de tes séries préférées… Surtout que vous risquez parfois d’avoir de mauvaises surprises.
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Le bilinguisme est une prouesse cognitive dont on peut être fier∙e ! Voici une sélection de livres dans lesquels se plonger pendant les vacances, histoire de se mettre à lire en anglais sans se sentir trop bête.
Allez, viens faire de la gym du cerveau avec moi, on sera bien…
On va commencer simple.
Lire en anglais quand on est débutant∙e∙s
Le meilleur moyen pour commencer à lire en anglais est de lire un ouvrage que tu as déjà lu – et aimé – en français.
Tu ne seras pas complètement perdu∙e dans l’histoire, donc tu n’auras pas la fâcheuse envie de balancer ton livre par la fenêtre à chaque paragraphe.
Je te suggère par exemple à la série des Hunger Games : Suzanne Collins a une écriture très terre-à-terre et assez simple ! Tu peux ainsi lire la version originale avec la traduction française sous la main, en cas de doute.
C’est le cas de nombreuses autres dystopies « pour ados » dont tu as peut-être même vu les adaptations au cinéma.
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Pour te mettre dans le bain, tu peux également commencer par… lire des livres pour enfants. Ça fait un peu bizarre au début, comme quand l’ophtalmo m’a dit que je devrais choisir mes lunettes dans le rayon enfant car ma tête de personne de 22 ans est trop petite pour les lunettes « adultes ».
Eh bien, chausse tes lunettes de gamin∙e et dirige-toi vers la série des Diary of a Wimpy Kid, ou encore les Judy Moody !
Une fois que tu auras lu un ou deux livres en entier, même des livres pour enfant, tu seras super fier∙e de toi, et tu te sentira prêt∙e à passer à la vitesse supérieure !
Lire en anglais quand on a un « niveau intermédiaire »
Pour les niveaux intermédiaires, la littérature « Young Adults » et incontournable. Après les histoires pour enfants à propos d’enfants, on passe donc aux histoires pour adolescent∙e∙s à propos d’adolescent∙e∙s !
Les noms de Maureen Johnson (Thirteen Little Blue Enveloppes, Suite Scarlett…) et Rainbow Rowell (Eleanor and Park, Fangirl…) me viennent à l’esprit : leurs histoires sont sans prise de tête, mais la qualité est supérieure à celle d’un simple roman de gare.
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Impossible ensuite de ne pas mentionner le triumvirat des comédiennes-écrivaines venues des États-Unis, j’ai nommé Amy Poehler, Mindy Kaling et Tina Fey.
Leurs trois livres (respectivement : Yes Please, Is Everyone Hanging Out WIthout Me (And Other Concerns), et Bossy Pants) sont à leur image : drôles, chaleureux et enjoués ! Le langage n’est pas trop compliqué, car les blagues passent avant tout.
Ces livres prennent la forme de collections d’essais sur des thèmes divers et variés. Vous apprendrez plein de choses sur la jeunesse d’Amy Poehler, la lune de miel catastrophique de Tina Fey et les débuts de Mindy Kaling en tant que scénariste pour The Office.
Si vous êtes fans de leurs séries, vous aurez la chance de pouvoir entendre leurs voix vous lire le texte à l’oreille (dans votre imagination, bien évidemment : je n’ai pas le pouvoir de les invoquer pour de vrai, déso)…
Livres en anglais pour ceux et celles qui se passent déjà des sous-titres
Je suis émue en écrivant ces lignes. En effet, je suis sur le point de vous livrer les noms des auteurs pour qui je me damnerais. Mes chouchous, mes précieux, si vous me permettez de m’exprimer ainsi.
Jaclyn Moriarty. J. D. Salinger.
ET BIM.
Je suis tout à fait consciente que tous les goûts sont dans la biosphère, mais je n’ai à ce jour pas encore rencontré un seul humain déçu par ces auteurs !
Jaclyn Moriarty est une romancière australienne au style un peu fou. Pratiquement tous ses romans prennent place dans la banlieue de Sydney, et ont une charmante tendance à s’entrecroiser : on retrouve tel personnage de son premier bouquin quelques années plus tard dans un autre roman, deux personnages issus de livres différents deviennent amis dans le troisième, et ainsi de suite.
Ce qui frappe chez Moriarty, c’est qu’elle adore les romans épistolaires : la majorité de ses livres sont en fait composés de lettres/petits-mots/e-mails/dissertations. Ça peut paraitre rébarbatif, et pourtant c’est un style très prenant auquel on s’attache vite !
Difficile de mettre mon doigt sur un p’tit préféré dans la collection des Moriarty, mais si je devais t’en conseiller un seul pour lire en anglais, ce serait The Spell Book of Listen Taylor. Une histoire de famille, de secrets, d’adolescence, avec pleins de personnages. Drôle et envoûtant.
Pour un avant-goût, lisez le blog de l’auteur, qu’elle n’alimente que très rarement (à mon immense regret) mais qui reflète assez bien son style !
J. D. Salinger, maintenant. Comme beaucoup de fans de cet auteur, j’ai lu Et devant moi, le monde, l’autobiographie de Joyce Maynard, qui fut la compagne de Salinger pendant quelques années – on apprend dans ce livre qu’il était un peu craignos, du genre bizarre et control freak, même avec sa moitié.
Mais J. D. est AUSSI un écrivain génialissime !
Je crois que je ne serais pas la même si je n’avais pas lu, relu, et re-relu The Catcher in the Rye dans mes jeunes années : c’est LE roman sur l’adolescence par excellence, selon moi.
Pourtant, son bouquin Franny and Zooey est bien moins connu mais il restera toujours mon préféré.
Ça parle de frères et sœurs, de crise existentielle et un peu de religion.
Salinger sait décrire la tension entre deux personnages jusque dans les moindres détails. Il sait faire comprendre le silence et l’immobilité comme pas deux – on visualise jusqu’au moindre grain de poussière en suspension dans un rayon de soleil.
Laissez-moi vous dire que je bouffe du Salinger pour le petit-dej. Et que vous devriez faire de même.
Un Salinger me procure la même satisfaction qu’une jolie scène dans un film de Wes Anderson.
Lire en anglais quand on est (quasi) bilingue
Tu es parfaitement bilingue et tu as lu tout cet article en riant dans ta barbe ? Alors je te conseille Zadie Smith !
Zadie Smith est un petit bijou de la littérature anglaise. Je suis convaincue qu’elle est secrètement une déesse descendue des monts de l’Olympe afin de livrer à la Terre le secret de la béatitude.
Cette dame manie les mots avec la dextérité d’un peintre impressionniste un jour de lever de soleil particulièrement émouvant. On Beauty, White Teeth ou encore NW sont des livres qui te donneront l’impression d’être un pauvre nourrisson qui ne sais pas aligner trois mots, tant Zadie Smith est douée et talentueuse et… ça se voit que je l’aime ?
Ses romans parlent de multiculturalisme, d’identités et de familles compliquées. Smith est également prof à l’université de New York, et ses interviews sont absolument passionnantes.
Si tu veux un (tout petit) avant-goût, tu peux te délecter de ce qu’elle a écrit sur l’importance des journaux intimes pour Rookie !
Où trouver des livres en anglais ?
Je te vois venir. Tu te dis, c’est bien joli tout ça Clémentine, mais je ne suis pas Crésus, alors je les trouve où, tous ces livres ?
Voici mes conseils : consulte d’abord ta bibliothèque municipale pour savoir si elle possède des livres en anglais. Si oui, tu peux peut-être leur suggérer des commandes !
Deuxièmement, les marchands de livres d’occasion ont très souvent une section anglophone.
Pense aussi à consulter les nombreux sites de troc de livres (une simple recherche Google devrait t’aider) ou encore le site Internet de ta ville : ces derniers répertorient souvent les associations qui recueillent des vieux livres.
Si tu es une adepte des e-books, tu sais quoi faire ! Et enfin, sache que les anglo-saxons sont au taquet niveau livres audio – peut-être trouveras tu ton bonheur sur des sites tels qu’Audible.
Personnellement, j’ai beau tenir à mon argent, je ne résisterai jamais à la tentation de passer des heures dans les rayonnages de Shakespeare & Co ou de W. H. Smith, des incontournables si tu es à Paris !
Soyez maudites, maisons d’éditions anglo-saxonnes, vous et vos livres aux couvertures beaucoup trop belles…
Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast de recommandations culturelles de Madmoizelle.
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