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Moi, moi et moi

Live test ! Les fans sont-ils des détraqués ?

Aujourd’hui, Justine se penche sur cette étrange tendance qui nous pousse à connaître la pointure de Ryan Gosling ou la date de naissance de Sophie Davant (chacun ses égéries) : quand est-ce qu’être fan devient inquiétant ? Un test et des résultats décryptés !

Pourquoi est-on si friand des moindres ragots à propos des stars, starlettes et autres peoples ? In my opinion (que les fans de The Good Wife lèvent le doigt), on consomme les ragots, histoires et potins à propos de ces influents un peu comme on s’enfilerait une barre chocolatée bien riche : rapidement, sans trop savourer, sans trop s’en souvenir non plus. Et vous savez quoi ? Parfois, quand il n’y a vraiment rien à se mettre sous la dent, je tape « Secret Story » dans Google Actu (c’est l’assurance de tomber sur de l’info primordiale, de type) – j’ai un peu honte, mais hey, je suis une ado Loft Story. Trêve de tergiversations : mais pourquoi s’adonne-t-on à ces viles habitudes ?

Sauras-tu deviner qui se cache derrière cette masse capillaire ?

Mes préférées, avant de plonger dans le sujet, faisons ensemble un bon p’tit LIVE TEST en répondant à quelques items de la « Celebrity Attitude Scale«  (« échelle d’attitude envers les célébrités »). La consigne est simple : visualisez votre célébrité préférée, et pour chacune des affirmations suivantes, indiquez si vous êtes plutôt en accord ou en désaccord.

a) J’aime regarder, lire et écouter ma célébrité favorite parce que je passerai un bon moment.

b) J’adore parler avec d’autres personnes qui admirent ma célébrité favorite.

c) Quand quelque chose de positif arrive à ma célébrité préférée, c’est comme si cela m’arrivait.

d) Je garde des images et/ou souvenirs de ma célébrité préférée toujours exactement à la même place.

Warning : ceci n’est qu’un court extrait de l’échelle et la « vraie » passation est bien différente… Autrement dit, que personne ne prenne les résultats au pied de la lettre : vos réponses indiquent tout au plus une tendance.

Alors ? Je suis normal(e) ?

Résultats ? Disons que si vous avez répondu par l’affirmative aux items a) et b), vous tirez vers le niveau « évasion inoffensive de divertissement/sociabilité » : vous appréciez la célébrité parce que vous la pensez capable de vous divertir ou de vous permettre de tisser des liens sociaux.

Si vous avez exprimé votre accord à l’item d), vous commencez à vous engager vers le niveau « personnel-intense ». Autrement dit, vos sentiments envers la célébrité grandissent et deviennent plus intenses, moins contrôlables ; votre lien devient plus intime.

Enfin, si vous avez dit « oui » à l’item c), c’est que vous ressentez une telle connexion à la célébrité que vous vous « sur-identifiez » à elle, et que vous pourriez vous mettre à imiter ses comportements et attitudes – c’est bien l’attitude la plus extrême.

Franchement, on ne va pas se mentir : on pousse toutes et tous parfois le bouchon un peu loin, notre côté stalker voudrait un peu trop savoir ce que les célébrités mangent, où elles s’habillent, pourquoi elles font la gueule. On veut savoir, et surtout, on peut savoir… À l’ère 2.0, celle de l’avènement des médias et de la pipolisation, nous avons constamment la possibilité d’accéder à des informations et/ou des ragots à propos des stars – d’autant plus qu’elles participent elles-mêmes à ce système : et vas-y que je te balance une interview juteuse, et v’là que je cause directement avec mes fans sur Twitter, et bam une petite vidéo avec de l’info intime (celles qui pensent à Hilary Duff et à ses racontages d’accouchement, BONJOUR)… Les stars tentent de construire des connexions plus étroites avec leur public, leur « audience », et les « relations parasociales », c’est-à-dire les relations à sens unique qu’entretiennent les fans avec les célébrités, sont aujourd’hui à leur paroxysme, ce qui pourrait vraiment faciliter le stalkage.

Un petit fix de potins pour commencer la journée

Pour le psychologue James Houran (l’un des créateurs de l’échelle ci-dessus), les célébrités pourraient être comparées à une drogue, un fix que l’on se ferait facilement. La plupart du temps, cette envie d’un petit shoot serait plutôt naturelle : d’une part parce que nous voudrions apprendre ce que les puissants font pour être des puissants afin de devenir puissant nous-mêmes (beaucoup de puissance dans ce bout de phrase) et d’autre part parce que si nous sommes au courant de ce qu’il se trame dans les hautes sphères de la scène sociale, nous serions plus à même d’évoluer dans notre propre scène sociale. Savoir que Ryan Gosling fricote avec Eva Mendes ne va pas changer ma vie, mais j’ai tout de même tendance à vouloir m’enquérir de l’évolution de leur flirt et somme toute, ça ne fait pas de moi quelqu’un tirant vers le pathologique.

James Houran souligne que les fans ne peuvent pas être simplement divisés entre les « sains » et les « pathologiques » : pour le psychologue, l’adoration des célébrités devrait être appréhendée comme un continuum. Autrement dit, le stalker serait en chacun de nous, à des degrés différents. Et lorsqu’une personne vire à l’obsession, elle a généralement commencé de façon innocente…

Imaginons : j’apprécie une star, disons par exemple que j’aime plutôt pas mal Beyoncé (ben quoi ?). Je ressens tout d’abord de la sympathie pour elle, puis je vais lire quelques ragots, puis je vais m’abrutir sur son Tumblr, puis je vais échanger avec d’autres sympathisants, puis je commence à créer des relations avec ces sympathisants… Jusqu’ici, rien de bien terrible. Mais si je me mets à penser de plus en plus souvent à elle, puis constamment, si je m’éloigne de mon entourage proche, là, les comportements addictifs et compulsifs entrent en scène, le processus dysfonctionne.

De l’innocent fangirling à l’inquiétant stalking

L’atteinte de l’étape « bordeline pathologique » reste toutefois l’apanage d’une minorité de personnes : je suppose qu’il n’y a pas grand monde parmi nous qui considère sérieusement entretenir une relation proche avec une star et qui soit enclin à répondre par l’affirmative à la question « Feriez-vous quelque chose d’illégal à la demande de cette célébrité ?« .

Mais alors, pourquoi certains tombent-ils dans l’engrenage ? Selon Houran, il y aurait sûrement là quelques variables personnelles, mélangées à quelques variables sociales, dans un environnement donné… Disons qu’il serait plus facile d’adopter des attitudes « déviantes » lorsque nous sommes en situation de vulnérabilité, ou encore lorsque nous sommes dans une phase « d’ajustement d’identité » (ce qui pourrait d’ailleurs expliquer pourquoi les adolescents sont plus souvent des adeptes de l’adoration intensive de célébrité : ils seraient à la recherche de modèles). Finalement, être fan, apprécier une célébrité, adorer une star pourrait remplir un vide dans nos vies, nourrir un besoin psychologique plus ou moins important.

Mais est-ce que c’est vraiment mal ?

Parfois, ça peut faire du bien. Peut-être que Lady Gaga aide vraiment certains d’entre nous à s’accepter un peu plus, peut-être que les membres de Le Tigre donne envie pour de vrai de s’engager dans certaines causes, peut-être que la joyeuse équipe de The go! Team nous rend drôlement heureux le temps d’une chanson…

Vous voulez que je vous dise un truc ? Avant mes entretiens d’embauche, ou un truc un peu important, j’écoute toujours la même chanson de Kimya Dawson (en me concentrant très fort sur un court moment du morceau, celui de « Life is a highway, and I’m gonna ride it, everyday’s a winding road »). C’est sans doute un peu neu-neu, mais ça m’aide à me souvenir que peu importe cette étape, ma vie ne va pas s’arrêter pour autant (du moins on l’espère) (on est bien d’accord : ce sentiment furtif disparaît sous une grosse tonne de stress après quelques secondes, hein).

Tant que la ligne « hardcore stalker » n’est pas franchie, nos coups de coeur pour X ou Y ne seraient pas malsains – et plutôt positifs. HOP.

Pour aller plus loin


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Les Commentaires

8
Avatar de Kiha
15 mai 2012 à 01h05
Kiha
Je ne sais pas trop comment et ou va mener ce poste mais bon je vais essayer.
Je suis tres fan girl. Ca d'abord ete pour Bollywood, maintenant la Kpop/Coree. Je suis consciente de mon fangirlisme aigue, mais je pense que ca comble quelque chose : un manque affectif, un manque de reperes. Si je n'avais pas toutes ces stars asiat' a suivre, je m?ennuierais beaucoup beaucoup (deja que je m'ennuie beaucoup), alors passer des heures a fouiller le net pour trouver une nouvelle photo (ca prends encore plus du temps surtout que je dois chercher sur le net coreen), mettre a jour le forum, poster sur les autres, essayer de decripter le fansite coreen, ca passe le temps !
Je pense aussi que ca m'aide a m'identifier, a m'affirmer. *Moi j'aime la Kpop moi j'aime le cine indien* je me differencie par rapport aux autres. Je me cree un univers a moi. Je me definie vraiment par rapport a qui j'aime en fait.
Alors, certaines personnes diront "c'est super d'avoir une passion" (J'aime tout ce qui relatif a la coree, autant la Kpop que l'Histoire coreenne) et ca m'occupe, mais du coup ca me coupe vachement des gens. C'est pas facile de suporter les moqueries et puis, oui, je me sens *vraiment* différente du coup.
C'est le cercle vicieux. Et puis je sors peu parce que je prefere regarder un drama par exemple mais je me sens seule en meme temps. Cercle vicieux bis.
Mais d'un cote, je n'abandonnerais pas Bolly/La kpop. a l'heure actuelle, je ne pense pas vivre sans. Ca fait 5 ans que j'ai decouvert tout ca.
Ensuite, sinon, je ne suis pas une fangirl *ecervelee*. Je suis plutot calme pendant les concerts, je ne crie que pour les fanchants/Cheerings, je ne vais pas courir apres le van de mon groupe. Je suis super timide et je deviens toute rouge quand je rencontre mes idoles (oui, j'ai pu le faire plusieurs fois) et je suis prete a leur faire des jolies cadeaux (je suis pas prete a me ruiner mais oui, un joli truc. Une fois, j'ai offert du vin a une de mes idoles coreennes par ex) mais je suis super emotive et derriere mon ecran d'ordi, je peux plutot facilement pleurer en entendant une belle chanson. Sinon, je me sens tres vite coupable si je ne poste pas THE info sur le forum par exemple ,je peux m'emerveiller devant des creas sur Tumblr ~ Mais les potins ne m'interesse pas trop, c'est plus voir les derniers shoot/lives etc ~
Voila, donc je suis plutot consciente du bien et du mal que m'apporte le fait d'etre une fan, mais je ne veux pas specialement pour le moment, tout arreter.
Desolee pour l'absence d'accent, je n'ai pas de clavier francais ~
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